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Fin de cycle à Monaco, Philippe Clement en danger

Philippe Clement Philippe Clement - Getty
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MONACO – Sixième d'une saison terminée par trois défaites et un total peu flatteur de 58 buts encaissés, Monaco, sans visibilité européenne la saison prochaine, va vivre un été agité, et l'avenir de l'entraîneur Philippe Clement est très incertain.

Le Belge assume. « Je ne fuis pas les responsabilités, assure-t-il. Je me regarde toujours dans le miroir pour essayer de m'améliorer et tirer les bonnes conclusions après des erreurs. »

Selon lui, cette saison en forme d'échec a connu deux moments déterminants, qu'il n'a pas su appréhender. D'abord, il y a eu l'élimination en Ligue Europa contre Leverkusen aux tirs au but à Louis-II le 23 févier dernier. Monaco a ensuite vécu deux semaines noires, avec deux défaites à domicile et un nul à Troyes.

Mais surtout, il y a eu la gifle à Lens (3-0) le 22 avril, alors que le rêve de Ligue des Champions existait encore. « Après, nous nous sommes effondrés pendant plusieurs semaines, analyse Clement. Je m'en sens responsable. Je n'ai pas trouvé les bons mots, les bonnes attitudes pour changer plus vite l'état d'esprit. »

Cadres absents

Hantés par la crainte de voir s'envoler une troisième qualification en LdC en trois ans, certains cadres, autrefois solides, comme Youssouf Fofana, Caio Henrique ou Kevin Volland, ont baissé les bras. Leurs prestations sont devenues indigentes. Monaco a coulé.

« Je suis triste pour le club, les fans, mon équipe et le staff qui a poussé », a lancé Breel Embolo après l'ultime défaite à domicile contre Toulouse (1-2) samedi. « On a été toute la saison dans une position agréable avec nos objectifs devant nous, a-t-il expliqué. On a été touchés mentalement à un moment. On n'a pas réussi nos objectifs. Mais à la fin, tu es là où tu mérites. »

Monaco est donc à sa place. À des années-lumière de celle souhaitée par son propriétaire milliardaire Dmitri Rybolovlev. S'il était absent samedi, sa garde rapprochée avait effectué le déplacement.

Son gendre, Juan Sartori, vice-président du club, sa fille Ekaterina Rybolovleva, également vice-présidente, son conseiller Stéphane Morandi, et le directeur général du club Ben Lambrecht, tous membres du conseil d'administration, ont vu un Monaco qui avait « les cartes en mains, mais a tout foutu en l'air », selon Fofana.

Un conseil d'administration est prévu très prochainement pour valider les orientations de la saison prochaine. En premier lieu, il faudra trancher le cas de Philippe Clement, sous contrat jusqu'en juin 2024.

« Fin de cycle »

Le Belge n'a plus la main et se sait en danger. « J'ai ce club dans mon cœur, avance-t-il. Je veux lutter pour lui mais c'est aux dirigeants de décider. C'est le monde du foot. Avant Lens, on a parlé de prolonger, tout le monde était content. Cela va très vite. Aujourd'hui, tout le monde est déçu. Moi le premier. »

Outre le futur de Clement, la direction du club devra aussi définir la stratégie sportive et financière à tenir, d'autant plus que le directeur sportif Paul Mitchell va partir. Encore privé d'Europe, Monaco doit vendre plusieurs joueurs pour équilibrer ses comptes.

Les internationaux français Disasi et Fofana, les latéraux brésiliens Vanderson et Henrique possèdent la meilleure valeur marchande. Mais d'autres n'ont pas donné satisfaction et seront poussés vers la sortie. Outre le retour de prêt de Nübel au Bayern, Volland, Minamino ou Boadu sont visés.

Wissam Ben Yedder, qui est allé s'excuser auprès des ultras samedi après la défaite contre Toulouse, souhaite aller au terme de son contrat en juin 2024. Embolo entend lui aussi rester.

« Je pense que c'est la fin d'un cycle », analyse toutefois Clement. « Plusieurs joueurs sont là depuis plus longtemps que moi et ne sont jamais parvenus à se qualifier en Ligue des Champions, précise-t-il. Ils ont le sentiment d'avoir raté des choses. C'est aussi unes des raisons pour lesquelles on s'est effondrés. Maintenant, une autre génération arrive avec Eliesse (Ben Seghir), Edan (Diop), Maghnes (Akliouche). Les développer est le cœur du projet. Des choses vont changer dans les mois à venir. »