PARIS – Une page qui se tourne et près de 25 M EUR qui tombent dans les caisses : le départ de Javier Pastore pour l'AS Rome est la conclusion logique de sept années d'espoirs, de blessures et de déception, face aux contingences du fair-play financier pour le PSG.

« Je n'oublierai jamais la relation très forte qui se sera nouée entre Javier Pastore, notre première grande recrue internationale, et tous les amoureux de notre club », a réagi Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain, dans un communiqué du club parisien mettant fin au mini-feuilleton.

De fait. Quand Pastore arrive à l'été 2011 en provenance de Palerme, contre 42 M EUR – un record alors –, c'est l'élégance qui pose son sac dans les travées du Parc des Princes.

Le joueur, fin technicien, est un régal pour les spectateurs. Et son sourire, hors des terrains, en fait un des visages familiers et appréciés du nouveau projet.

Las. Sept ans plus tard, le club de la capitale – version qatarie – est toujours à la recherche de sa première demi-finale de Ligue des champions tandis que l'Argentin, surnommé « El Flaco » (le maigre), n'aura pu montrer son talent que par intermittence, trop souvent blessé.

Et ce, malgré 269 apparitions sous le maillot parisien pour 56 passes décisives et 45 buts, dont quelques uns, fameux, en Ligue des champions contre Barcelone ou Chelsea.

En perte de vitesse, Pastore, qui compte 29 capes, n'aura pas été sélectionné pour la Coupe du monde qui se déroule actuellement en Russie.

En 7 ans, le club de la capitale a toutefois pris une toute autre dimension, du moins en terme de marketing et d'image.

Eté dépensier

Une nouvelle dimension symbolisée par les venues l'été dernier du Brésilien Neymar et du Français Mbappé pour 400 M EUR, sensées apporter au club ce que l'Argentin n'aura sportivement pas réussi à faire : le succès au niveau européen. Le départ de Pastore n'est d'ailleurs pas étranger à cet été dépensier qui n'est pas passé inaperçu du côté de l'UEFA, règles du fair-play financier oblige.

Les trois dernières années comptables du club ont donc été passées au tamis de la commission de contrôle financier des clubs. Et le 13 juin, l'UEFA avait annoncé qu'elle ne prenait aucune sanction à ce stade contre le Paris SG, une décision toutefois accompagnée d'un sursis: le club parisien a été placé sous surveillance avec l'obligation de renflouer son compte en banque d'ici au 30 juin.

Pour se mettre à l'abri, le club doit trouver entre 40 et 60 millions d'euros avant cette date selon les sources. Un besoin de liquidités vital qui impose au club parisien certains sacrifices.

Logiquement, les dirigeants se sont donc résolus à se séparer de leur premier joyau contre 24,7 M EUR, selon l'AS Rome, qui va retrouver le championnat italien sept ans après son départ de Palerme.

Les 24,7 M EUR de Pastore, auxquels s'ajoutent les près de 10 M EUR obtenus pour Odsonne Edouard de la part du Celtic, laissent entendre que le club, s'il se rapproche grandement de ses obligations, doit encore vendre un ou plusieurs éléments dans les prochains jours s'il veut satisfaire pleinement au FPF.

Pour Pastore, une nouvelle ère commence. Pour le Paris SG, elle continue, mais sans lui.

Et l'Argentin, désormais, veut « se sentir important ».

« J'ai choisi la Roma pour plusieurs raisons, parce que c'est une grande équipe en croissance, parce que j'avais envie de revenir en Italie et de redevenir un protagoniste », a-t-il dit en conférence de presse à Rome.

« Je ne pouvais pas entrer en compétition avec Neymar, mais avec Neymar il n'y a pas de concurrence, c'est un phénomène », a assuré le milieu offensif argentin.

« Ce que je veux maintenant, c'est jouer à la Roma et me sentir important », a conclu Pastore.