Non, nous n'avons pas à rougir à la suite de notre défaite en tirs de barrage contre l'Olympique Lyonnais. Pas question toutefois de s'emballer en disant que l'on va tout rafler dans le championnat. Il faut revenir sur terre.

Ce n'est pas le genre de match à partir duquel nous pouvons nous relancer pour le reste de la saison. L'approche est différente lors d'un match amical de la sorte. Sans dire que nous étions décontractés, il ne faut pas oublier qu'il s'agissait d'un duel sans véritable enjeu.

Chaudement disputé, cet affrontement contre l'OL, un club bien coté en Europe, a par contre permis à plusieurs de mes coéquipiers de fouler le terrain après une pause forcée. Je pense entre autres à Nelson Rivas et Matteo Ferrari, mais surtout à Alessandro Nesta, qui a enfin fait ses débuts officiels avec l'équipe.

Alessandro attendait ce moment depuis un bon bout de temps déjà. S'entraîner et s'entraîner encore sans jouer le moindre match n'est jamais facile. Son CV parle pour lui et on a pu le constater d'entrée de jeu sur le terrain.

D'emblée, on remarque qu'il est toujours calme et posé. Avec sa lecture du jeu en avance sur tout le monde, il apporte une nouvelle dimension à l'équipe. D'abord sur le plan défensif, bien sûr, mais aussi en attaque puisqu'il excelle en relance.

Nesta le scientifique

Si l'arrivée d'un joueur de sa trempe ne résout pas à elle seule nos problèmes récurrents en phase de jeu arrêté, la venue de Nesta n'est pas à négliger. Il en a vu d'autres au cours de sa carrière. La science du soccer, disons qu'il la maîtrise du bout des doigts.

Son expérience nous sera surtout d'un grand secours en fin de rencontre. Son sang froid nous permettra sans doute de sortir gagnants de ces situations hasardeuses où nous avons si souvent flanché cette saison.

Le bagage de connaissances de Nesta sera également profitable pour les jeunes de l'organisation, notamment Karl Ouimette, qui a évolué à ses côtés face à l'OL. Nesta, Rivas et Ferrari ont tous joué au plus haut niveau international, on ne peut avoir de meilleurs guides quand on fait ses premiers pas chez les professionnels.

L'apprentissage de Ouimette et compagnie n'en sera qu'accéléré. Le jeune défenseur québécois a d'ailleurs obtenu son premier départ face aux champions en titre de la Coupe de France.

Je ne peux qu'être content pour Karl, car il ne ménage pas les efforts pour parvenir à ses fins. Il a d'ailleurs été récompensé cette saison en signant son premier contrat professionnel.

N'ayant pas froid aux yeux, Karl a s'est bien débrouillé contre l'OL et il a démontré qu'il aspire à un bel avenir. En espérant qu'il obtiendra d'autres minutes de jeu d'ici la fin de la campagne. C'est bien de voir un joueur d'ici mériter la confiance de l'entraîneur.

Une défensive sous pression

Avec l'entrée en scène de Nesta et les retours au jeu de Rivas et Ferrari, notre défensive retrouve ses soldats. Aussi bons soient-ils, ces derniers devront jouir d'un meilleur support d'ici la fin du calendrier régulier.

Je ne vous apprendrai rien en vous rappelant que notre principal péché cette année se situe en phase de jeu arrêté. On se doit cependant de s'améliorer devant le but adverse également.

Présentement, notre défensive prend trop souvent le blâme alors qu'on la met régulièrement sous pression en ne profitant pas de nos occasions de marquer. Les opportunités de se doter d'une avance confortable, on ne peut plus les rater.

Inutile de pointer doigt Marco Di Vaio pour nos insuccès en attaque. Oui, briser la glace serait parfait pour lui et pour l'équipe, mais ce qui prime avant tout pour l'instant c'est qu'il n'est pas invisible. On porte beaucoup attention à ses chances ratées, mais on a tendance à oublier qu'il crée des occasions de marquer pour ses coéquipiers.

Il aurait facilement pu obtenir trois ou quatre mentions d'aide depuis ses débuts avec nous. Malheureusement pour lui, l'évaluation du rendement d'un attaquant se base d'abord sur les buts marqués.

Il est vrai que plus les matchs passent, plus c'est ardu pour Marco d'inscrire son premier but avec l'Impact. Or, une fois cette étape franchie, cela pourrait devenir un élément déclencheur pour lui, mais aussi pour l'équipe.

Je me répète peut-être, mais ce n'est qu'une question de temps.

Propos recueillis par Mikaël Filion