Mon père est irlandais et ma mère canadienne. Pour une panoplie de raisons, je me suis toujours senti plus près des verts que des rouges. Les performances des femmes et des hommes au cours des derniers mois marquent définitivement un point de bascule.

 

Ce qui était un rêve lointain d’un entraîneur ambitieux et inexpérimenté du côté masculin devient tout d’un coup un objectif des plus réalistes.

 

Pour la première fois en en 36 ans, l’unifolié a de sérieuses chances de fouler le terrain à la Coupe du monde l’an prochain.

 

Très exigeant

 

Entre le talent et la rigueur pour exécuter un plan de match, il peut y avoir un monde.

 

Ce qui m’impressionne le plus des Canadiens après trois matchs de l’Octogone, c’est leur capacité à s’adapter d’un match à l’autre. Voire même en cours de match.

 

Ce que John Herdman demande à son équipe est extrêmement exigeant mentalement. Son approche requiert aussi une très grande humilité de la part de ses joueurs. Le match nul de 1-1 contre les États-Unis en est le parfait exemple.

 

Dimanche dernier à Nashville, la première mi-temps a servi à frustrer les Américains en défendant très bas et en prenant un minimum d’initiative. En revenant des vestiaires, à la commande du coach, le Canada présentait un visage beaucoup plus entreprenant qui a surpris l’adversaire.

 

Pour mener à terme ce genre de plan de match, il faut un coach qui a fait les bons calculs et un groupe qui croit aux calculs de son coach. Pour le moment, on semble avoir les deux.

 

Sans Davies

 

À la Gold Cup en juin, des blessures à Alphonso Davies et Jonathan David ont été de durs coups à encaisser pour l’Unifolié. Il a pourtant atteint la demi-finale où il a été battu dans les dernières secondes par le Mexique.

 

La victoire de mercredi dernier face au Salvador est une autre preuve que le Canada n’est pas dépendant d’une ou deux stars.

 

Rentré en Allemagne pour soigner une blessure subie contre les États-Unis, Alphonso Davies n’était pas du match contre le Salvador. Dans le jeu ou dans l’état d’esprit de l’équipe, son absence ne s’est jamais fait sentir.

 

Davies est un joueur hors-norme. Certainement le meilleur du Canada et peut-être même le meilleur en CONCACAF en ce moment. Il sera essentiel aux succès de l’équipe si elle est pour se qualifier pour la deuxième Coupe du monde de son histoire. Les derniers mois auront tout de même prouvé que son absence n’est pas synonyme de catastrophe.

 

Droit dans la bataille

 

Le groupe canadien a une qualité et une profondeur jamais vues. Il a aussi le courage de se tenir debout dans la bataille. Malgré tous les efforts des Salvadoriens mercredi soir, le Canada a démontré qu’il ne se laisserait pas intimider.

 

La CONCACAF est une région du monde où l’adversaire et l’arbitrage peuvent être aussi volatiles qu’un portefeuille de crypto monnaie. Dans pareilles circonstance, il faut savoir se montrer prêt à se battre, sans laisser les émotions prendre le dessus.

 

Jusqu’à maintenant, c’est mission accomplie. Le défi prendra toutefois une tout autre ampleur sur les prochains matchs.

 

Un autre monde

 

Le Canada a joué deux matchs à domicile et un match à l’étranger. Ce dernier n’était pas tout à fait représentatif d’un déplacement en CONCACAF.

 

Nashville n’a rien à voir avec l’Ezteca de Mexico où le stade de Kingston en Jamaïque où les troupes de Herdman se déplaceront en octobre.

 

Les Canadiens peuvent être fiers de leur 2e place au classement après 3 matchs, mais c’est un tout autre monde qui les attend à l’automne où un excès de confiance se paiera cash.