La France, la Belgique et le Portugal qualifiés pour l'Euro 2024

Inefficace depuis quatre matchs avec le PSG, Kylian Mbappé a répondu aux critiques naissantes par un doublé de grande classe aux Pays-Bas (2-1), qualifiant la France à l'Euro 2024 et dépassant Michel Platini au panthéon des buteurs des Bleus.

C'est la marque des plus grands. Réagir dans l'adversité. Champion du monde 2018 et vice-champion 2022, Mbappé fait bien sûr partie de cette caste depuis quelques temps, mais il l'a encore prouvé vendredi à Amsterdam en propulsant la France à l'Euro en Allemagne (14 juin - 14 juillet).

L'été est encore loin, mais cette qualification obtenue après six victoires en six matchs permet déjà d'imaginer une finale en forme de fête nationale du football autour de cette génération Mbappé, qui rêve aussi l'an prochain de JO à la maison.

Ces rêves, celui qui a été nommé capitaine des Bleus après la retraite internationale de Lloris les rend possibles depuis 2017 et la première de ses 72 sélections. 

Son 42e but en Bleu

À 24 ans, Mbappé vient de franchir un palier symbolique au panthéon des légendes françaises: avec exactement le même nombre de sélections, "Kyky" a marqué un but de plus que Michel Platini (41). 

Dès la 7e minute, le N.10 d'aujourd'hui a d'abord égalé celui de jadis pour plonger la Johann Cruyff Arena dans un silence de cathédrale - avant que les 2.700 supporters français ne le comblent avec une Marseillaise.

Sur une action bien construite côté droit entre Jonathan Clauss, Aurélien Tchouaméni et Antoine Griezmann, la superstar des Bleus a parfaitement repris de volée un centre du latéral marseillais.

Très remuant, au pressing comme dans la construction, l'ailier gauche a essayé par deux fois en fin de première période de mettre les siens à l'abri, mais a buté contre une défense néerlandaise par ailleurs très fébrile.

Magnifique frappe enroulée

Au retour des vestiaires, c'est après un superbe une-deux avec Adrien Rabiot, aux abords de la surface, que Mbappé a doublé la marque sur une frappe magnifiquement enroulée, hors de portée du gardien Bart Verbruggen (53e).

Le Bondynois a dédié ses deux buts à un de ses proches, mort cette semaine, en dressant les deux bras et les yeux vers le ciel, avant de les célébrer avec ses coéquipiers. 

Déjà bourreau des Néerlandais à l'aller avec un doublé (4-0), Mbappé a répondu à sa manière, la meilleure, celle du terrain, aux sous-entendus du sélectionneur Ronald Koeman jeudi, qui évoquait le match décevant de l'attaquant avec le PSG à Newcastle en Ligue des champions (4-1).

Un message aussi envoyé aux médias qui questionnaient cette semaine son manque d'efficacité contre Marseille (sorti sur blessure), Clermont (0-0) et Rennes (3-0) en Ligue 1.

Le prodige français, qui fêtera ses 25 ans le 20 décembre, est nommé pour la sixième fois parmi les finalistes du Ballon d'Or dont la cérémonie a lieu le 30 octobre à Paris. Son meilleur classement est pour le moment une 4e place en 2018. L'année 2023 sera-t-elle enfin la bonne pour le Parisien? 

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Ailleurs dans les qualifications de l'Euro :

Le Portugal de Cristiano Ronaldo, auteur d'un doublé, a validé son billet en battant la Slovaquie (3-2) pour signer sa septième victoire en autant de rencontres qualificatives, à Porto.

Ce nouveau succès permet à la Seleçao de creuser un écart de huit points en tête du classement du groupe J, qui lui permettra de terminer au moins à la 2e place qualificative du groupe car elle ne peut plus être dépassée par le Luxembourg, tenu en échec par l'Islande (1-1) et désormais distancé de 10 points.

Seul bémol de la soirée pour le Portugal : son portier Diogo Costa a encaissé les tout premiers buts de cette campagne de qualification lors d'un match qui n'a jamais échappé au contrôle des champions d'Europe 2016.

Sous la pluie battante tombée vendredi soir sur le stade du Dragon, l'avant-centre du PSG Gonçalo Ramos a ouvert le score de la tête, sur un excellent service de Bruno Fernandes (18e, 1-0), puis Ronaldo a converti un penalty accordé après une faute de main dans la surface slovaque (29e, 2-0).

Si Gonçalo Ramos a signé son 3e but de cette campagne qualificative, le quintuple Ballon d'or Cristiano Ronaldo reste lui sur sa propre planète, avec 7 buts qui confirment son statut de meilleur buteur de son équipe, malgré ses 38 ans et son exil doré chez le club saoudien d'Al-Nassr.

Totalement dominateur en première période, le Portugal aurait alors pu bâtir un score plus lourd, même si les hommes du sélectionneur espagnol Roberto Martinez affichent tout de même un total de 27 buts.

Bruno Fernandes a visé la lucarne du portier slovaque d'une belle frappe du gauche, mais Dubravka a repoussé le ballon en s'étirant dans les airs (13e) et est parvenu aussi à contrer in extremis une tête du N.8 portugais en pleine surface de réparation (26e).

Avant de heurter son poteau droit (43e), Ramos a lui aussi perdu un duel face à Dubravka (37e), comme Bernardo Silva (39e). Et, juste avant la pause, Cristiano Ronaldo a vu son retourné passer au-dessus de la transversale (45+2).

A l'autre bout du terrain, le danger est apparu seulement quand le défenseur portugais Antonio Silva a dévié un centre slovaque et testé involontairement les réflexes de son gardien Diogo Costa, qui a évité le but contre son camp en repoussant le ballon contre son propre poteau (15e).

Le match a cessé d'être à sens unique en deuxième période, mais il a tout de même fallu un peu de chance pour que la Slovaquie réduise le score sur une frappe de David Hancko déviée par Antonio Silva (69e, 2-1).

Cristiano Ronaldo a essayé de rassurer les siens en marquant sans opposition (72e, 3-1) sur un nouveau caviar de Bruno Fernandes, auteur de sept passes décisives en autant de rencontres.

Puis la Slovaquie a de nouveau fait trembler les filets portugais sur un tir magnifique de Stanislav Lobotka (80e, 3-2).

La Belgique s'offre l'Autriche et son billet

La Belgique s'est fait peur mais est parvenue à décrocher sa qualification pour l'Euro 2024 grâce à sa victoire dans la douleur 3-2 contre l'Autriche, à Vienne.

Sans le milieu de Manchester City Kevin de Bruyne ni le gardien du Real Thibaut Courtois, les Belges, assurés de voir l'Allemagne en juin prochain, l'ont emporté dans la douleur contre leur dauphin dans le groupe F et s'emparent de la première place avec 16 points.

L'Autriche devra encore patienter pour être assurée de sa qualification, qu'elle obtiendrait avec un succès lors d'un de ses deux derniers matchs contre l'Azerbaïdjan lundi ou l'Estonie en novembre.

Les Belges, quart de finalistes de la dernière édition, se sont facilités la tâche en ouvrant le score tôt dans la partie après une démonstration de puissance de l'ailier de Séville Dodi Lukebakio, qui a joliment conclu son rush d'une frappe enroulée (12e).

Les Autrichiens ont bien tenté d'inquiéter les Diables Rouges, privés de leur portier habituel, mais le gardien de Strasbourg Matz Sels a tenu son rang, impeccable lors de ses quelques interventions (20e, 42e).

L'Autriche, qui a dû composer sans ses deux cadres David Alaba et Marko Arnautovic, a de nouveau cédé en début de deuxième période. 

L'ailier longiligne Lukebakio, bien servi en retrait par l'ancien de Monaco et de l'Atlético Madrid Yannick Ferreira-Carrasco, a doublé la mise d'une frappe sèche et déviée au ras du poteau de Schlager, le gardien autrichien (2-0, 55e).

Trois minutes plus tard, l'avant-centre de la Roma Romelu Lukaku a conclu avec brio un gros travail du feu follet Jérémy Doku (3-0, 58e). 

Brassard autour du biceps, "Big Rom" a montré qu'il était toujours bien présent sur le front de l'attaque, malgré l'éclosion de l'attaquant du RB Leipzig Loïs Openda, aligné à ses côtés par le sélectionneur Domenico Tedesco.

Ses hommes ont toutefois connu une fin de match moins tranquille que prévu.

A 20 minutes du terme, le capitaine autrichien Konrad Laimer a sonné la révolte d'une frappe bien placée depuis l'entrée de la surface (3-1, 73e). Le milieu Amadou Onana a ensuite laissé ses coéquipiers à dix après avoir reçu un deuxième carton jaune (78e).

En infériorité numérique, les joueurs du plat pays ont reculé et concédé un pénalty, sur une main du Rennais Arthur Theate, transformé par Marcel Sabitzer (3-2, 84e).

La sélection belge a tenu bon. Elle décroche un cinquième succès en six journées et reste invaincue. En Allemagne en juin prochain, elle participera à un troisième Euro consécutif pour la première fois de son histoire.

La Grèce en 2e place du groupe

L'équipe de Grèce a battu 2-0 la République d'Irlande, éliminée de la course à l'Euro 2024, vendredi à Dublin, une quatrième victoire en qualifications qui lui permet de prendre la deuxième place du groupe B derrière la France.

La sélection dirigée par l'Uruguayen Gustavo Poyet compte douze points après six journées et peut espérer conserver la deuxième place qualificative du groupe devant les Pays-Bas, troisièmes avec neuf points, mais qui ont disputé un match en moins.

Le match entre la Grèce et les Pays-Bas, lundi à Athènes, vaudra cher.

La Grèce, absente des deux derniers championnats d'Europe, n'a plus disputé une grande compétition depuis le Mondial 2014 au Brésil, terminé au stade des huitièmes de finale.

À Dublin, elle a pris le dessus avec des buts inscrits en première période par Georgios Giakoumakis (20e) et Giorgos Masouras (45e+4).

Avec trois points, la république d'Irlande ne peut mathématiquement plus se qualifier pour l'Euro en Allemagne. L'équipe de Stephen Kenny se rend lundi au Portugal pour affronter Gibraltar, dernier du groupe sans aucun point au compteur.