Un quart de siècle après, frères ennemis anglais et écossais se retrouvent dans un grand tournoi vendredi à l'Euro dans une journée déterminante pour des Croates confiants mais sur la ligne de crête face aux Tchèques de Schick.

Plus de 20 000 spectateurs partagés entre « God save the Queen » et « Flower of Scotland » : même en jauge réduite, Wembley vendredi va convoquer le souvenir de l'Euro 96.

Dans ce même temple du football anglais, les « Three Lions » avaient douché les Écossais (2-0) en phase de groupe avec un but - et une célébration - mémorable de Paul « Gazza » Gascoigne.

Depuis que son championnat a dégringolé, l'Écosse s'est qualifiée seulement pour le Mondial 1998. Mais un contingent significatif d'internationaux évolue aujourd'hui dans la prestigieuse Premier League voisine.

À l'image du revanchard milieu d'Aston Villa John McGinn. « Les médias anglais voudraient faire croire que l'écart est énorme (entre les deux équipes) », a allumé le joueur né à Glasgow mercredi en conférence de presse. « C'est à nous, vendredi, de prouver que c'est faux. »

L'attaquant anglais de Manchester United Marcus Rashford sent aussi un parfum de derby dans l'air londonien.

« Ça ressemble aux matches que j'ai joués pour mon club contre City et Liverpool, a décrit le Red Devil mercredi. Ce genre de match procure un sentiment différent. »

Confiance croate

Malgré la différence de statut, l'Écosse ne fera pas de complexe. Habitué aux joutes hebdomadaires avec les internationaux anglais en club, McGinn croit son équipe capable de rivaliser.

« Nous nous mesurons à la plupart de ces gars chaque semaine, et j'ai l'impression qu'on soutient la comparaison », estime McGinn, bravache malgré la mauvaise entrée en matière des siens contre les Tchèques (défaite 2-0).

« Gagner lundi aurait été la solution de facilité, a-t-il plaisanté. Ce n'est jamais le cas avec l'Écosse. » Une référence aux deux séances de tirs au but que les hommes de Steve Clarke ont dû surmonter, face à Israël puis la Serbie, pour décrocher leur place à l'Euro.

Défaits d'entrée par l'Angleterre (1-0) après une prestation très timide, les Croates, toujours gonflés par leur statut de vice-champions du monde, n'imaginent pas autre chose qu'une victoire contre les Tchèques dans ce même groupe D, vendredi à Glasgow.

« Si nous sommes dans notre match, nous ne perdrons pas, sans manquer de respect aux Tchèques », a affiché, très assuré, le latéral Sime Vrsaljko mercredi.

La veille, le défenseur Dejan Lovren avait le même aplomb : « Si nous sommes corrects et que nous jouons aussi bien que possible, nous n'aurons pas de problème. »

Calcul slovaque 

Tant pis si le Tchèque Patrik Schick semble confirmer - il est vrai sur le tard - tout le talent que ses débuts à la Sampdoria laissaient deviner après son doublé contre l'Ecosse couronné d'un but très longue portée de toute beauté.

Et tant pis si la « Narodni Tym » avait arraché un nul contre ces mêmes Croates (2-2) lors de l'Euro 2016.

Pour commencer la journée, en levée de rideau, la Suède et la Slovaquie s'affrontent dans un match s'annonçant plutôt défensif.

D'abord parce que les Blagult (Bleu et Jaune) ont obtenu un point contre l'Espagne (0-0) lundi grâce à une animation minimaliste.

Ensuite parce qu'un match nul contre la Suède ferait l'affaire de la Slovaquie après son succès inaugural contre la Pologne (2-1).

Il y a cinq ans, quatre points avaient suffi à la bande de Marek Hamsik pour accéder aux huitièmes de finale.

Le programme :

Groupe D

1re journée :

Le 13 juin à Londres : Angleterre - Croatie 1-0

Le 14 juin à Glasgow : Ecosse - République tchèque 0-2

2e journée :

Vendredi à Glasgow : Croatie - République tchèque

Vendredi à Londres : Angleterre - Écosse