Diego Costa traînait sa peine à Chelsea et rêvait de retrouver le club qui l'avait révélé en Europe : c'est fait, l'international espagnol revient avec l'Atletico Madrid, où il ne jouera pas avant janvier 2018, quand prendra fin l'interdiction de recrutement des Colchoneros. Un pari risqué à l'approche de la Coupe du monde.

Un accord de principe a été trouvé en vue de son transfert, ont indiqué les deux clubs jeudi. L'attaquant de 28 ans (16 sélections) doit se rendre dans la capitale espagnole dans les jours qui viennent pour passer sa visite médicale et parapher son contrat.

Les médias madrilènes évoquent la somme de 55 millions d'euros (+10 de bonus) pour l'opération, ce qui en ferait le plus gros transfert de l'histoire du club. L'Hispano-Brésilien devra toutefois patienter jusqu'en janvier 2018 pour jouer : à cause d'une infraction aux règlements de la FIFA, l'Atletico Madrid est interdit de recrutement jusqu'à cette date. Selon les journaux espagnols, il devrait s'engager jusqu'en 2021 avec le club où il a évolué de 2010 à 2014, avec un titre de champion d'Espagne lors de sa dernière saison.

Double champion d'Angleterre avec Chelsea (2015, 2017), Diego Costa avait inscrit 20 buts en Premier League la saison dernière en 35 matchs joués, tous en tant que titulaire.

Mais le brun avait le blues depuis plusieurs mois. Le buteur, qui devait encore deux ans de contrat au club anglais était en conflit ouvert avec l'entraîneur Antonio Conte, qui lui avait fait savoir en juin qu'il ne rentrait plus dans ses plans. Et il n'avait pas été inscrit sur la liste des joueurs retenus par le club anglais pour disputer la Ligue des champions.

« Je ne suis pas un criminel »

À la mi-août, le bouillant attaquant s'était emporté dans la presse anglaise.

« Ils m'ont donné une semaine de repos supplémentaire mais depuis, les amendes s'enchaînent. Ils veulent que je m'entraîne avec la réserve. Je ne vais pas faire ça. Je ne suis pas un criminel et je ne suis pas dans mon tort », avait-il lancé au Daily Mail. « C'est génial. Je préfère en rire, c'est génial », avait rétorqué Conte.

Le joueur qui a encore besoin de convaincre le sélectionneur de l'Espagne de l'emmener à la Coupe du monde en Russie l'été prochain devait vite rebondir. Car, même si cela va mieux, la relation avec la Roja n'a pas toujours été simple pour le natif de Lagarto au Brésil.

Plutôt à l'aise pour les attaques directes et rapides, Diego Costa a eu du mal à s'adapter au jeu de passes courtes et rapides (toque) d'une Roja longtemps cornaquée par les milieux Andres Iniesta et Xavi.

Son inefficacité en sélection a souvent contrasté avec sa réussite en club, d'abord avec l'Atletico Madrid (27 buts en 2013-2014 en Liga) puis avec Chelsea, avant sa mise à l'écart.

Costa, Griezmann et Vitolo

Ce qui a suscité de nombreuses critiques à l'encontre de celui qui avait choisi la sélection espagnole plutôt que le Brésil juste avant le Mondial 2014.

Costa n'avait d'ailleurs pas été convoqué pour l'Euro 2016. Depuis l'arrivée du sélectionneur Julen Lopetegui, les choses vont beaucoup mieux, même s'il n'a pas été appelé pour le dernier rassemblement pour cause de méforme.

En reprenant en janvier, il aura peu de temps pour montrer qu'il a retrouvé toutes ses qualités. Pour ce faire, il a choisi le club et l'entraîneur qui correspondent le mieux à son style de jeu, rugueux et hargneux.

Il n'avait d'ailleurs jamais caché son souhait de retrouver l'Atletico Madrid et Diego Simeone. Autour de sa vedette Antoine Griezmann, le club espagnol va être bien doté dans le secteur offensif, puisque Victor Machin Perez, dit Vitolo, qui patiente en prêt à Las Palmas, doit aussi arriver en janvier à la fin de l'interdiction de recrutement.

« Il revient à la maison, il revient à la maison », a d'ailleurs écrit sur Twitter Griezmann, dans ce qui ressemble à un message de bienvenue adressé à Diego Costa.

L'Atletico vient d'inaugurer son nouveau stade de 68 000 places et va s'offrir une de ses anciennes gloires, en espérant qu'il parvienne à retrouver les sommets. Rendez-vous en janvier.