L'année 2014 a été celle de la reconquête pour l'équipe de France et son sélectionneur Didier Deschamps, la tête évidemment tournée vers l'Euro 2016, et même au-delà, puisqu'il a prolongé jeudi son bail jusqu'au Mondial 2018 en Russie.

« Je suis vraiment très heureux de m'inscrire dans la continuité et de rester à la tête de l'équipe de France jusqu'au Mondial 2018 », a insisté Deschamps après cette annonce, tout en insistant sur le fait que « l'objectif prioritaire reste bien entendu pour l'instant l'Euro 2016, avec même un objectif plus précis, le premier match des Bleus à cet Euro, le match d'ouverture le 10 juin ».

Le bilan des Bleus sur les 12 derniers mois parlait en faveur de DD : 10 victoires, 4 nuls et 1 défaite. Certes il y a eu l'élimination en quart de finale du Mondial, mais c'était contre le futur vainqueur allemand (1-0), sur un score beaucoup plus honorable que celui infligé par la Mannschaft au Brésil en demi-finale (7-1).

« Pour moi, le Mondial des Bleus au Brésil est plutôt un succès », a commenté Noël Le Graët, le président de la FFF, pour justifier sa décision jeudi. « J'ai vu comment Didier Deschamps a organisé le fonctionnement de l'équipe au Brésil, et cette expérience devrait servir en Russie. »

De fait, la griffe Deschamps - nommé à l'été 2012, et dont le contrat avait été prolongé une première fois jusqu'à l'Euro 2016 après la qualification pour le Mondial 2014 - est bien là : après une longue période de vaches maigres, le mauvais roman de 2010 et cette grève de l'entraînement en pleine Coupe du monde en Afrique du Sud, la France a repris sa place dans le concert des nations qui comptent.

« Un vécu désormais »

 

Autant de réussites à mettre au crédit de l'ancien joueur et entraîneur de la Juventus, la véritable vedette de cette équipe de France, partie au Mondial 2014 avec un groupe très jeune (un peu plus de 26 ans de moyenne d'âge, 3 joueurs seulement à plus de 50 sélections) et qui a donc suivi un apprentissage du plus haut niveau en accéléré.

« Ce Mondial leur a permis de se construire. Il y a désormais un vécu », expliquait-il en décembre à l'AFP.

Le forfait de Franck Ribéry (lombalgie), l'atout offensif no 1, sur fond de polémique entre l'encadrement des Bleus et celui du Bayern, aurait pu déstabiliser les Français. Mais son absence ne s'est quasiment pas faite sentir. Francky en a d'ailleurs déduit qu'il n'était plus indispensable et plus autant désiré en sélection et a officialisé dès le 13 août sa retraite internationale.

Pas de quoi traumatiser Deschamps et sa troupe, qui ont démarré tambour battant en septembre leur longue campagne de matchs amicaux sur la route du Championnat d'Europe organisé en 2016 à la maison, avec notamment les succès de prestige décrochés contre l'Espagne (1-0) ou le Portugal de Cristiano Ronaldo (2-1).

Cap sur 2018

 

L'année qui vient de s'écouler, avec en point d'orgue la Coupe du monde, a permis aux Français de retrouver une colonne vertébrale et une équipe-type (Lloris/cap. - Debuchy, Varane, Sakho, Evra - Matuidi, Cabaye, Pogba - Valbuena, Benzema, Griezmann).

Fort des acquis de 2014 et de sa parfaite entente avec le président de la FFF Noël Le Graët, il était logique que le sélectionneur souhaite poursuivre l'aventure après l'Euro.

Après le temps de la reconstruction, Deschamps, en bon dépositaire de la « culture de la gagne » des années Jacquet, veut désormais récolter ce qu'il a semé avec la Coupe du monde 2018 en Russie comme horizon. Celui qui a tout gagné avec les Bleus en tant que joueur (champion du monde et d'Europe) espère maintenant laisser une trace similaire en tant que technicien. Un défi à la hauteur du personnage.