DORTMUND, Allemagne - Le bus de l'équipe de football de Dortmund, en Allemagne, a été visé le 11 avril par trois explosions avant un match de la Ligue des champions, blessant un joueur et un policier.

Trois revendications contradictoires ont été émises mais le mystère reste entier car les enquêteurs ont des doutes sur leur authenticité, tout en évoquant un acte « terroriste ». Dortmund et son club vivent dans la crainte d'une nouvelle attaque.

Voici ce que l'on sait :

Trois explosions « terroristes »

Vers 19 h 15 locales mardi 11 avril, trois explosions retentissent au passage du bus de l'équipe de Dortmund qui vient de quitter son hôtel et se dirige vers le stade de la ville, où elle doit affronter dans la soirée Monaco, en quart de finale aller de la Ligue des champions.

Des vitres renforcées du bus ont partiellement volé en éclats et un joueur de l'équipe, le défenseur international espagnol Marc Bartra, 26 ans, a été blessé et opéré d'une fracture du poignet. Un policier est également touché. Le match est reporté de 24 heures.

Les explosifs semblent avoir été dissimulés dans une haie et actionnés au passage du bus.

Les engins utilisés avaient une portée « explosive » de 100 mètres et contenaient « des tiges métalliques » qui ont été propulsés par la déflagration. L'une d'entre elle s'est figée dans le repose-tête d'un siège du bus, a souligné le parquet, sous-entendant que le bilan aurait pu être plus lourd.

Trois revendications

Dès le lendemain de l'attaque, le parquet fédéral a évoqué un acte probablement « terroriste ». Et à ce jour il existe trois revendications.

La police s'est tout d'abord orientée vers la piste islamiste après la découverte sur les lieux de l'attaque d'une lettre en trois exemplaires rédigée « au nom d'Allah » et appelant l'Allemagne à cesser de participer avec ses avions de reconnaissance Tornado à la coalition internationale antijihadiste en Syrie.

Mais l'authenticité de cette lettre n'est pas avérée, et les experts relèvent que nombre de détails dans la missive laissent penser qu'il puisse s'agir d'une tentative de mettre les policiers sur une fausse piste.

Les enquêteurs ont ensuite découvert une deuxième revendication circulant sur internet et attribuant l'attaque à la mouvance antifasciste, qui aurait voulu protester contre la complaisance du club à l'égard de ses supporteurs d'extrême droite.

Le parquet fédéral a dit nourrir « de très sérieux doutes » sur l'authenticité de ce texte.

Enfin le quotidien berlinois Tagesspiegel a dit avoir reçu une troisième revendication par courriel émanant cette fois-ci de la mouvance d'extrême droite et s'élevant contre le multiculturalisme tout en menaçant d'une autre attaque.

Le Parquet fédéral a dit examiner ce courriel sans donner plus de précisions.

100 enquêteurs

La centaine d'enquêteurs mobilisés ont assuré examiner minutieusement toutes les pistes : « les recherches continuent dans toutes les directions et sont menées tous azimuts », a souligné une porte-parole de la police criminelle allemande.

Mais les autorités ne disposent d'aucun suspect. Le parquet a ainsi reconnu n'avoir trouvé rien incriminant la seule personne qui avait été interpellée, un Irakien de 26 ans.

Ce dernier a néanmoins été mis en détention provisoire en raison de ses liens présumés avec le groupe État islamique.

Des experts examinent désormais les fragments des bombes, tentant notamment d'en déterminer la composition.

En attendant, l'incident a conduit à des mesures de sécurité renforcées aux abords du stade de Dortmund. Et le responsable de la fédération des opérateurs de stades, Joachim Thomas, a appelé dimanche à l'installation de portiques de sécurité devant les arènes sportives.