Noir, c'est noir. Rennes a détrôné le Paris SG, quadruple tenant du titre, samedi en finale de la Coupe de France au terme de la séance aux tirs au but (2-2 a.p., 6-5 aux t.a.b.) fatale à la saison parisienne, catastrophique.

Avec les retours comme titulaire de Neymar et Angel Di Maria et une avance de deux buts dès la 21e minute, le tapis rouge vers un cinquième trophée de suite dans la compétition centenaire était déroulé devant les pieds parisiens. Mais le club a trébuché à un moment crucial, une nouvelle fois.

Rennes, qui traînait pourtant une image de perdant, en a profité pour remporter avec panache sa troisième Coupe de France, après celles de 1965 et 1971. Après le tir au but raté par Christopher Nkunku, les supporters bretons ont expulsé 48 ans de disette dans un grand cri de joie, quand le virage rouge et bleu sifflait lui ses joueurs.

Cette fois, c'est officiel, le PSG a raté sa saison. Thomas Tuchel termine sa première année sur le banc avec le plus maigre bilan comptable depuis 2012/13 - deux titres, Ligue 1 et Trophée des champions -, et l'impression désastreuse laissée par ces quatre derniers mois, marqués également par les balbutiements pour gagner la Ligue 1 et les nombreuses blessures.

L'élimination par le dernier, Guingamp, en Coupe de la Ligue, l'humiliation contre Manchester United dès les 8es de Ligue des champions? A chaque fois, le Souabe a plaidé l'accident. La troisième sortie de route rend sa défense caduque.

Contre Rennes, son équipe s'est arrêtée de jouer après avoir creusé un écart lors d'une première demi-heure prometteuse avec deux beaux buts, par Dani Alves (13e) et Neymar (21e).

Nkunku a tremblé

Ses démons lui sont vite revenus: défense tremblotante avec un but contre son camp de Presnel Kimpembe (40e) qui a totalement relancé les Bretons; manque de réalisme, avec plusieurs occasions ratées par Kylian Mbappé (15e, 45e, 72e, 85e, 99e) et Edinson Cavani (99e); manque d'impact du banc, incarné par Leandro Paredes, encore transparent.

Et que dire des moments de nervosité, qui ont culminé avec le carton rouge direct récolé par Mbappé (118e), pour une semelle au niveau du genou de Damien Da Silva?

Quand Mexer, de la tête sur corner (66e), a égalisé, le scenario noir, celui de la « Remontada » sauce bretonne, était lancé à la vitesse d'un TGV pour se répéter, comme une coriace impression de « déjà-vu ». Les efforts parisiens en prolongation n'ont pas suffi pour éviter la séance de tirs au but, la fameuse « loterie » qui allait déterminer toute la saison parisienne.

Après que les deux équipes ont réussi un parfait 5/5, Ismaïla Sarr n'a pas tremblé sur sa tentative, et mis toute la pression sur Nkunku. Le Titi a envoyé la sienne au-dessus de la barre, mettant un point brutal aux espoirs parisiens.

 Eté brûlant

Il est évident que ce nouveau revers retentira jusqu'à Doha, qui n'a pas dû apprécier de voir son actif le plus précieux perdre autant de valeur en un an, après autant d'échecs. Le mercato s'annonce déjà chahuté, à tous les étages.

Outre Tuchel, le directeur sportif Antero Henrique a perdu de son crédit, déjà écorné par ses tensions avec le technicien allemand et sa gestion du cas Rabiot.

Les questions subsistent aussi autour de la prolongation de Thiago Silva et Edinson Cavani, deux "anciens" du club dont le bail arrive à expiration dans un an. Le même flou entoure la situation de Gianluigi Buffon (41 ans), en discussions pour prolonger jusqu'en 2020, et Dani Alves (35 ans), en fin de contrat cet été.

Qui sera présent la saison prochaine, la question à plusieurs dizaines de millions d'euros est posée pour le président Nasser Al-Khelaïfi, qui doit agir dans le cadre du fair-play financier. Les superstars Neymar et Kylian Mbappé ont déjà répété qu'elles ne bougeront pas. Paris n'a pas tout perdu...

« Nous sommes fragiles mentalement, » déplore Tuchel
            
L'entraîneur du Paris SG Thomas Tuchel a admis samedi que son équipe était « fragile » mentalement, qu'elle n'a pas été assez « attentive », pour remporter la finale de la Coupe de France contre Rennes alors qu'elle menait 2 à 0.

« C'est difficile d'expliquer, parce qu'on a commencé très fort. On a eu beaucoup d'occasions durant tout le match. A 2-0, c'est difficile d'expliquer. Perdre 1-0 la deuxième mi-temps, je suis très déçu, je n'ai pas d'explications. Dans le vestiaire, j'ai l'impression que nous sommes contents, mais pas attentifs que c'est un match ouvert, ouvert grâce à nous », a expliqué le technicien allemand.

« Nous sommes fragiles. On manque de +conséquence+, de faire ce qui est nécessaire pour marquer le 3e ou le 4e but. Ca me donne aussi le sentiment que c'est un peu fragile. Ce n'est pas clinique. Ce sont des matches décisifs, avec des détails. Nous ne sommes pas attentifs », a-t-il encore dit.

Concernant Kylian Mbappé, qui a raté plusieurs occasions et récolté un carton rouge en seconde période, l'entraîné a révélé qu'il ne lui était « pas possible de marquer ».

« Il a eu quelques problèmes musculaires hier, il a arrêté l'entraînement plus tôt et passé des tests à l'hôpital. Peut-être que c'était dans sa tête. Il est très fiable dans les matches comme ça, il aime les défis quand il faut être décisif dans les matches décisifs. On a eu l'impression qu'il a manqué de confiance, et qu'il ne se sentait pas libre. Le carton rouge à la fin, ce n'est pas lui », a expliqué Tuchel.

Concernant sa première saison à la tête du PSG (un titre national et un Trophée des champions), il a estimé que « c'est trop tôt pour faire un bilan.  Je dois réfléchir pour quelques jours. Ce n'est pas une situation facile. On a perdu notre intensité après la trêve. Ca dure depuis des semaines et des semaines sans joueurs (avec beaucoup de blessures). Nous ne sommes pas satisfaits par nos résultats », a conclu l'entraîneur allemand.