PARIS - Le milieu ghanéen de l'AC Milan Kevin-Prince Boateng, qui avait quitté le terrain d'un match amical en janvier en réaction aux cris racistes de supporteurs, rencontrera vendredi le président de la Fédération internationale Joseph Blatter, a annoncé la Fifa lundi.

Le joueur est invité auprès du dirigeant "pour échanger leurs points de vue sur la meilleure manière de combattre le racisme dans le soccer", précise le communiqué.

« La visite de Boateng intervient peu après la création de la force anti-discrimination, annoncée par le président de la Fifa début mars, et au lendemain de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale organisée par les Nations unies à Genève », ajoute la Fifa.

Le 3 janvier, le Ghanéen, excédé par les cris racistes des supporteurs de la petite équipe de Pro Patria (quatrième division italienne), avait quitté le terrain à Busto Arsizio (nord), provoquant l'interruption du match amical à la 26e minute. Le reste de l'équipe l'avait suivi, sous les sifflets des supporteurs de l'équipe adverse.

« Quitter le terrain? »

Deux jours plus tard, Joseph Blatter avait désapprouvé le comportement de Boateng. « Quitter le terrain? Non. Je ne crois pas que cela soit la solution, avait dit le Suisse dans le journal qatari The National. Je ne crois pas que l'on puisse sortir (du terrain). C'est un problème délicat, mais je le répète, il n'y aura aucune tolérance pour le racisme dans les stades. Nous devons lutter contre ça. »

« La seule solution est d'être très sévère sur les sanctions et les sanctions doivent être un retrait de points ou quelque chose de similaire », avait poursuivi M. Blatter.

Le président de l'UEFA Michel Platini avait pris le contre-pied. « C'est formidable, j'ai beaucoup apprécié, avait-il dit le 21 janvier. C'était très bien, j'ai d'ailleurs appelé le Milan pour les féliciter. »

« Nous avons mis des règles en C1 et en C3 avec les arbitres, avait-il ajouté. S'il entend des cris racistes, il y a un appel au micro et une suspension du match pendant une minute. Ensuite, si ça recommence, là il y a une suspension de deux minutes et un nouvel appel. La troisième fois, il peut arrêter le match. C'est l'arbitre qui est le patron du stade. »