Après les Bleus, les Azurri. Exit l’Italie après une prestation qu’elle voudra s’empresser d’oublier. Contre la Slovaquie, elle avait pourtant son sort entre ses mains. Mais les Slovaques jouaient eux aussi leur passage en huitième de finale et ils avaient bien l’intention de le forcer. Devant eux, quelques changements apportés par Lippi : Di Natale plutôt que Gilardino, Gattuso à la place de Marchisso pour animer un milieu de terrain qui se traîne parfois les pieds.

Ce sont cependant les Slovaques qui prennent le contrôle du jeu. Plus envahissants, plus solides, ils nuisent à la construction italienne jusqu’à ce que Vittek donne un premier coup d’épée dans le flanc de l’Italie en marquant à la 25e. Les Azurri se relèvent mais n’arrivent pas à être dangereux. Leur meilleure chance surviendra à la 44e minute d’une tête de…Skrtel qui passe bien près de marquer contre son camp!

Au retour de la pause, Lippi retire Gattuso moins hargneux qu’à l’habitude. Quagliarella (Gattuso) et Maggio (Criscito) font leur première apparition du tournoi. Pirlo, qui aura cruellement manqué à la Squaddra pendant le tournoi, entre 10 minutes plus tard. Mais le pas des Italiens est lourd, leurs déplacements sont lents, sans imagination. De telle façon que Vittek remet ça à la 73e. L’Italie agonise. Il lui reste cependant quelques vaillants soldats, tel Di Natale, qui n’ont pas cessé d’y croire. Il y va d’une estocade arrêtée sur la ligne par Skrtel qui veut se faire pardonner la frayeur causée à son gardien en première mi-temps.

C’est à partir de la 81e minute que ça deviendra complètement fou. Di Natale, incontestablement le meilleur des siens dans ce match, marque. Le but est important. Entre le Paraguay et la Nouvelle-Zélande, c’est toujours 0–0. Si l’Italie égalise, elle se qualifie par le nombre de buts. Mais l’entraîneur slovaque Vladimir Weiss est allé à la bonne école, il a gardé ses changements pour la fin. Les Italiens chargent sans relâche. La bête blessée s’est relevée et a retrouvé un second souffle avec le but de Di Natale. Alors que l’espoir s’installe, Kopunek, entré à la 87e, marque sur sa première touche de balle. L’Italie retombe sur ses genoux, touchée près du cœur cette fois. La plaie est béante, le coup devrait être mortel. Mais portée par les nerfs, l’adrénaline et un score qui est toujours 0 à 0 à l’autre bout du pays, elle marque une autre fois. Quagliarella la réanime. Pour briser son élan, Weiss y va d’un dernier changement. Ce sera comme priver d’air un agonisant. Le sifflet de l’arbitre déchire la rumeur des tribunes, l’Italie est tombée.

Les Slovaques exultent avec raison. À leur première participation comme nation indépendante, ils éliminent les champions en titre. L’entraîneur Marcello Lippi s’empresse de prendre le blâme de la déconfiture de son équipe. Mais peut-on vraiment blâmer uniquement l’entraîneur? Les joueurs ont manqué d’inspiration, de conviction sur le terrain. Manqué de jambes et de souffle parfois. Manqué de cette rage, de cette énergie qui prend naissance là, au creux du plexus. Et ça, il appartient à chacun d’entre eux de le trouver et de l’utiliser. Pas à l’entraîneur sur le banc. L’Italie se croyait à la tête d’un groupe « facile ». C’était sans compter sur la soif de vaincre de ses adversaires.

Dans l’autre groupe, le groupe E, un seul enjeu : la deuxième place jouée entre le Danemark et le Japon, les Pays-Bas ayant au moins confirmé leur billet pour la phase suivante, sinon leur première place du groupe. Le débat n’aura pas été long à conclure. Dès la première mi-temps, les Japonais beaucoup plus présents, prennent une avance de deux buts. La nulle ne suffit pas au Danemark, il lui faut la victoire. Un but de Tomasson à la 81e minute lui redonne un semblant d’espoir, mais ce sera trop peu, trop tard. Les Pays-Bas battent comme prévu le Cameroun 2 à 1. Ce sera donc en huitièmes de finales Pays-Bas-Slovaquie, Paraguay-Japon.

Demain. Ah demain! Les deux derniers groupes à décider de leur avenir avec deux rencontres très attendues Brésil-Portugal et Chili-Espagne. En battant la Corée du Nord 7 à 0, le Portugal s’est mis à l’abri des égalités de buts. Ce sera donc la première place qui se jouera entre lui et le Brésil. Mais qui terminera en tête de l’autre groupe? Chili, Espagne et Suisse peuvent y prétendre. On peut se retrouver avec 3 équipes à 6 points…mais une nulle éliminerait possiblement l’Espagne en pensant que la Suisse devrait normalement battre le Honduras. Une autre nuit blanche en perspective pour certains entraîneurs…