Je suis présentement sur le toit d’un immeuble de 31 étages, l’hôtel Omni sur la rue Sherbrooke. Si je m’approche du parapet et que je m’y penche avec précaution, je vois les gens tout en bas qui ressemblent à de petits personnages fichés sur une immense maquette et j’ai l’impression que les voitures pourraient tenir dans ma main. La façade de l’édifice descend jusqu’à rejoindre le sol, loin, loin, loin…et je m’apprête à enjamber ce parapet pour glisser le long d’une corde, que dis-je, d’un fil qui en cet instant précis paraît bien frêle. Il me faudra cependant faire confiance à l’équipement afin de me lancer dans le vide…

Le soccer m’a tenue à l’intérieur pendant un mois et cette pause avant les matches de troisième place et de finale était bien accueillie. Je voulais en profiter pour faire autre chose, et quant à faire… Pendant que ce samedi l’Uruguay et l’Allemagne tenteront de ravaler leur déception de ne pas participer à la finale de la Coupe du Monde et essaieront de sauver l’honneur avec une troisième place, des centaines de valeureux se lanceront à travers la ville pour prendre part à la City Chase.

Pour publiciser l’événement et le lancer avec panache, l’organisation a mis sur pied un « coup médiatique », soit la descente de l’hôtel Omni en rappel. Un invitation à laquelle je ne pouvais évidement pas résister, pas plus que quelques copines d’aventures qui se sont jointe à moi pour cette descente bien spéciale. Suzy est la première à descendre. Elle a le vertige mais a décidé que ce n’était pas une raison de se priver d’un tel moment d’adrénaline. Cependant, elle préfère partir la première, autant régler ça tout de suite et ne pas y penser trop longtemps!

Le moment le plus difficile est celui où on doit quitter le plancher, rassurant bien que très haut, du toit de l’édifice. Bien harnachées, la main solide de Marc-André ( de Arbraska qui encadre l’événement) dans la nôtre, il nous faut se glisser sur un matelas, les pieds vers le vide. Un vide subitement très présent et très physique. Puis se laisser aller tout doucement jusqu’à ce que les pieds trouvent la surface de la façade, et s’y accommoder tant bien que mal. C’est là que débute la descente.

Suzy fait ça comme si elle avait été pompier-araignée toute sa vie, de telle façon qu’elle amorce le dernier tiers en faisant de grands bonds sur le mur. Pari tenu et réussi. Puis vient Annie. En bonne ingénieure qu’elle est, elle a trois cents questions à poser, auxquelles Marc-André répond bien gentiment. Ce sera sa première expérience de la sorte. Le moment délicat franchi, la voilà qui descend, tout excitée, avec peut-être un peu moins de technique mais tout autant d’enthousiasme.

Vient mon tour. Un peu par bravade et un peu parce que je me sens à l’aise, je passe vite la phase du parapet. Puis, bien calée sur mes deux pieds posés sur la façade, je pousse la témérité un peu plus loin. Avec un grand sourire vers la caméra, je lâche les deux mains…histoire de prouver que c’est solide ce bidule! Puis commence la descente. Ça va vite, ça va bien, le dispositif glisse aisément sur la corde, le mousqueton de sécurité suit sagement sur la corde d’à côté. J’y vais par petits bonds mais je privilégie une glisse rapide et régulière. J’a-do-re! Le sol finalement arrive bien trop vite et Marc-Antoine, d’Arbraska lui aussi, me reçoit avec un grand sourire, tout comme mon comité d’accueil formé de Suzy, Annie, et Simon et Beto qui prennent des photos.

Passent ensuite Louise et Raymonde, chacune avec son style, mais toutes deux avec des cris d’excitation et d’ivresse. Et pour cette ivresse là, pas de limite. Puis un dernier participant, oui un homme cette fois! Daniel Côté, anciennement de RDS et aujourd’hui à CKAC fait la descente avec un nouveau fan club qui l’attend tout en bas. Pour tous, l’expérience aura été très concluante et plus encore, on en redemande. C’est un privilège que de voir la ville suspendu au bout d’un fil, de sentir l’adrénaline couler à flots dans nos veines et d’apprécier le retour sur le plancher des vaches. Belle façons de suspendre le temps entre deux matches, vous ne trouvez pas?

Mais il ne faut pas oublier l’objectif de cette activité, faire connaître la City Chase, une course complètement folle et ludique à laquelle j’ai eu le bonheur de participer il y a deux ans. Si vous ne serez pas, comme moi, collé à la télé pour le match Uruguay-Allemagne, il est toujours temps de vous y inscrire. Allez sur le site www.citychase.com et vous trouverez là toutes les infos nécessaires. Soulignons que c’est une course qui gagne des prix de réalisation année après année et que c’est né d’une initiative québécoise. On retrouve maintenant des City Chase partout à travers le monde. Alors ? Uruguay-Allemagne ou Montréal? Dans les deux cas, je vous souhaite bien du plaisir.