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SAINT-PÉTERSBOURG, Russie - La Suède a fait un grand pas vers les 8e de finale de l'Euro après son succès contre la Slovaquie (1-0), vendredi à Saint-Pétersbourg, grâce au penalty d'Emil Forsberg et au grand match d'Alexander Isak.

Mine de rien, la sélection scandinave reste sur trois éliminations dès la phase de groupes, avant cette édition du Championnat d'Europe.

Sa victoire contre la « Repre », sa première dans la compétition depuis celle contre la France (2-0) en 2012, lui promet de voir, enfin, la suite du tournoi.

Avec quatre points, la Suède est quasiment certaine de finir parmi les deux premiers du groupe E, ou d'être repêchée parmi les quatre meilleurs troisièmes.

Elle abordera la dernière journée, contre la Pologne mercredi à Saint-Pétersbourg, en position de force.

 

« Nous sommes dans une bonne situation », a admis le sélectionneur Janne Anderson.

Pour la Slovaquie, qui a démarré l'Euro en battant la Pologne (2-1), l'aventure n'est pas terminée, mais il lui faudra rapporter quelque chose de son déplacement mercredi à Séville, où l'Espagne l'attend.

« Je suis optimiste. On va se préparer avec la même attitude, et peut-être qu'il y aura un petit miracle », a assuré l'entraîneur slovaque Stefan Tarkovic.

Le résultat peut paraître dur pour les coéquipiers de Marek Hamsik, qui dont dominé la première période.

Mais le talent d'Alexander Isak a fini par les ramener sur terre.

Le prometteur attaquant de la Real Sociedad, âgé de 21 ans, a livré une performance canon, au point que le virage de fans suédois a clamé son nom à deux reprises.

« Show » Isak 

« Il a fait un très bon match. Il est impressionnant pour un jeune joueur, dans sa manière de jouer, mature », a reconnu Andersson, au sujet de celui que certains voient comme le successeur au pays de Zlatan Ibrahimovic.

Il y a eu des frappes (46e, 67e, 71e, 82e), des dribbles, et surtout, une passe en profondeur qui a débloqué le match (76e).

Le natif de Solna a lancé Robin Quaison qui, dans la foulée, était mis au sol par l'intervention tardive du gardien Martin Dubravka.

Le penalty a été transformé par Emil Forsberg (77e), pour son 10e but en 60 sélections.

Héros de l'après-midi, Isak a terminé la rencontre les fesses sur la pelouse, visiblement fatigué, après le coup de sifflet final.

À la suite de l'ouragan venu de la Baltique, la Slovaquie n'a pas abdiqué, et aurait pu égaliser (87e, 90e+4).

Dans la clameur du public, le gardien Dubravka est même monté sur le corner de la dernière chance, qui n'a rien donné, malgré un cafouillage.

Les Slovaques ont réclamé une main de Sebastian Larsson, mais l'arbitre n'a pas bronché, avant de siffler la fin du match, dans une effusion d'émotions qui contrastait avec le début d'après-midi très calme.

Le grand soleil a détourné du stade les Pétersbourgeois, nombreux à se balader sur les bords de la Néva à cette période de l'année.

Les deux équipes ne leur ont pas donné tort, tant le spectacle n'a pas été à la hauteur des enjeux, au moins durant la première période.

Moins d'une minute après le retour des vestiaires, le prometteur Alexander Isak, successeur potentiel du grand Zlatan Ibrahimovic, forfait pour une blessure à un genou, a fait passer un premier frisson côté suédois, avec une puissante frappe, contrée par Skriniar.

Le « show » avait démarré. 

 Le sélectionneur de la Suède satisfait du bilan comptable
            
 Janne Andersson (sélectionneur de la Suède) : « En première période, on a bien joué les 30 premières minutes, mais on ne les a pas déstabilisés avec notre pressing. On a mal fini les dix dernières minutes. On ne se sentait pas bien à la mi-temps. On a été bien meilleurs en deuxième période, on a gagné les duels, on était plus précis. On aurait dû marquer un deuxième but pour éviter les frayeurs sur la fin. C'est bien d'avoir 4 points après deux matches. On a concédé seulement 1 but en 7 matches cette année. L'attaque mérite du crédit aussi, elle a été très bonne. Le match contre l'Espagne (0-0), c'est du passé. On a montré qu'on était flexible dans notre manière de jouer. On peut s'adapter au type de match. (sur Alexander Isak) C'est super de le voir sur le terrain. Il est jeune, il a du talent, mais je pense qu'il peut encore progresser. Il a fait un très bon match. Il est impressionnant pour un jeune joueur, dans sa manière de jouer, mature. (...) On a fait notre job aujourd'hui (vendredi). Après le match de demain (Espagne-Pologne, samedi), on verra bien. Nous sommes dans une bonne situation. En fonction de ce match, je déciderai si je ferai des changements pour le dernier match (contre la Pologne, mercredi). »

Emil Forsberg  au micro de la chaine publique suédoise SVT): « On a livré une première mi-temps en demi-teinte. Mais nous avons été plus forts en deuxième mi-temps. C'est fantastique pour Quaison d'être à l'origine du penalty et je suis heureux de le mettre au fond. Nous avons montré une sacrée volonté en revenant en seconde période. Nous sommes extrêmement heureux et ce sont trois points importants. »

Alexander Isak au micro de la chaîne privée TV4: « Nous avons eu un début incroyable dans ce championnat. Maintenant, nous devons juste recharger nos batteries et faire aussi bien que possible contre la Pologne. (Sur Forsberg, le buteur) Il est très créatif. Il s'implique quand il le faut et c'est un joueur très important pour nous. »

Le sélectionneur de la Slovaquie « optimiste » pour la suite

Stefan Tarkovic (sélectionneur de la Slovaquie): « Nous avons assisté à un match de qualité des deux équipes. Aucune équipe n'a pris de risque en première période. Ensuite, on savait que le match allait s'ouvrir plus. C'était important pour nous de prendre au moins un point, et pour la Suède de gagner. On a vu la qualité individuelle des Suédois, notamment dans les 30 dernièrs mètres. Malheureusement, il y a eu un penalty. J'ai changé en 4-1-4-1 la formation de mon équipe, mais il nous a manqué du temps. Les joueurs ont tout donné. (...) On n'a cadré aucun tir. On voulait être plus efficaces dans ce secteur. (...) La situation est équilibrée dans le groupe, on est venus comme outsiders. Tout le monde voulait prendre 3 points contre nous. On a battu la Pologne, une équipe très forte, et on n'était pas loin du nul contre la Suède. Je suis satisfait et je suis optimiste (pour la suite). On va se préparer avec la même attitude, et peut-être qu'il y aura un petit miracle contre l'Espagne. C'est difficile d'évaluer nos chances de qualification. Pour nous, le plus important, c'est de montrer certaines choses qu'on travaille à l'entraînement. On a montré du progrès, même s'il nous a manqué d'efficacité face au but. On construit une équipe. »