Les deux dernières équipes du tournoi ont fait leur entrée dans le tournoi aujourd'hui, celles du groupe H, soit l'Espagne, l'Ukraine, la Tunisie et l'Arabie Saoudite. Un groupe porteur d'espoirs où toutes ont une chance de se qualifier…du moins avant les matches d'aujourd'hui…

E Viva Espana (air connu)

On joue l'un des plus beaux football de la terre en Espagne. La grande majorité des joueurs de la sélection font carrière dans leur pays. On y prépare de jeunes joueurs créatifs, inventifs, avec une touche de balle magique… pourtant l'Espagne peine aux grands rendez-vous. Elle est toujours très attendue, porteuse des espoirs d'une grande partie de la péninsule ibérique et n'arrive jamais à trouver le rythme qui pourrait la mener loin. Cela s'annonce différent cette année.

L'Espagne est sans contredit l'une des belles équipes de ce tournoi, celle qui aura démontré le plus de qualités et le moins de retenue sur le terrain. Luis Aragones avait fait le pari de choisir une équipe jeune, renouvelée, amenant juste ce qu'il fallait d'expérience (Puyol, Casillas 59 sélections à 25 ans) pour les épauler, les encadrer et leur permettre de laisser libre cours à leur imagination et à leur talent. Et ç'a fonctionné! Un premier but de Xavi Alonso, un doublé de David Villa et un dernier de Torres sur une superbe passe de Puyol. L'Ukraine a assisté en spectateur malheureux à un feu d'artifice sur le terrain qui laisse présager d'autres soleils à l'horizon. Shevchenko et les siens, constamment débordés, n'auront rien pu faire pour contenir la « Furia roja ». Vivement le prochain match. Pour les deux.

Dernier espoir africain

La Tunisie portait les derniers espoirs de l'Afrique d'aller chercher une victoire en première journée. Elle semblait s'y diriger d'un bon pas, un pas un peu décousu et profitant de ceux un peu faux de l'Arabie Saoudite, mais le réveil des "Fils du désert" a été bien net en deuxième mi-temps. C'est le simoun qui s'est mis subitement à souffler sur le terrain. Les saoudiens, jusque-là toujours pris en paquet au milieu de terrain, se sont subitement ventilés d'un côté à l'autre, trouvant des options qui n'existaient pas en première mi-temps et traçant immanquablement leur chemin vers le but d'un Boumnijel qui commençait à s'impatienter derrière sa défense.

L'impensable dans les 45 premières minutes est arrivé. L'Arabie Saoudite a nivelé, puis pris les devants. Elle se dirigeait vers une belle victoire quand les Aigles de Carthage ont fondu sur le but de Zaid pour égaliser à leur tour dans les arrêts de jeu. Tout est encore à faire dans ce groupe.

Encore les remplaçants

Les remplaçants ont un véritable poids sur le jeu. Cahill et Aloisi ont à eux deux donné la victoire à l'Australie. Même chose pour Ahn Jung Hwan et la Corée, et Iaquinta qui a rassuré l'Italie en marquant le deuxième. L'Allemagne ne fera pas exception à la règle. Le retour de Michael Ballack sur l'alignement laissait flotter l'espoir que les problèmes en défense allaient être solutionnés. Une présence plus solide en milieu de terrain pourrait libérer la pression sur les arrières, notamment en défense centrale qui avait montré certains signes de faiblesse devant le Costa-Rica et surtout Wanchope.

C'est en partie ce qui est arrivé, mais cette fois c'est l'attaque qui aura connu des défaillances. Après les quatre buts du premier match, on s'attendait à quelques réussites contre la Pologne, qui elle avait mal paru devant l'Équateur. Mais ce n'était pas un bon jour pour Podolsky, incapable de concrétiser, jouant de malchance bien souvent, mais incapable de trouver le fond du filet. Odonkor, peut-être le pari le plus audacieux de Jurgen Klinsmann, est entré dans le match et a tout de suite compliqué le travail de la défense de la Pologne qui jusque-là tenait le coup. Puis Podolsky est sorti, cédant sa place à Oliver Neuville et la combinaison qui devait aller chercher le but de la victoire dans les arrêts de jeu prenait place sur le terrain.

Les remplacements, tout comme les arrêts de jeu (deux périodes décisives aujourd'hui) ont toute leur importance dans le cours d'une rencontre. Dans un sens ou dans l'autre. C'est donc au sélectionneur de savoir lire entre les lignes de son alignement et de deviner qui sera celui qui apportera ce qu'il manque pour faire la différence. Klinsmann l'a su et l'Allemagne a gagné 1 à 0, dans les arrêts de jeu. L'Allemagne n'est pas encore officiellement qualifiée, ni la Pologne officiellement éliminée, mais il faudrait des conditions exceptionnelles et un alignement planétaire hors du commun pour que cela ne se fasse pas