MADRID, Espagne - Quand Zizou rime avec crise. Le Real Madrid de Zinédine Zidane s'est fissuré un peu plus en concédant contre Villarreal sa deuxième défaite d'affilée (1-0) à Santiago Bernabeu samedi en Liga. À un mois du choc de Ligue des champions contre le PSG, le club de Cristiano Ronaldo traverse une sérieuse zone de turbulences.

Déjà largement distancés par le grand rival barcelonais, les Merengue pourraient même se retrouver dimanche à 19 points du meneur en cas de première victoire depuis 2007 des Blaugranas chez la Real Sociedad, leur bête noire.

Pour « ZZ », double champion d'Europe et champion d'Espagne en titre, la lune de miel est désormais bien finie et il va maintenant falloir ramer pour rectifier le tir.

« On ne méritait pas de perdre, enrageait-il encore après. On a eu les meilleures occasions, mais ça ne voulait pas entrer aujourd'hui. Cela ne s'explique pas, on a fait tout ce qu'on a pu. Je ne peux pas critiquer mes joueurs. C'est une mauvaise passe, rien d'autre. »

Habituellement placide, le technicien français, déjà frustré par le scénario de la rencontre avec un but refusé à Bale pour hors-jeu et deux penalties oubliés, n'a pu retenir un juron (« putain » a-t-on pu lire sur ses lèvres sur les images télé) lorsque Pablo Fornals a ouvert le score (87e) sous une pluie battante.

Le quintuple Ballon d'Or Cristiano Ronaldo a-t-il été perturbé par les dernières révélations des Football Leaks? On y a découvert que son ennemi juré Lionel Messi, lui aussi cinq Ballons d'Or, touche désormais 100 M EUR de revenus annuels à Barcelone, ce qui en fait le joueur de soccer le mieux payé du monde. De quoi agacer CR7?

Retour sur un cauchemar. Parti en contre-attaque, Villarreal a d'abord buté sur Navas, mais, en deuxième rideau, le buteur Fornals s'est montré plus prompt que la défense et il a pu lober le gardien costaricain.

Alors que le Real avait aligné ce qu'il a actuellement de mieux en magasin, que Ronaldo et Bale formaient la doublette offensive soutenue par Isco, Santiago-Bernabeu, son stade fétiche, est en train de devenir le cimetière de ses ambitions.

Descente aux enfers

Lourdement plombés juste avant Noël par Barcelone dans le clasico (0-3), les Madrilènes, pourtant dominateurs cette fois, ont donc récidivé. Comme entre-temps ils avaient été tenus en échec par le Celta Vigo (2-2), cela fait donc désormais trois matchs qu'ils ne gagnent plus. Une éternité pour ce monument habitué à laisser des miettes aux autres. Et la très laborieuse qualification mercredi contre Numancia en Coupe du Roi ne change pas grand chose au problème.

Heureusement pour la Maison Blanche, la descente aux enfers n'ira pas plus loin en fin de semaine puisque le FC Séville (6e), même en cas de victoire dimanche à Alavés (18e), ne peut combler une différence de buts très défavorable. En attendant, avec 31 points, le « Sous-marin Jaune » (5e) s'intercale et revient à une petite longueur des Madrilènes.

Plus tôt, Gérone (9e) a écrasé 6-0 Las Palmas (20e), notamment grâce à un triplé du Kenyan Michael Olunga, entré en jeu à la pause.

Il faut espérer que cette claque n'aura pas le même effet pour l'équipe des Canaries que le revers (1-0) de Malaga (19e) à Getafe (8e), qui a coûté samedi sa place à Michel. Nommé en mars, le technicien de 54 ans et ex-international du Real s'était incliné à 14 reprises cette saison.

Plus tard samedi, l'Atletico Madrid est allé gagner à Eibar 1 à 0 grâce à un but du Français Kevin Gamero (27e), permettant ainsi aux Colchoneros de remporter leur quatrième match en 2018 et de consolider leur place de dauphins. Ils reviennent ainsi à six points des leaders barcelonais, en déplacement dimanche sur le terrain de leur bête noire, la Real Sociedad.

Enfin, le Valence CF, 3e à cinq points de l'Atli, termine la journée de samedi à La Corogne face au Deportivo local.