JOHANNESBURG, - Cristiano Ronaldo en a assez des phases finales mitigées: le capitaine du Portugal est venu "exploser" au Mondial 2010 et même, l'orgueil toujours en alerte, "être le meilleur" et en finir avec sa traversée du désert avec la Selecçao.

"Je veux exploser à ce Mondial et je crois que je vais y arriver, a-t-il crânement annoncé. Je veux faire un bon Mondial et, qui sait, être le meilleur. Je vais me battre pour ça. Mon ambition est toujours d'être le meilleur. Exploser, c'est jouer bien, faire un bon Mondial. Aider l'équipe à atteindre l'objectif".

Lorsqu'il joue en club, sous le maillot du Real Madrid, Ronaldo, 25 ans, c'est de la dynamite! Il a fini troisième meilleur buteur du Championnat d'Espagne avec 26 réalisations en 29 matches. Ratio impressionnant.

En Selecçao, c'est plus un pétard mouillé, du moins depuis bientôt un an et demi. Seize longs mois sans marquer un seul but, depuis un match amical contre la Finlande février 2009 (1-0).

Des nations de football aussi modestes que l'Albanie, la Chine et le Cap-Vert peuvent s'enorgueillir d'avoir cloué le bec de la superstar. Et même le Mozambique mardi dernier en match de préparation. Pourtant, entré à l'heure de jeu, Ronaldo a tenté plusieurs frappes lointaines. En vain.


"Mille à l'heure"

"Les buts, c'est comme le ketchup: quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps", a dit le capitaine lusitanien, d'ailleurs sans citer sa source (l'ex-Madrilène néerlandais Ruud van Nistelrooy, auteur de la formule, l'avait soufflée à son coéquipier Gonzalo Higuain, qui l'a révélée en mars).

"Je ne suis pas préoccupé, a-t-il encore affirmé. Je travaille comme d'habitude. Dieu sait qui travaille et qui mérite. Je suis parfaitement tranquille".

"Ronaldo a l'air en bonne forme, a corroboré le sélectionneur portugais, Carlos Queiroz. Ronaldo est le capitaine, et en tant qu'icône nationale et internationale, il est prêt. Le temps des préparatifs est terminé."

En attendant, le joueur s'entraîne toujours autant, en bourreau de travail, adepte des exercices abdominaux par centaines. Et ce grand égotiste sait rester bon camarade.

Dans un petit jeu de jongles, celui qui laisse tomber le ballon doit tendre l'oreille. Les autres joueurs y décochent chacun une "chiquenaude". Ronaldo en a été victime la semaine dernière, et il s'y est prêté de bonne grâce, le sourire grimaçant, l'oreille rougie.

D'ailleurs, peut-être garde-t-il toujours, dans cette oreille, la sentence de Jose Mourinho, son futur entraîneur au Real Madrid, qui a récemment décrété que "même avec un Cristiano Ronaldo à mille à l'heure, le Portugal a peu de chances de gagner le Mondial".

Mais mille à l'heure, c'est encore trop lent pour l'explosif Ronaldo.