Qui détrônera Man U?
Angleterre lundi, 12 août 2013. 09:20 samedi, 14 déc. 2024. 12:54LONDRES - Champion sans briller l'an dernier, Manchester United aura fort à faire cette saison pour conserver sa couronne face au Chelsea de José Mourinho et à une équipe de Manchester City revigorée par un nouvel entraîneur, sans oublier des négligés aux dents longues, Liverpool, Arsenal et Tottenham.
Pour la première fois depuis plus de 25 ans, samedi, le Championnat d'Angleterre va débuter sans Sir Alex Ferguson.
C'est une révolution pour toute une génération qui n'avait vu que lui pendant toutes ces années. Mais c'est surtout une évolution pour Manchester United qui s'habitue à vivre sans son gourou à sa tête, homme clé de tous ses trophées et surtout du dernier.
Ironie du sort, c'est l'année où les rivaux de United se sont refait une santé que le champion d'Angleterre a perdu son meilleur argument. Car nul doute que « Fergie » était encore la meilleure arme de MU.
Sans lui, l'équipe n'aurait pas remporté son 20e titre de champion l'an passé. Plus que jamais, l'Écossais a su guider, galvaniser, façonner, décupler ses joueurs pour les mener vers le sacre. Tactiquement et psychologiquement, bien aidé par la faiblesse de ses concurrents, il a été parfait de bout en bout.
Mais la dynamique n'est plus la même. L'arrivée de Moyes et ses débuts surtout sont accompagnés de scepticisme.
City sous le charme de Pellegrini
Pour l'instant, il a failli dans sa quête de recruter de nouveaux joueurs (Thiago Alcantara, Cesc Fabregas, Leighton Baines, Robert Lewandowski), failli dans sa quête de convaincre Wayne Rooney de rester au club, failli dans sa quête de convaincre lors de matchs amicaux de préparation poussifs et sans relief, malgré sa victoire lors du Community Shield dimanche, et failli dans sa communication, admettant lui-même que la transition entre Everton, son ancien club et Manchester United, l'un des plus grands au monde, était difficile.
Ses aveux de faiblesse sont inhabituels du côté d'Old Trafford et marquent un changement qui n'augure rien de bon pour les Red Devils.
De l'autre côté de Manchester, on se frotte les mains. La page Roberto Mancini est définitivement tournée et son successeur Manuel Pellegrini a déjà convaincu son monde. Joueurs sous le charme, collectif déjà huilé, nouvelles recrues bien en jambes : City semble déjà prêt pour enfoncer encore un peu plus un rival qui apparait en souffrance.
Un peu plus au sud, le sentiment est le même.
Et là, ils sont même plusieurs à préparer leur revanche sur la domination rouge de Ferguson et ses hommes. Chelsea a fait revenir son premier magicien, José Mourinho, dix ans après sa première arrivée au club, pour revenir tout en haut de l'affiche après trois saisons à jouer les quasi-seconds rôles en championnat.
Vingt-huit départs à Arsenal
Avec le retour de Mourinho, les Blues se sont dotés d'un patron qui leur avait tant manqué avec Villas-Boas, Di Matteo et Benitez ces trois dernières années, malgré les succès européens. Là où United a perdu le sien.
Et la différence pourrait se faire là. À quelques kilomètres de Stamford Bridge, rien n'a vraiment changé, pour l'instant, à Arsenal. Vingt-huit joueurs (!) ont quitté le club cet été (jeunes compris) et un seul (Yaya Sanogo) est arrivé malgré l'enveloppe de 80 millions d'euros disponible pour les transferts.
Le club travaille sur la venue de l'Uruguayen Luis Suarez qui propulserait les Gunners dans une autre dimension. Mais pour l'instant, c'est un rôle de perturbateur plus qu'autre chose qui semble dévolu à Arsène Wenger et ses hommes. On peut en dire autant pour Tottenham.
Le voisin honni du nord de Londres a recruté malin cet été (Paulinho, Chadli, Capoue, Negredo) mais risque de perdre Gareth Bale qui veut aller au Real Madrid. Et sans Bale, exceptionnel l'an dernier, ce ne sera plus la même histoire.
Enfin, Liverpool, à un degré moindre Everton, Swansea ou West Bromwich, voudront aussi jouer les parasites pour faire tomber Manchester United de son piédestal.