MADRID, Espagne - Le Real Madrid est prêt à en découdre : grâce à un triplé de Cristiano Ronaldo, l'équipe de Zinédine Zidane a retrouvé son rang samedi contre la Real Sociedad (5-2), remontant à la troisième place de la Liga et préparant au mieux son choc européen face au PSG.

Cela faisait quelque temps qu'on n'avait pas vu un Real aussi séduisant. À quatre jours du huitième de finale aller de Ligue des champions mercredi contre Paris, les Madrilènes ont vite repris leurs marques au stade Santiago-Bernabeu : le temps pour Ronaldo de trouver la tête de Lucas Vazquez après seulement 49 secondes, avant de signer son premier triplé de la saison (27, 37, 80).

« On a fait 45 minutes de très haut niveau, il y a eu du jeu, il y a eu des buts, beaucoup d'abnégation », s'est réjoui Zidane en conférence de presse. « Nous pouvons être satisfaits, ce sont trois points de plus et nous avons très bien préparé le match de mercredi. »

Cette 23e journée était celle des buts précoces puisque le Français Antoine Griezmann, lui, n'a mis que 39 secondes pour trouver la faille sur le terrain de la lanterne rouge Malaga (1-0), permettant à l'Atlético Madrid (2e, 52 pts) de revenir provisoirement à six longueurs du meneur Barcelone (1er, 58 pts), opposé dimanche à Getafe.

Le Real, de son côté, remonte sur le podium (3e, 42 pts) en attendant le derby entre Valence (4e, 40 pts) et Levante dimanche soir. Et au-delà du classement, le coup de fouet au moral est immense pour une équipe qui s'apprête à jouer sa saison mercredi en C1.

Zidane ne cessait de répéter que le problème était dans les têtes, que le talent ne s'était pas évaporé et qu'avec un peu de volonté et de constance l'équipe merengue pouvait faire mal à n'importe qui.

Ronaldo transcendé

Confirmation samedi soir à Santiago-Bernabeu : les double champions d'Europe en titre ont cavalé dans tous les sens, à l'image d'un Ronaldo inlassable.

Le Portugais sait se transcender à l'approche des grands soirs. Cinq jours après son 33e anniversaire, « CR7 » a livré un match très complet.

C'est lui qui, dès la première minute, a alerté Lucas Vazquez, buteur d'une tête décroisée. Lui qui a poussé au fond, du plat du pied, l'offrande de Marcelo (27). Et après le ballon enroulé en lucarne de Toni Kroos (34), c'est encore Ronaldo qui a catapulté au fond une tête puissante sur corner (37) puis glissé dans la cage un ballon repoussé par le gardien (80), portant à 11 buts son bilan provisoire dans cette Liga.

« Il aurait pu en marquer encore un ou deux de plus. C'est de bon augure pour mercredi », s'est réjoui son entraîneur.

Ajoutez à cela les poteaux trouvés par Benzema (8) et Ronaldo (33) et l'addition aurait pu être très lourde pour la Real Sociedad, même si l'équipe basque a aussi trouvé le montant par Juanmi (52) avant de marquer par Jon Bautista (74) et Asier Illarramendi (83). Le seul point noir de la soirée pour la « Maison blanche ».

Antoine GriezmannGriezmann, un but et un hommage

Ce sursaut sera-t-il durable? L'essentiel pour le Real est d'avoir rendu espoir à son public, qui se nourrit plus que tout autre du mythe de l'exploit impossible. L'hymne de la C1 a été diffusé après la victoire samedi, le Bernabeu sera chaud mercredi soir!

Le stade de la Rosaleda, en revanche, a été bien vite refroidi. Après moins de quarante secondes à Malaga, Griezmann a marqué et dédié son but à un jeune partisan « colchonero » de 15 ans décédé d'un arrêt cardiaque la fin de semaine dernière en disputant un match de cadets.

Ensuite, la débauche d'énergie défensive de « Grizi » a fait beaucoup de bien à l'Atlético en seconde période, au même titre que les parades de Jan Oblak, gardien de la meilleure défense de Liga (9 buts encaissés seulement).

« Je me sens bien physiquement et j'espère pouvoir continuer comme ça », a dit Griezmann, déjà tourné vers le déplacement à Copenhague jeudi en 16e aller d'Europa League.

En revanche, la préparation a été manquée pour Villarreal, opposé à Lyon jeudi en C3 : le cinquième de la Liga (37 pts), en panne d'efficacité depuis le départ vers la Chine de son meilleur buteur Cédric Bakambu, s'est laissé surprendre par le mal-classé Alavés (1-2) malgré une nette domination.