LONDRES - L'entraîneur brésilien de Chelsea Luiz Felipe Scolari a été limogé lundi, huit mois après sa nomination, payant les mauvais résultats du club en championnat d'Angleterre et la contestation croissante de ses méthodes par les supporteurs et les joueurs.

L'équipe va être prise en mains par l'adjoint de Scolari, Ray Wilkins, en attendant la nomination d'un successeur que le club dit "espérer bientôt".

Comme à chaque changement depuis le départ de José Mourinho à l'automne 2007, le Néerlandais Guus Hiddink est le favori des bookmakers. Le sélectionneur de la Russie est un proche du propriétaire, Roman Abramovitch.

Les médias envisagent un retour de l'Israélien Avram Grant, remercié en fin de saison dernière, peu populaire. Sur les forums de supporteurs, est cité le nom d'une idole Blues, Gianfranco Zola, entraîneur débutant de West Ham. Un autre ancien joueur du club, le Français Didier Deschamps, qui présente l'avantage d'être libre de tout contrat, est cité dans l'entourage du club.

Le limogeage du sélectionneur des champions du monde brésiliens de 2002 intervient le même jour que le départ de Portsmouth de Tony Adams. Cette saison, huit entraîneurs de Premier League ont quitté leurs fonctions.

Deux jours après un nul à domicile contre un sans-grade (0-0), Hull, Scolari, 60 ans, a payé la brutale dégradation des résultats de son équipe, 4e du championnat d'Angleterre, à sept longueurs de Manchester United malgré un match en plus disputé.

Alors que la réception de la Juventus Turin en Ligue des Champions le 25 février serait apparue comme une formalité les saisons précédentes, elle est désormais redoutée.

Plus sélectionneur qu'entraîneur

Les Blues n'ont remporté qu'un tiers de leurs neuf derniers matches. Contre les autres membres du "Big Four" (Arsenal, Manchester United et Liverpool), le bilan de Scolari est pathétique avec un nul et quatre défaites. Alors que leur invincibilité à Stamford Bridge faisait leur force, les Londoniens y ont perdu contre Liverpool et Arsenal.

La première de ces défaites, le 26 octobre, a marqué le début de la fin pour Scolari. Deux mois auparavant, il avait signé son arrivée en Premier League par une victoire 4 à 0 sur Portsmouth.

Les résultats ont d'abord été bons : Chelsea était la seule formation à suivre Liverpool. Alors que les Londoniens étaient réputés ennuyeux, Scolari semble dans les premiers temps imposer sa patte "brésilienne". En plus de son aura, ce style offensif lui vaut une grosse cote d'amour.

La défaite face aux Reds a changé tout cela. Le jeu de Chelsea se délite, sans que les Blues ne retrouvent leur capacité à "gagner laid", la marque de fabrique de Mourinho, dont ils apparaissent plus que jamais orphelins.

Leur puissance proverbiale s'émousse (la blessure de Michael Essien a coûté cher à Scolari) et la contestation monte au sein du vestiaire, menée par des cadres, Didier Drogba et Frank Lampard notamment.

Début janvier, Manchester United leur inflige une humiliation (3-0), symbole des chemins divergents des deux équipes depuis leur finale de Ligue des Champions.

C'est pour y remédier que Chelsea a sacrifié "avec tristesse" Scolari dont la carrière d'entraîneur semble désormais bien pâle au regard de son palmarès de sélectionneur.