LONDRES - Ni son statut de légende des "Reds" ni la Coupe de la Ligue remportée au mois de février n'ont suffi à protéger Kenny Dalglish, l'entraîneur de Liverpool, limogé mercredi après une saison décevante en Championnat d'Angleterre.

Le club de la Mersey a terminé à la huitième place de la Premier League, soit son plus mauvais résultat depuis dix-huit ans, à 37 points du champion Manchester City et à 17 de la qualification en Ligue des champions, l'objectif affiché en début de saison.

Le propriétaire, l'Américain John Henry, qui a racheté le club en octobre 2010 pour 300 millions de livres avec l'intention de le ramener vers les sommets, n'était pas prêt à avaler cette pilule, à peine adouci par la victoire en "League Cup", premier trophée remporté depuis six ans, et une place de finaliste de la Coupe d'Angleterre.

"Il fallait changer", a affirmé le président du club Tom Werner.

Dalglish avait été appelé en janvier 2011 pour succéder à Roy Hodgson, à la grande joie des supporteurs d'Anfield Road, car l'Ecossais, âgé de 61 ans, est rien moins qu'une des plus grandes figures de l'histoire du club.

En tant que joueur, l'ancien attaquant a porté le maillot rouge pendant les treize années les plus fructueuses des "Reds" (1977-1990) et remporté une multitude de titres, dont six Championnats d'Angleterre et trois Coupes des clubs champions.

Lors des cinq dernières années, le natif de Glasgow avait même assumé le double rôle d'entraîneur-joueur avant de quitter sa ville d'adoption pour aller s'occuper de Blackburn, de Newcastle, puis du Celtic.

Recrutement raté

Dalglish paie avant tout une politique de recrutement peu perspicace. Malgré la vente de Fernando Torres, pour la somme colossale de 58 millions d'euros, et une enveloppe totale de 125 millions d'euros mise à sa disposition, il n'a pas été capable de construire un effectif à la hauteur de celui de ses rivaux de Manchester et de Londres, et même de clubs plus modestes comme Newcastle et le voisin (honni) Everton.

L'achat d'Andy Carroll pour plus de 40 millions d'euros apparaît comme une folie si l'on considère le bilan du jeune Anglais, auteur de seulement quatre buts en Premier League cette saison. Les Jordan Henderson, Stewart Downing, José Enrique ou Charlie Adam n'ont pas non plus été à la hauteur des espérances d'un club qui n'en peut plus d'attendre depuis 22 ans son 19e titre de champion d'Angleterre.

Son caractère bourru et son manque d'aisance avec les médias n'ont pas non plus joué à l'avantage de +King Kenny+. Il s'est notamment mis en difficulté pendant l'affaire Luis Suarez en ne désavouant pas l'attaquant uruguayen, sa meilleure recrue, convaincu d'avoir proféré des insultes racistes à l'encontre du Français de Manchester United Patrice Evra pendant un match.

Liverpool a déclaré que la recherche d'un nouvel entraîneur avait d'ores et déjà commencé. Les journaux anglais ont évoqué ces derniers jours la piste de l'Espagnol Roberto Martinez, un jeune entraîneur de 38 ans, qui a réussi à maintenir Wigan dans l'élite malgré de faibles moyens financiers.

Quant à Kenny Dalglish, il sait qu'un limogeage par les "Reds" n'empêche pas de rebondir. Son prédécesseur Roy Hodgson est aujourd'hui le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre.