BARCELONE (AFP) - Le traditionnel derby barcelonais qui oppose le FC Barcelone et l'Espanyol, samedi lors de la 22e journée du Championnat d'Espagne de soccer, est crucial pour le maintien de l'Espanyol mais aussi du Barça, qui traverse l'une des pires crises sportives de son histoire.

"Le Barça doit faire attention, il peut descendre", avertit Alfonso, ancien joueur du club, qui avait vécu la relégation surprise d'un autre grand d'Espagne, le Betis Séville (1999-2000).

En faisant les comptes, le grand FC Barcelone, centenaire qui n'a jamais évolué en D2 de toute son histoire, pourrait fort bien se retrouver en position de relégable dimanche soir en cas de défaite contre l'Espanyol et de résultats défavorables (match nul ou victoire d'Osasuna associé à une victoire d'une des deux équipes lors du match Racing Santander-Rayo Vallecano).

Quinzième à deux points de la zone de relégation et peu habitué à jouer la peur au ventre, le Barça doit encore s'habituer au système du nouvel entraîneur Radomir Antic dans une atmosphère délétère qui a vu le président Joan Gaspart démissionner mercredi.

"Nous, nous avons l'habitude de la lutte pour la survie. Le Barça pas" souligne Javier Clemente, l'entraîneur de l'Espanyol.

Les derbies entre les deux clubs sont généralement tendus et les joueurs des deux formations sont toujours des plus motivés pour affronter leur voisin. Cette année, la rivalité est encore plus grande en raison des personnages qui s'affrontent.

Joueurs revanchards

Trois des joueurs de l'Espanyol, Ivan de La Pena, Oscar et Gerard, formés au Barça et disciples de Johan Cruyff qui les avait lancés dans le grand bain, ont ensuite dû s'exiler. Ils entendent bien faire payer cet affront aux dirigeants du Barça.

Mais l'antagonisme sera encore plus grand sur les bancs de touche. Radomir Antic et Javier Clemente sont en effet des ennemis déclarés. Leur animosité remonte à 1997, lorsque Clemente, alors sélectionneur national, avait effectué le tirage au sort de la Coupe d'Espagne et mis aux prises l'Athletic Bilbao à l'Atletico Madrid de Radomir Antic. Celui-ci avait accusé Clemente d'avoir truqué le tirage et Clemente avait répondu que Antic était "gros" et "buvait trop". L'affaire s'était réglée devant les tribunaux, Clemente devant payer des dommages et intérêts à Antic pour ses insultes.

"J'ai payé et l'affaire est close, a résumé Clemente, qui a toutefois refusé catégoriquement d'assister au traditionnel repas et poignée de mains de veille de match entre les techniciens des deux clubs.

"Ce +repas traditionnel+, c'est une invention récente. Il n'y a rien d'écrit dans mon contrat à ce sujet. Personne ne prendra de photos de moi et d'Antic ou de qui que ce soit d'autre. Si on organise un festival, il ne faut pas compter sur moi. Je ne vais pas jouer la comédie", a averti le polémique technicien basque.