ROME - L'attaquant de l'AC Milan Filippo Inzaghi qui a marqué le 300e but de sa carrière dimanche n'entend nullement s'arrêter là, et malgré ses 35 ans, il vise désormais le cap des 320 buts afin de faire mieux que l'ex Ballon d'Or Roberto Baggio (318).

Ses récentes blessures, pas plus que l'énorme concurrence qui règne à Milan dans le secteur offensif avec Pato, Shevchenko, Ronaldinho et Borriello, n'ont eu raison de "Superpippo". Une semaine après son triplé face à l'Atalanta (3-0), il a marqué ses 299e et 300e buts lors du large succès à Sienne (1-5).

"Au cours de ces dernière années, j'ai toujours privilégié les objectifs de l'équipe, a-t-il confié lundi. Après, pourquoi ne pas se lancer le défi de faire mieux que Roberto Baggio qui a marqué 318 buts au cours de sa carrière professionnelle".

"Il m'en manque 19, on verra, a-t-il continué. Maintenant, j'ai deux objectifs majeurs: retourner en Ligue des champions avec Milan et continuer à m'entraîner et à jouer, sans problèmes physiques".

Sur les 300 buts inscrits depuis le début de sa carrière en 1992-1993, il en a notamment marqué 145 en Série A, 46 en Ligue des Champions et 25 en sélection. Des chiffres d'autant plus remarquables qu'il a rarement été chargé de tirer les penaltys - il en a marqué 17 - dans les équipes où il s'est illustré, soit Leffe, Vérone, Piacenza, Parme, l'Atalanta et la Juventus avant son arrivée à Milan en 2001.

En Italie, seules les "légendes" Silvio Piola (364, 1929-1954), Giuseppe Meazza (338, 1927-1947) et Roberto Baggio (318, 1982-2004) ont fait mieux.

"Caractéristiques innées"

Interrogé sur le plus beau de tous ses buts, le champion du monde 2006 a révélé qu'il s'agissait du second qu'il avait inscrit, "sur une très belle passe de Kaka", lors de la finale de la Ligue des Champions 2007, remportée aux dépens de Liverpool (2-1) à Athènes.

"Jusqu'à ce soir-là, je m'étais toujours demandé ce que cela faisait de marquer en finale de la Ligue des champions, et là j'ai compris, a-t-il continué. Ca a été quelque chose d'indescriptible. Après ça, je n'ai pas dormi pendant dix nuits d'affilée".

Le natif de Piacenza en Emilie-Romagne, peu spectaculaire, agaçant pour ses adversaires tant il sait se faire oublier pour mieux surgir, toujours le fil du hors jeu - "Je sais que ce n'est pas facile d'avoir à faire à un joueur comme moi pour les arbitres assistants" -, n'a rien d'un monstre de physique ou de technique. Seulement, il marque beaucoup.

"Je crois que mes caractéristiques sont innées, comme le sens du but, a-t-il expliqué. Beaucoup me définissent comme un +voleur+, ce que je suis probablement, mais je crois que, derrière, il y a autre chose. Je ne peux certainement pas dribbler comme d'autres grands champions, mais mon engagement et mon amour de ce travail m'ont aidé durant toute ma carrière".