Au courage, l'Atletico a arraché le nul contre le Real Madrid (1-1) dimanche pour la 7e journée du Championnat d'Espagne grâce à un but tardif de Luciano Vietto, qui a répondu à Karim Benzema et privé le club merengue de la première place.

Occasion gâchée pour le Real : ce nul logique vient sanctionner l'attitude frileuse de la Maison blanche (2e, 15 pts), qui avait une occasion en or de s'installer en tête après les contre-performances du leader Villarreal (1er, 16 pts), battu 1-0 par Levante, et du FC Barcelone (4e, 15 pts), tombé à Séville (2-1) en fin de semaine.

Mais par excès de prudence ou par manque d'ambition, la Maison blanche s'est trop reposée sur son avantage précoce, acquis sur une tête de Karim Benzema (9e), nouveau pichichi de Liga avec six buts. Et sa défense de fer n'a pas tenu jusqu'au bout malgré un penalty d'Antoine Griezmann arrêté par le gardien Keylor Navas (22e), finalement battu par Vietto (83e) au bout d'une action collective.

Pire, le Real a tremblé jusqu'au bout, soudain hanté par le spectre de sa déroute 4-0 au stade Vicente-Calderon en février dernier.

Sur l'ensemble des derbies disputés depuis un peu plus d'un an, l'Atletico semble avoir pris un net ascendant. Et cela s'est vérifié dimanche : si le club merengue est mieux entré dans le match, il s'est mis à subir et l'Atletico, poussé par son public, n'a pas compté ses efforts.

C'est un peu comme si les ADN respectifs des deux clubs avaient été inversés pour une soirée : c'est l'Atleti qui s'est montré l'équipe la plus offensive sur le terrain quand Benitez, prudent, avait préféré titulariser le milieu défensif Casemiro plutôt que l'attaquant gallois Gareth Bale, de retour de blessure.

Ronaldo passe à côté

Dans ce contexte, l'Atletico a dominé et le prometteur attaquant argentin Angel Correa a multiplié les banderilles (5e, 11e, 15e). C'est aussi lui qui a lancé Fernando Torres, dont la frappe a été tellement croisée qu'elle a fini en touche (50e).

On a aussi beaucoup vu Griezmann, toujours aussi juste dans ses déplacements et ses remises malgré la déception de son penalty manqué, que le Français avait semble-t-il bien frappé. Grizi n'a d'ailleurs pas cessé d'être encouragé par le public du Calderon et il s'est dépensé sans compter par son pressing.

Dans le duel à distance des attaquants français, Karim Benzema n'a pas démérité non plus, prenant les commandes du classement des meilleurs buteurs de Liga avec un appréciable ratio : six buts en six matchs disputés, et sept buts en huit rencontres toutes compétitions confondues.

Toutefois, Benz s'est peu à peu éteint, sevré de ballons comme Cristiano Ronaldo. Le triple Ballon d'Or est passé à coté du choc : après avoir égalé cette semaine la légende Raul Gonzalez comme meilleur buteur de l'histoire du Real Madrid (323 buts), le Portugais a raté presque tout ce qu'il a tenté. Et le stade Calderon lui a réservé une bronca impressionnante à chacune de ses prises de balle.

À l'inverse, le public a encouragé ses joueurs jusqu'au bout et le coaching de l'entraîneur Diego Simeone a fini par payer : percée de Yannick Ferreira Carrasco, centre de Jackson Martinez et but de Luciano Vietto (83e), trois joueurs entrés en jeu.

Bref, l'Atletico a eu le mérite d'y croire et le Real a eu tort de se penser à l'abri. Dans cette Liga chaque jour plus indécise, c'est le genre d'occasion manquée qui peut coûter cher.