ROME (AFP) - La Juventus Turin, reléguée en 2e division avec 17 points de pénalité en raison de son implication dans le scandale des matches truqués du Calcio, a décidé de se tourner vers le tribunal administratif (Tar) du Latium pour obtenir une peine réduite, a annoncé lundi le club de soccer.

Ce recours devant la justice ordinaire est justifié, selon la Juventus, par "la gravité injustifiée des sanctions et par le manque d'équité dans le traitement (de son cas) par rapport à tous les autres clubs" concernés par le scandale du Calcio.

C'est au cours du conseil d'administration, réuni dans la matinée à Turin, que le président Giovanni Cobolli Gigli a reçu l'accord des administrateurs pour ester en justice.

Le Tar pourrait se réunir le 6 ou le 7 septembre pour examiner la requête de la Juve.

Les dirigeants turinois estiment ainsi que la peine qui a été infligée en appel par la justice sportive est disproportionnée au regard des sanctions qui ont touché les autres équipes impliquées dans le scandale et ils réclament un traitement équivalent.

L'AC Milan, la Lazio Rome et la Fiorentina ont été maintenus en 1re division (Série A) avec des points de pénalité, respectivement 8, 11 et 19.

"Il est incompréhensible que le traitement le plus sévère ait été réservé à la Juventus, l'équipe qui s'est montrée la plus résolue à assumer sa propre responsabilité, qui a modifié son organisation et qui s'est dotée du système de contrôle et de prévention le plus sévère et efficace", souligne le club dans un communiqué.

Impact négatif

"La seule hypothèse de la rétrogradation en Série B avec une importante pénalité a déjà eu un considérable impact négatif sur le plan sportif, insiste la Juve. La fuite de quelques champions qui ont contribué aux succès passés de la Juventus a considérablement affaibli le potentiel de l'équipe, chose qui ne s'est pas produite dans les autres clubs qui ont eu des sanctions mineures".

Les dirigeants - qui soulignent également les conséquences des sanctions sur les finances du club et, plus encore, sur son "identité" - espèrent qu'en l'attente de la décision du Tar, ce dernier suspende la peine, ce qui pourrait créer quelque pagaille puisque le championnat doit normalement redémarrer le week-end du 9-10 septembre.

La décision de recourir auprès du Tar fait suite à l'échec de la conciliation entre la Juventus et la Fédération (FIGC) devant le Comité national et olympique italien (Coni) vendredi.

Le club piémontais y a réclamé sa réintégration en 1re division (avec des points de pénalité) et la réattribution du dernier titre de champion (2006), tandis que la Fédération n'était disposée qu'à discuter de points accessoires (matches de suspension de terrain et sanctions financières). Une attitude de la FIGC qui, selon la Juventus, a "laissé irrésolues les questions centrales".

Le conseil d'administration s'est également réservé le droit "d'évaluer dans les délais impartis un recours devant la Cour arbitrale du Coni", soit le dernier degré de juridiction sportive en Italie.

Enfin, le club turinois explique "regretter profondément la situation" et assure de "sa volonté de collaborer avec la Fédération dans le processus de rénovation du soccer".

La Juve avait été sanctionnée en appel d'une relégation en Série B assortie d'une pénalité de 17 points par la FIGC. Elle avait été également déchue de ses deux titres de champion en 2005 et 2006.