Un nouvel entraîneur, un système adapté, l’arrivée de quelques joueurs; ces facteurs indiquent que l’Impact de Montréal présentera un visage différent en 2013 avec l’objectif d’atteindre les éliminatoires pour une première fois.

À son année de baptême dans la MLS, la formation montréalaise a chauffé ses rivaux de l’Association Est pour les derniers postes donnant accès à l’étape éliminatoire. Les dirigeants espèrent que l’entrée en scène de l’entraîneur suisse Marco Schällibaum procurera l’élément manquant.

Schällibaum, qui n’hésite pas à manifester à hauts décibels son mécontentement quand la situation le commande, utilise le camp d’entraînement pour peaufiner certaines aptitudes de sa troupe.

Dès son arrivée avec l’Impact, il a insisté sur son plan d’améliorer le mouvement du ballon au sein du onze montréalais. Ce travail a été amorcé depuis le lancement du camp le 21 janvier et il constate déjà une progression à ce chapitre.

«Je ne veux jamais juger le travail des autres avant mon arrivée, mais je peux dire oui depuis mon entrée en poste. On est même en avance sur nos plans parce que l'équipe apprend rapidement», a avoué avec plaisir le dirigeant d’expérience.

Afin d’expliquer la vision du pilote qui fera ses débuts en MLS dès le 2 mars à Seattle, le milieu de terrain Patrice Bernier a employés l’expression : devenir plus propre techniquement.

Ce concept peut sembler abstrait à première vue et le principal intéressé a élaboré sur le dossier.

«Ça exige de minimiser les erreurs. Notre système est basé sur beaucoup de jeu en milieu de terrain et nos adversaires peuvent menacer rapidement quand on perd le ballon. C’est pourquoi il faut être plus lucide dans nos choix pour ne pas placer nos coéquipiers dans une position délicate ou précaire qui mener à une erreur ou un revirement», a mentionné Bernier.

«Il faut être plus adroit dans la construction de notre jeu avec des passes plus précises et plus vives. Nous voulons aussi bouger davantage et être plus disponibles pour nos coéquipiers», a-t-il enchaîné.

Afin que cet objectif devienne réalité, le groupe d’entraîneurs a concocté une série d’exercices pour affiner les gestes requis. Mauro Biello, qui a gagné en galons avec le remaniement de personnel, a participé à ce processus et il adore ses tâches.

«Marco nous donne beaucoup de confiance en nous confiant des missions sur le terrain et il nous donne des conseils. On discute aussi de la planification et des entraînements de la semaine avec lui», a raconté Biello.

L’apport de Biello ne fera qu’augmenter durant la saison puisque sa connaissance des autres équipes sera indispensable.

«J’occupe un rôle passablement différent de l’an dernier. C’est moi qui possède le plus d’expérience de la MLS et je dois transmettre mes connaissances à Marco surtout au niveau des équipes adverses. Bref, nous sommes trois – avec Philippe Eullaffroy - à prendre les décisions, mais le mot final lui revient», a noté Biello.

Le natif de Zurich, en Suisse, est le premier à reconnaître la contribution cruciale de ses deux bras droits.

«Ils sont très importants parce qu’on discute de tout ensemble, c’est essentiel pour une organisation. Notre travail, c’est de montrer aux joueurs que nous sommes prêts au niveau de la préparation pour qu’ils puissent ensuite faire leur part», a fait remarquer celui qui a dirigé en première division suisse pendant près de 10 ans.

Le style de jeu est justement inspiré des habitudes européennes en le poussant à un niveau plus élevé. D’ailleurs, Schällibaum a notamment été embauché car sa vision du soccer correspondait à celle des dirigeants montréalais qui sont persuadés que les dividendes suivront.

«On a développé autour de ce style l’an dernier, mais on était devenu prévisible avec le temps parce que tout passait par le milieu. Maintenant, on essaie de jouer rapidement et d’offrir plus de solutions dans notre stratégie. Il faut que tous les joueurs soient en mouvement et l’entraîneur a beaucoup insisté pour éliminer les joueurs statiques», a déclaré Bernier qui cadre parfaitement dans cette philosophie.

Quelques rôles modifiés dans l’effectif ?

Le camp d’entraînement demeure jeune et la vraie période déterminante se déroulera en Floride du 7 au 24 février. Durant cette phase, l’entraîneur pourrait essayer quelques expériences menant à la modification des rôles pour certains joueurs.

«C’est encore trop tôt, mais j’ai des idées en tête et on verra avec les matchs que nous allons disputer prochainement. Bien sûr, certains joueurs sont fixes comme Marco (Di Vaio) ou (Alessandro) Nesta, mais d’autres peuvent changer légèrement», a spécifié Schällibaum.

Ces modifications pourraient toucher des joueurs qui ont connu une dernière saison en demi-teinte comme Justin Mapp, Andrew Wenger, Davy Arnaud et Sanna Nyassi notamment.

L’émergence de quelques espoirs de l’organisation comme Blake Smith, Fernando Monge, Zakaria Messoudi et Mircea Ilcu pourraient aussi mêler les cartes.

L’entraîneur de l’Impact s’est tout de même montré rassurant, mais honnête, au sujet de Wenger, le premier choix du repêchage de 2012.

«C’est un bon joueur, on le voit à l’entraînement, mais il doit être plus équilibré. Il accomplit de très bonnes choses, mais il perd parfois le ballon ensuite de façon inutile. Je l’aime bien», a conclu celui qui découvrira plusieurs villes américaines au cours des prochains mois.