MADRID, Espagne - L'Atletico Madrid, mené par l'intenable Antoine Griezmann, a frappé fort samedi face au Real Madrid (4-0) pour relancer la course au titre en Championnat d'Espagne et revenir à quatre longueurs du leader merengue, complètement dépassé au stade Vicente-Calderon.

A l'évidence, le champion d'Espagne tient à son trophée! Dans le derby au sommet de cette 22e journée, l'"Atleti" s'est imposé sur un but de Tiago (14), bien aidé par une grossière erreur d'Iker Casillas, et un superbe ciseau de Saul (18). Griezmann (67) puis Mario Mandzukic (89) ont ensuite clos le score, écoeurant un Real fantomatique à l'instar de sa star Cristiano Ronaldo.

Voilà l'Atletico (3e, 50 pts) replacé à seulement quatre longueurs de la « Maison blanche » (1er, 54 pts). Et le FC Barcelone (2e, 50 pts) a l'opportunité dimanche (20h00 GMT) contre l'Athletic Bilbao de revenir à portée d'un Real Madrid décidément très loin de son visage triomphant de la fin d'année 2014.

Oubliée, la série de 22 victoires consécutives établie à l'automne: les hommes de Carlo Ancelotti affichent une fébrilité défensive persistante et lorsque la puissance offensive s'enraye, comme samedi, le Real cahote.

À sa décharge, cinq des habituels titulaires étaient absents au stade Vicente-Calderon: James Rodriguez (pied), Sergio Ramos (cuisse), Luka Modric (cuisse), Pepe (côtes) et Marcelo (suspendu).

Cristiano Ronaldo, lui, était de retour après avoir purgé deux matches de suspension et Ancelotti l'annonçait « au top ». Mais le Portugais, qui a fêté jeudi ses 30 ans, semble à l'arrêt depuis l'obtention de son troisième Ballon d'Or mi-janvier.

Tout au long du match, « CR7 » n'a quasiment rien fait de bon, ratant ses prises de balle, ses dribbles, ses centres et s'énervant à chaque décision contraire de l'arbitre.

Griezmann, vif et décisif 

Quant à ses partenaires d'attaque, Gareth Bale a été trop brouillon et Karim Benzema a eu peu de ballons exploitables, sur une pelouse, il est vrai, très dégradée.

Peut-être est-ce un faux rebond qui a surpris Iker Casillas sur la puissante frappe rasante de Tiago? Toujours est-il que le portier merengue a renoué avec les bourdes, illustrant la faillite des cadres du Real.

Aussitôt le public du Calderon, chambreur, s'est mis à scander « I-ker, I-ker » à chaque intervention du gardien, lequel a commencé à se montrer très nerveux sur les ballons aériens.

L'Atletico n'en demandait pas tant. Et la fébrilité de la défense madrilène, avec une charnière très peu rodée Varane-Nacho, a permis peu après aux "Colchoneros" de faire le break: déboulant sur la gauche, Siqueira a centré en retrait pour la splendide reprise en ciseau de Saul (18), entré en jeu peu auparavant pour remplacer Koke, blessé.

Mais l'homme le plus en vue côté « Colchonero » a sans doute été Antoine Griezmann, encore impressionnant samedi.

Le Français, fraîchement élu meilleur joueur de janvier en Liga, a confirmé par sa vivacité et ses démarrages son excellente forme du moment, donnant le tournis à la défense merengue: remises, appels, dribbles, feintes...

À plusieurs reprises, « Grizi » a contraint Casillas à des parades (25, 59) et lorsqu'il s'est jeté pour pousser au fond une remise de la tête de Saul (67), il a inscrit le but que son excellent match méritait, son 12e en Liga.

Assommé par un ultime but de Mandzukic (89), le Real n'a jamais esquissé de révolte. Et le stade Calderon, aux anges, a même entamé une "ola" en fin de rencontre, car son équipe ne perd plus contre le grand voisin merengue: en six derbies cette saison, l'Atletico est invaincu (quatre victoires, deux nuls).

Le Real, lui, va devoir se remobiliser, car sa trajectoire semble clairement descendante en 2015. Mais vu l'épidémie de blessures et de méformes qui frappe le champion d'Europe, la tâche s'annonce ardue pour Ancelotti.