España por favor
Soccer vendredi, 27 juin 2008. 00:29 mercredi, 11 déc. 2024. 17:22
Depuis 1984, aucune équipe n'a gagné la Coupe d'Europe en remportant tous ses matches de première ronde. À l'Euro 2008, les Pays-Bas, la Croatie et l'Espagne ont eu une fiche parfaite dans le tour de groupe. Puis la Croatie est tombée devant la Turquie en quart de finale, les Pays-Bas ont succombé devant les Russes au même point du tournoi.
Mais l'Espagne continuait. Après être sortie victorieuse de l'Italie aux tirs aux buts, elle ajoutait la Russie de Guus Hiddink à son tableau de chasse. Après s'être dégonflée dans tant de tournois, après avoir créée des espoirs qu'elle ne parvenait pas à combler, l'Espagne se retrouve en grande finale de la Coupe d'Europe.
On la savait brillante, on la sait aujourd'hui accomplie. L'Espagne présente peu de faiblesses. Dans les buts, l'un des meilleurs, sinon le meilleur, gardien d'Europe en Iker Casillas. La défense s'est trouvé un homme de fer en Marchena aux côtés de qui Puyol peut sans craintes partir à la chasse. Quand Sergio Ramos est en forme, personne ne peut le passer à droite et à gauche Capdevila joue juste. Inutile de s'étendre sur un milieu de terrain dont on ne cesse de chanter les louanges.
Et l'attaque s'est avérée incisive avec David Villa et Fernando Torres en parfaite harmonie. Villa est blessé? Qu'à cela ne tienne. On ajoutera un Fabregas créatif en milieu de terrain et on jouera avec une seule pointe avec un Torres qui s'accommode fort bien de la situation. Ou on entrera en jeu le meilleur buteur du championnat espagnol Daniel Güiza.
Luis Aragones n'est pas à bout de solutions. Il a devant lui des pièces d'une incroyable qualité qu'il lui faut simplement poser aux bonnes places sur l'échiquier. En demi-finale contre la Russie, avec une équipe miroir en face d'elle, expérience en moins, on craignait qu'elle ne se fasse prendre à son propre jeu. L'attaque effervescente allait-elle ouvrir de trop grands espaces derrière et permettre aux talentueux Arshavin et Pavlyuchenko de foncer sur le but de Casillas? La réponse passait inévitablement par le contrôle du ballon au centre du terrain.
Un contrôle que l'Espagne a parfois laissé aller aux Russes en première mi-temps mais dont ils n'ont pas vraiment pu profiter. Il y a bien eu un petit flottement lorsque Villa, blessé en tapant un coup franc, a dû sortir prématurément et laisser sa place, mais non son poste, à Fabregas. Les Russes, sentant le désarroi momentané de l'adversaire, en ont profité pour mener deux attaques consécutives, mais sans résultat.
En seconde mi-temps, l'Espagne a haussé son jeu d'un cran et la Russie n'a pas suivi. Iniesta, libéré de certaines tâches défensives par l'entrée de Fabregas a soudainement retrouvé tout son volume de jeu. Il a servi un centre parfait à Xavi Hernandez qui marquait ainsi son premier but de l'Euro, son sixième en sélection. L'Espagne allait en ajouter deux sans aucune réplique de la Russie. Les hommes de Guus Hiddink, qui ont tellement ébloui durant le tournoi par leur fougue, leur enthousiasme, le brio d leurs attaquants ont semblé déroutés devant l'Espagne qui les avait déjà battus 4 à 1 en première ronde.
La présence d'Arshavin, absent lors de la première rencontre, n'a rien changé à l'affaire parce que, tout comme Pavlyuchenko, il a été étouffé par le milieu de terrain espagnol qui en bloquant Semshov, Semak, Zyryanov et Saenko, les privait littéralement de ballons. La Russie n'a pu répéter devant l'Espagne la prestation qu'elle avait eu devant les Pays-Bas.
Ainsi donc l'Espagne se retrouve enfin en finale après un parcours parfait. Tous les Manolos de ce monde ont enfin une raison de se réjouir et d'espérer. Parce que l'Espagne est bien armée pour affronter l'Allemagne, une Allemagne qui n'a pas été irréprochable jusque là. Sobre contre la Pologne, fragile contre la Croatie, opportuniste contre l'Autriche, enfin en contrôle contre le Portugal et inquiétante devant la Turquie, elle arrivera devant les Espagnols avec plein de questions non répondues.
Lehman sera-t-il enfin sans tache? La défense sera-t-elle constante? Ballack sera-t-il dans un bon jour? Klose sera-t-il en confiance? Jusqu'à maintenant seuls Schweinsteiger, quand il n'est pas suspendu (même la chancelière Angela Merkel lui a dit de ne plus faire de bêtises!) et Podolski ont été irréprochables.
Mais devant une Espagne qui a ajouté une qualité à sa longue liste - la confiance en elle - ce ne sera peut-être pas suffisant.
España por favor
Mais l'Espagne continuait. Après être sortie victorieuse de l'Italie aux tirs aux buts, elle ajoutait la Russie de Guus Hiddink à son tableau de chasse. Après s'être dégonflée dans tant de tournois, après avoir créée des espoirs qu'elle ne parvenait pas à combler, l'Espagne se retrouve en grande finale de la Coupe d'Europe.
On la savait brillante, on la sait aujourd'hui accomplie. L'Espagne présente peu de faiblesses. Dans les buts, l'un des meilleurs, sinon le meilleur, gardien d'Europe en Iker Casillas. La défense s'est trouvé un homme de fer en Marchena aux côtés de qui Puyol peut sans craintes partir à la chasse. Quand Sergio Ramos est en forme, personne ne peut le passer à droite et à gauche Capdevila joue juste. Inutile de s'étendre sur un milieu de terrain dont on ne cesse de chanter les louanges.
Et l'attaque s'est avérée incisive avec David Villa et Fernando Torres en parfaite harmonie. Villa est blessé? Qu'à cela ne tienne. On ajoutera un Fabregas créatif en milieu de terrain et on jouera avec une seule pointe avec un Torres qui s'accommode fort bien de la situation. Ou on entrera en jeu le meilleur buteur du championnat espagnol Daniel Güiza.
Luis Aragones n'est pas à bout de solutions. Il a devant lui des pièces d'une incroyable qualité qu'il lui faut simplement poser aux bonnes places sur l'échiquier. En demi-finale contre la Russie, avec une équipe miroir en face d'elle, expérience en moins, on craignait qu'elle ne se fasse prendre à son propre jeu. L'attaque effervescente allait-elle ouvrir de trop grands espaces derrière et permettre aux talentueux Arshavin et Pavlyuchenko de foncer sur le but de Casillas? La réponse passait inévitablement par le contrôle du ballon au centre du terrain.
Un contrôle que l'Espagne a parfois laissé aller aux Russes en première mi-temps mais dont ils n'ont pas vraiment pu profiter. Il y a bien eu un petit flottement lorsque Villa, blessé en tapant un coup franc, a dû sortir prématurément et laisser sa place, mais non son poste, à Fabregas. Les Russes, sentant le désarroi momentané de l'adversaire, en ont profité pour mener deux attaques consécutives, mais sans résultat.
En seconde mi-temps, l'Espagne a haussé son jeu d'un cran et la Russie n'a pas suivi. Iniesta, libéré de certaines tâches défensives par l'entrée de Fabregas a soudainement retrouvé tout son volume de jeu. Il a servi un centre parfait à Xavi Hernandez qui marquait ainsi son premier but de l'Euro, son sixième en sélection. L'Espagne allait en ajouter deux sans aucune réplique de la Russie. Les hommes de Guus Hiddink, qui ont tellement ébloui durant le tournoi par leur fougue, leur enthousiasme, le brio d leurs attaquants ont semblé déroutés devant l'Espagne qui les avait déjà battus 4 à 1 en première ronde.
La présence d'Arshavin, absent lors de la première rencontre, n'a rien changé à l'affaire parce que, tout comme Pavlyuchenko, il a été étouffé par le milieu de terrain espagnol qui en bloquant Semshov, Semak, Zyryanov et Saenko, les privait littéralement de ballons. La Russie n'a pu répéter devant l'Espagne la prestation qu'elle avait eu devant les Pays-Bas.
Ainsi donc l'Espagne se retrouve enfin en finale après un parcours parfait. Tous les Manolos de ce monde ont enfin une raison de se réjouir et d'espérer. Parce que l'Espagne est bien armée pour affronter l'Allemagne, une Allemagne qui n'a pas été irréprochable jusque là. Sobre contre la Pologne, fragile contre la Croatie, opportuniste contre l'Autriche, enfin en contrôle contre le Portugal et inquiétante devant la Turquie, elle arrivera devant les Espagnols avec plein de questions non répondues.
Lehman sera-t-il enfin sans tache? La défense sera-t-elle constante? Ballack sera-t-il dans un bon jour? Klose sera-t-il en confiance? Jusqu'à maintenant seuls Schweinsteiger, quand il n'est pas suspendu (même la chancelière Angela Merkel lui a dit de ne plus faire de bêtises!) et Podolski ont été irréprochables.
Mais devant une Espagne qui a ajouté une qualité à sa longue liste - la confiance en elle - ce ne sera peut-être pas suffisant.
España por favor