COPENHAGUE – L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est inquiétée mardi de l'assouplissement des restrictions dans certains des pays hôtes de l'Euro 2020, appelant à des réactions rapides après des hausses de cas de coronavirus aux abords de plusieurs stades.

« Dans quelques-unes des villes hôtes, les cas de COVID-19 sont déjà en hausse dans les zones où se jouent les matchs », relève Robb Butler, directeur exécutif de l'OMS Europe, dans une déclaration écrite à l'AFP.

L'organisation onusienne, qui s'est refusée à citer des villes ou des pays en particulier, déplore notamment « que quelques stades accueillant le tournoi relèvent actuellement le nombre de spectateurs autorisés à voir un match ».

Les autorités britanniques viennent d'annoncer mardi que plus de 60 000 spectateurs seraient autorisés à Wembley pour les demi-finales et la finale du tournoi, contre 40 000 initialement prévus et 22 500 lors du premier tour.

L'UEFA réclamait de Londres un assouplissement des restrictions de circulations liées à la COVID-19 pour 2500 VIP attendus pour la finale le 11 juillet, et la presse évoquait des menaces de délocalisation.

Dans les secteurs où la contagion est en hausse, l'OMS Europe a appelé mardi les villes hôtes concernées à agir vite.

« Nous devons agir rapidement (...) en développant les tests et le séquençage, en intensifiant le traçage des contacts et en accélérant la vaccination parmi les personnes vulnérables et les plus à risque », indique-t-elle.

Vingt-neuf cas au Danemark

Au Danemark, 29 cas ont été détectés en lien avec les rencontres de l'Euro qui ont lieu à Copenhague, ont annoncé mardi les autorités danoises.

Cela concerne des cas « où la personne était malade pendant le match ou a été infectée pendant le match. En théorie, il pourrait y avoir plus de personnes infectées », a dit une responsable de l'autorité sanitaire, Anette Lykke Petri, lors d'un point presse.

Dans le pays nordique, la jauge était passée à 25 000 spectateurs depuis le 17 juin, contre 16 000 prévus initialement.

Un seul stade de la compétition se joue à pleine capacité, à Budapest, avec plus de 67 000 sièges. L'UEFA avait dépossédé deux villes, Dublin et Bilbao, de l'organisation en raison de jauges trop basses.

Parmi les villes organisatrices, Saint-Pétersbourg notamment rapporte des hausses de cas ces derniers jours, quand la tendance est à la baisse par exemple à Séville.

À Rome, les autorités italiennes assurent qu'aucun cas de COVID détecté n'est lié à la compétition.

Si la situation épidémique en Europe s'est améliorée avec une baisse des cas et des décès depuis plus deux mois et l'assouplissement récent des restrictions, l'OMS n'a de cesse d'appeler à la prudence et avait émis des recommandations spécifiques pour l'Euro.

« Nous sommes loin d'être hors de danger », avait prévenu début juin Hans Kluge, le directeur de la région Europe qui regroupe 53 territoires dont certains se situent en Asie centrale.