Aucune compétition n'enthousiasme plus Cristiano Ronaldo que la Ligue des champions.

Et aucune autre équipe ne suscite autant d'excitation pour lui que l'Atletico Madrid.

Donc si Diego Simeone et ses joueurs veulent tirer un trait sur le sentiment d'appréhension laissé par Ronaldo au Wanda Metropolitano à travers les années, ils devront conjurer le mauvais sort, mercredi, lors du match huitième de finale entre le Manchester United et l'Atletico Madrid.

Bien entendu à 37 ans, la vedette portugaise ne représente plus la menace qui a fait si mal au club espagnol lorsqu'ils ont croisé le fer au cours de la dernière décennie en Ligue des champions.

Entre 2014-2019, lorsque Ronaldo jouait pour le Real Madrid et la Juventus, il a fait partie des équipes qui ont mis fin au parcours de l'Atletico en Ligue des champions lors de cinq des six saisons. Lors de l'autre saison, l'Atletico n'a pas participé à la phase éliminatoire.

Ronaldo a inscrit des tours du chapeau avec le Real (en 2017) et la Juventus (en 2019) contre l'Atletico. Il a également marqué le penalty gagnant lors de la séance de tirs au but entre les rivaux de Madrid lors de la finale en 2016. C'est sans oublier, sa célébration où il a exhibé ses pectoraux après son penalty marqué lors du temps ajouté lors de la finale de 2014, qui a mis fin aux espoirs de l'Atletico.

Jusqu'en 2020, Simeone avait seulement perdu en phase éliminatoire de la Ligue des champions contre des équipes qui comprenait Ronaldo.

Ronaldo a aussi pris la mesure de l'Atletico en 2012 et en 2016 en marquant des tours du chapeau dans des matchs du championnat espagnol.

« Il nous a tellement fait mal dans les dernières rencontres », a laissé tomber l'attaquant de l'Atletico Angel Correa, mardi, au média espagnol Marca.

Ce sera la première fois, mercredi, que les chemins de Ronaldo et de l'Atletico se croisent depuis un affrontement en Ligue des champions en novembre 2019. Simeone avait alors dit: « Il est le numéro un » à propos de Ronaldo.

Depuis, Ronaldo s'est offert une priorité impressionnante au classement des buteurs dans l'histoire de la Ligue des champions avec 140 buts _ soit 15 de plus que Lionel Messi et 58 de plus que le troisième joueur sur cette liste, Robert Lewandowski.

Le feu sacré brûle plus fort que jamais pour Ronaldo lors des soirées de Ligue des champions.

Les buts n'arrivent pas si facilement depuis son retour à United cette saison, alors que l'équipe connaît une saison en montagnes russes qui a été marquée par un changement d'entraîneur-chef. En effet, Ronaldo n'a qu'un but à ses huit derniers matchs, ce qui est l'un des plus grands passages à vide en carrière depuis son premier tour de piste avec Manchester United entre 2003 et 2009.

Ronaldo a toutefois fait vibrer les cordages lors des cinq matchs de phase de groupe auxquels il a pris part. Il a inscrit le but gagnant dans les dernières minutes contre Villarreal et Atalanta à domicile en plus d'inscrire le filet égalisateur aux arrêts de jeu au domicile de l'Atalanta.

Il carbure aux grands moments et aux grandes tribunes, donc il appréciera un retour à Madrid pour affronter son adversaire favori.

« Cristiano a gagné ce titre à de multiples reprises, a déclaré le milieu de terrain du Manchester United Bruno Fernandes, mardi. Et tout le monde sait qu'il a ce sens du but, ce sens de faire les choses différemment dans cette compétition. »

Une blessure à l'attaquant de pointe Edinson Cavani et l'absence prolongée de Mason Greenwood ont fait en sorte que Ronaldo a été titularisé lors des trois derniers matchs de Manchester United. Il a joué les 90 minutes lors de deux de ces rencontres et en a totalisé 85 minutes lors de l'autre. United a fait attention de ne pas surutiliser Ronaldo cette saison et l'a notamment tenu à l'écart pour certaines rencontres.

Obtenir le départ lors de quatre matchs en 12 jours n'est pas idéal pour Ronaldo, même si sa finesse et sa forme physique sont remarquables à ce stade-ci de sa carrière.

Ne misez pas qu'il soit à l'écart, mercredi, lorsque Ronaldo et United rivaliseront avec une défense autrefois louangée. La pierre d'assise de la philosophie de jeu de Simeone lors de la dernière décennie a montré de rares signes de faiblesse cette saison.

L'Atletico, qui a concédé le moins de buts dans le championnat espagnol l'an dernier avec seulement 25 en 28 matchs, a enchaîné avec 34 buts alloués en seulement 25 matchs cette saison. C'est un facteur qui explique pourquoi l'Atletico a 12 défaites au compteur cette saison comparativement à seulement huit lors de la dernière campagne.

L'Atletico, champion en titre d'Espagne, accuse présentement 15 points de retard sur le meneur, le Real Madrid. Avec son élimination hâtive en Coupe du Roi, la seule vraie chance de l'Atletico de remporter un titre cette saison, c'est celui de la Ligue des champions.

Le même discours peut être tenu pour les hommes de Ralf Rangnick qui sont hors du portrait du titre de la Premier League et sont exclus des deux coupes en Angleterre.

« Nous devons être prêts mentalement à entrer dans un stade qui aura une atmosphère très hostile, a analysé Rangnick à propos du duel de mercredi. Certains de nos joueurs ne se feront pas dérouler le tapis rouge à leur arrivée. »

Particulièrement Ronaldo.