KUALA LUMPUR - Sepp Blatter, 77 ans, le président de la Fifa qui demeure controversé bien que lavé tout récemment d'accusations de corruption, a éludé vendredi sur le ton de la plaisanterie la question de son maintien à la tête de l'instance mondiale.

"Ce sera le dernier mandat, non de fonction... Le dernier mandat de la réforme", a-t-il souri en s'adressant au congrès de la Confédération asiatique de soccer (AFC) après l'élection de son nouveau président, le Cheikh Salman de Bahreïn.

Il évoquait le processus de lutte contre la corruption, dont l'aboutissement est annoncé pour 2015, à la fin de son quatrième mandat.

Lors de sa dernière réélection, en 2011, il avait promis ce "nettoyage", et indiqué que ce mandat serait son dernier. Mais, en réponse à de récents appels à sa démission, il entretient désormais le flou sur une éventuelle nouvelle candidature.

Il aurait d'ores et déjà le soutien de l'Asie: "Pour sûr Blatter a toujours été derrière l'Asie et s'il veut continuer comme président je le soutiendrai bien évidemment", a déclaré le Cheickh Salman, dont l'élection tourne la page de l'ère Mohamed bin Hammam, l'ex-patron de l'Asie du football et aussi son plus féroce adversaire, qui briguait ouvertement sa place et désormais radié à vie.

En outre, le Sheikh Ahmad Fahad Al Sabah, président de l'influent Conseil olympique d'Asie, qui soutenait le Cheikh Salman, a salué publiquement dans le président de la Fifa "l'homme qui dirige l'univers du soccer".

Blatter et Cheikh Salman ont également affiché leur souhait d'assurer une plus grand représentation de l'Asie lors des Coupes du monde, et ce sujet sera au menu des discussions du congrès de la Fifa les 30 et 31 mai à l'Ile Maurice. Sur les 32 équipes qualifiées pour la Coupe du monde, quatre sont asiatiques (cinq en cas d'un barrage victorieux), tandis que l'Europe en compte 13.

"Les équipes (asiatiques) ont énormément progressé ces dernières années et j'espère que l'on pourra avoir plus de représentants lors des Coupes du monde", a déclaré Cheikh Salman.

Une réduction du nombre d'équipes européennes serait un coup porté à l'UEFA (la fédération européenne) et à son président Michel Platini, qui pourrait briguer la présidence de la Fifa en 2015.