ROME (AFP) - Les débats ont repris jeudi à Rome au procès disciplinaire des matches truqués du Calcio, dans lequel la Juventus Turin, club le plus gravement accusé, a tenté mercredi soir de négocier sa sanction, reconnaissant ainsi clairement sa responsabilité dans le scandale.

Outre la "Vieille Dame" de Turin, l'AC Milan, la Lazio Rome et la Fiorentina risquent une relégation en 2e, voire en 3e division, dans cette affaire de trucage de matches où huit arbitres italiens sont poursuivis par la justice sportive, accusés d'avoir délibérément favorisé certaines équipes.

Le procès a repris jeudi à 07H30 GMT avec les plaidoiries des clubs, au lendemain d'un petit coup de théâtre signé mercredi soir par l'avocat de la Juventus Turin.

"La sanction acceptable, enfin disons plutôt subie mais acceptable, est celle proposée pour les autres équipes (...), à savoir la 2e division avec des points de pénalité", a déclaré Me Cesare Zaccone, alors que le procureur de la Fédération italienne de football (FIGC) avait requis mardi une relégation au mieux en 3e division avec six points de pénalité.

"Ne dites pas acceptable, ça sent la négociation", a répondu le président du tribunal disciplinaire Cesare Ruperto, 81 ans.

Plusieurs observateurs soulignent depuis mardi qu'une relégation en 3e division pour la Juventus Turin, un des trois clubs cotés en bourse en Italie, aurait des conséquences financières catastrophiques pour la "Vieille Dame".

"Devant le risque de la 3e division et d'un dépôt de bilan, l'avocat Zaccone tente de négocier", écrit jeudi matin le quotidien sportif de référence en Italie, la Gazzetta dello Sport.

Depuis le début du scandale, en mai dernier, les propriétaires de la Juventus Turin, la famille Agnelli, ont toujours tenté de prendre leurs distances avec leur ancien directeur général, Luciano Moggi, soupçonné d'avoir été le grand ordonnateur du système des matches truqués et grand absent de ce procès disciplinaire.