On a annoncé la composition de l'équipe du Canada en vue des qualifications de la zone CONCACAF et je suis déçu de ne pas avoir été retenu. Depuis huit ou neuf ans, je n'ai jamais refusé une invitation de l'équipe nationale, sauf l'an dernier alors que j'étais ennuyé par une blessure.

Je suis déçu, mais pas surpris par cette décision. Les signes reçus ces derniers mois me laissaient entendre que je n'allais pas être retenu. Le fait que je ne joue pas régulièrement avec l'Impact n'a sans doute pas aidé ma cause. J'ai aussi été ralenti par une blessure, mais c'est déjà arrivé par le passé qu'on retienne mes services même si je revenais d'une blessure.

L'équipe nationale est aussi en transition, en cherchant probablement à rajeunir la formation. Graduellement, on veut peut-être injecter du sang neuf dans la formation et laisser les vétérans de côté. C'est moi qui écope cette fois.

Une deuxième demie à oublier

On a été solide lors de la première mi-temps face au Galaxy de Los Angeles samedi dernier devant une foule record au Stade olympique. On a su créer de belles occasions et on aurait pu prendre une avance plus confortable. On a toutefois bien vu que les visiteurs ont profité de la pause pour revoir leur plan de match parce que'en deuxième demie, on a été totalement dominé. Je dirais qu'on a été chanceux de s'en être tiré avec un point, car si la partie avait duré quelques minutes de plus, on aurait pu la perdre. Heureusement, on misait sur notre gardien Donovan Ricketts et sur notre ligne défensive. On leur doit beaucoup et Ricketts a réalisé de gros arrêts, qui ont gardé la partie à 1-1.

J'ai toujours su que Ricketts allait nous sauver et nous garder dans les matchs. Il est très athlétique et il possède un très gros potentiel. Avec Donovan devant le filet, les défenseurs peuvent être en confiance. Il a peut-être démontré quelques hésitations à l'occasion plus tôt dans la saison, mais je peux vous dire qu'il déborde de confiance et de ce que je vois à l'entraînement, je peux vous dire qu'il n'y a pas beaucoup de gardiens comme lui dans la MLS.

Si vous avez trouvé que la partie contre le Galaxy avait offert du jeu ouvert, vous n'avez pas rêvé. La faiblesse de l'équipe de Los Angeles est en défensive, ce qui nous a donné quelques belles occasions en première demie. De notre côté, on a bien joué en première demie et on a été solide en défensive, ce qui nous a permis d'avoir quelques occasions en attaque. En deuxième demie, le pouvoir offensif du Galaxy, qui est sa force, s'est manifesté et les attaquants ont été plus dominants alors qu'ils ont trouvé leur rythme de jeu. Ces joueurs ont réussi à trouver des espaces pour finalement réussir à égaliser le compte et donner des maux de tête à notre défensive.

La bonne nouvelle est que nous sommes toujours invaincus à la maison, avec une récolte de huit points sur une possibilité de 12. On joue avec confiance sur la pelouse du Stade olympique où on essaie d'engranger le plus de points possible.

La présence de David Beckham a contribué à attirer une partie importante des 60 000 spectateurs et ça ne me dérange pas de savoir que la majorité des amateurs présents voulaient surtout voir un de nos adversaires. Tout le monde sait que Beckham dépasse la nature de son sport en étant une vedette mondiale. Il est donc normal qu'il fasse courir les foules partout où il joue. En fin de compte, ça devient un avantage pour l'Impact parce qu'il y a beaucoup de monde dans le stade et ça nous permet de jouer dans un stade rempli, ce qui nous procure une plus grosse dose d'adrénaline.

La majorité était là pour voir jouer Beckham, mais à la fin, les spectateurs étaient là pour voir l'Impact. Il y a sans doute des gens qui ont eu la piqure du soccer et qui vont revenir nous voir. La présence de ce joueur aide notre ligue et ça permet à des marchés comme Montréal, d'augmenter son public.

Impact/Red Bulls prise II

En début de saison, les Red Bulls nous ont battus 5-2 à New York. Ironiquement, on avait connu notre meilleure première demie de la saison, qui s'était terminée à égalité 2-2. En deuxième demie, on avait toutefois commis quelques erreurs et Thierry Henry nous en avait fait payer le prix pour compléter son tour du chapeau. À chaque fois qu'il avait une chance de tirer sur la gâchette, il faisait feu.

Mais les Red Bulls vont retrouver une équipe bien différente devant eux cette fois. L'Impact est un club plus en jambe, qui se connaît beaucoup mieux depuis ce premier match. On est nettement meilleur en défensive et on fait moins d'erreurs. On veut absolument profiter de ce deuxième round contre un adversaire de notre association pour aller lui voler des points.

Henry devrait être absent en raison d'une blessure, mais tant que la partie n'est pas commencée, il n'y a rien de certain. À défaut du joueur français, les Red Bulls misent sur Kenny Cooper, auteur de neuf buts depuis le début de la saison. Henry a beau être la tête d'affiche de cette équipe, Cooper a de grandes capacités et il l'a prouvé partout où il est passé. Cooper sera à surveiller. Il est costaud et il est très à l'aise des deux pieds.

On a appris de nos petites erreurs de notre dernier match. Contre une bonne équipe en attaque comme les Red Bulls, il faudra minimiser les erreurs et être solide en défense. Contrairement au Galaxy, qui est très fort dans les phases arrêtées, les Red Bulls excellent en phases d'actions.

Je ne connais pas encore mon utilisation pour ce match, mais tout me laisse croire que je ne serai pas de la formation de départ.

Un essai pour Atouba

Timothée Atouba profite d'un essai et il passe quelques jours avec l'équipe. C'est un défenseur latéral à gauche qui va profiter des prochains jours pour essayer de mériter une place avec l'Impact. Généralement, ça se déroule de la même façon pour toutes les équipes, mais habituellement, les essais surviennent en début ou encore en fin de saison.

Un joueur à l'essai tente d'impressionner à chacun de ses entraînements pour mériter une place dans l'équipe. Être à l'essai est ingrat parce que le joueur rejoint un groupe déjà formé et il tente de faire sa place au sein d'une équipe déjà en place. C'est toujours difficile de se démarquer dans un court laps de temps.

Quand un joueur comme Atouba obtient une chance de se faire valoir, c'est parce que l'on veut améliorer l'équipe. Sa présence stimule la compétition à l'interne chez les joueurs qui jouent à la même position. Mais s'il obtenait un contrat, ça ne lui assurait pas de jouer comme partant pour autant.

*propos recueillis par Robert Latendresse