MADRID - Un quadruplé de Gareth Bale a guidé le Real Madrid vers une démonstration historique (10-2) contre le Rayo Vallecano dimanche en Championnat d'Espagne, tandis que l'Atletico, battu à Malaga (1-0), a raté l'opportunité de déloger le leader Barcelone, dispensé de Liga ce week-end.

Voici venue la trêve en Espagne au soir de la 16e journée: le Barça, sacré quelques heures plus tôt champion du monde des clubs au Japon, aura la joie de passer Noël dans son fauteuil de leader (1er, 35 pts), avec en outre un match en moins vis-à-vis de l'Atletico (2e, 35 pts), à rattraper début 2016.

Le Real, lui, reste troisième (33 pts) en vertu d'un festival offensif inédit depuis plus d'un demi-siècle face au Rayo, certes rapidement réduit à neuf contre onze. Selon la presse espagnole, c'est la première fois qu'une équipe de Liga marque 10 buts dans le même match depuis une victoire 11-2 du Real contre Elche en 1960.

Mais sans Bale et sans un arbitrage controversé, qui sait si la « Maison blanche » et son entraîneur Rafael Benitez n'auraient pas sombré un peu plus dans la crise? La passe décisive du Gallois pour Danilo (3e) et son premier quadruplé sous le maillot merengue (25e, 41e, 61e, 70e) ont évité le pire au Real.

Cristiano Ronaldo a marqué sur un penalty peu évident (30e), synonyme de second carton rouge très sévère pour le Rayo, puis le Portugais s'est offert un doublé d'une tête plongeante (53e). Karim Benzema a également participé à la fête avec trois buts (48e, 79e, 90e).

Un succès mais des sifflets pour Benitez

Malgré cette large victoire, ce Real-là est loin de respirer la sérénité après une semaine agitée en coulisses.

L'équipe merengue s'est encore montrée apathique en début de match, se retrouvant menée 2-1 après dix minutes et avant les exclusions de Tito (14e) et Raul Baena (28e). Et elle n'a dû son sursaut qu'aux boulevards ouverts dans la défense d'un Rayo qui a joué plus d'une heure en infériorité numérique.

Rien ne garantit donc que cesseront les critiques visant Benitez, soutenu publiquement cette semaine par le président Florentino Pérez, ou que s'interrompe la campagne de presse visant à installer aux commandes l'entraîneur de la réserve, Zinédine Zidane.

Benitez a d'ailleurs été sifflé avant la rencontre, puis encore sifflé à la pause. « Nous avons vu qu'une partie du public n'était pas contente à certains moments du match et nous devons mieux faire les choses », s'est contenté de dire le technicien en conférence de presse.

Fin de série à l'Atletico

Pour Benitez comme pour tous les acteurs de la Liga, la mini-trêve de dix jours qui s'ouvre pour Noël va faire beaucoup de bien, avant de retrouver les terrains pour un inhabituel « Boxing Day » à l'espagnole les 30 et 31 décembre pour la 17e journée.

À Malaga, c'est peut-être un manque d'énergie qui a coûté à l'Atletico, réduit à dix avant l'heure de jeu, sa première défaite après une série de neuf victoires consécutives toutes compétitions confondues.

Les « Colchoneros », qui se sont inclinés sur un but tardif de l'attaquant brésilien Charles (87e), ont été contraints à un rude combat au stade de la Rosaleda face à un adversaire qui a rivalisé dans l'engagement et l'intensité.

Dans ce contexte électrique, le capitaine de l'Atletico Gabi a été expulsé pour un second carton jaune, reçu pour une main évitable en milieu de terrain (56e).

Le portier camerounais de Malaga Carlos Kameni, qui avait déjà écoeuré le Real Madrid en septembre, s'est en outre montré infranchissable devant Antoine Griezmann (49e, 58e) ou Fernando Torres (71e).

Et malgré les parades à l'autre bout du terrain du gardien « colchonero » Jan Oblak (5e, 37e, 60e), Malaga a fini par faire craquer les hommes de Diego Simeone en fin de rencontre.