Quelle folie! Comment un match peut-il dégénérer de la sorte? Alors qu'on était en droit de s'attendre à un match joué dans les règles de l'art, ce fut plutôt une comédie de mauvais gestes, une suite ininterrompue d'accrochages, un crescendo de fautes que n'a pu stopper l'arbitre de la rencontre Valentin Ivanov, si ce n'est qu'en distribuant des cartons qui se multipliaient comme des petits poissons.

Un seul but, 16 cartons, quatre expulsions. Record de coupe du Monde égalé. Malgré la victoire, la facture est lourde pour le Portugal qui devra jouer le quart de finale sans Deco, seul maître à bord après Figo, et sans Costinha, qui a tout son poids en défense. Sans compter l'incertitude de la présence de Cristiano Ronaldo, sorti en cours de jeu et en grimaçant suite au méchant tacle de Boulahrouz.

Marco Van Basten avait pris le pari de ne pas titulariser Ruud Van Nistelrooij au profit d'un Kyut assez remuant pour lui donner raison, mais au bout du compte le résultat n'est pas venu. La gifle a cependant été complète sur l'attaquant du Manchester United lorsque Van Basten lui a préféré l'inexpérimenté Venegoor of Hesselink comme remplacement tardif pour Cocu.

Les Pays-Bas sortent donc rapidement de la compétition. Ils diront que leur équipe rajeunie était bâtie en fonction de 2010, auront brillé par moment mais auront souffert de certaines lacunes défensives et du manque de collectif de Robben. Le Portugal progresse, mais à quel prix…

Pâle Angleterre

Si l'Angleterre a remporté son match contre l'Équateur, elle laisse intacte tout le questionnement à son sujet, voire suscite d'autres interrogations. Comment une équipe alignant autant de joueurs aussi talentueux, qui affiche l'une des meilleures combinaisons de milieux de terrain au monde, qui a une défense qui normalement devrait mettre son gardien à l'abri de tout peut-elle continuer d'être aussi poussive, lourde dans son jeu et manquer totalement d'imagination? Elle aurait dû traverser l'Équateur, peut-être pas facilement, mais au moins de façon convaincante. En lieu de ça, elle charrie avec elle des doutes et ç'aurait pu être pire n'eut été de son capitaine Beckham, tourmenté par des ennuis gastriques, qui aura résolu le problème du bout de son pied sur un coup franc.

Sven-Goran Eriksson ne trouve probablement plus les mots ni les idées pour inspirer une équipe qu'il avait annoncé qu'il quitterait à la fin de cette coupe du Monde. Il y a certainement là un malaise que quelqu'un aurait dû avoir le courage de régler. L'Angleterre bénéficie d'une deuxième vie en affrontant en quart de finale un adversaire affaibli qui aura plusieurs blessures à panser. L'équipe aux trois lions flaire déjà le sang.

Demain

Depuis le début de cette coupe du Monde, on attend une surprise venant d'un négligé face à une formation établie et ça ne s'est pas encore produit. L'Australie pourrait créer cette surprise face à une Italie parfois inconstante. Le style de jeu de l'un s'adapte mal à celui de l'autre, mais l'Italie a cette faculté de rebondir chaque fois que ça chauffe un peu. Dans le débat Suisse-Ukraine, les forces devraient être assez équilibrées. Ça fera un bas de tableau fort intéressant