PARIS - Le départ annoncé mercredi d'Alex Ferguson en fin de saison, au bout de 26 ans de bons et loyaux services à Manchester United, anime encore un peu plus le mercato des entraîneurs, plus que jamais ouvert dans les grands clubs européens.

La saison 2013-2014 démarrera donc sans la figure emblématique de "Sir Alex" martyrisant son chewing-gum. Il sera difficile de succéder à l'Écossais de 71 ans, au palmarès roboratif (notamment 13 titres de champion d'Angleterre et deux Ligues des champions).

La presse anglaise bruisse déjà de noms pour occuper le banc mancunien, et a fait de David Moyes (Everton) le favori. On parle aussi d'anciens Red Devils comme Ole Gunnar Solskjaer (Molde, en Norvège) ou Laurent Blanc, réapparu à la faveur d'un interview mercredi dans L'Equipe où il dit son envie de retrouver un grand club européen.

Mais quand un poste d'entraîneur se libère au sein d'un grand club anglais, forcément, tout le monde pense à Jose Mourinho. L'entraîneur du Real Madrid avait ostensiblement fait profil bas quand il était venu se qualifier à Old Trafford en 8e de finale de Ligue des champions...

Le Portugais de 50 ans semble en bout de course au Real. Il a échoué à ramener à Madrid une "Decima" (10e C1) et il s'est aliéné une partie du club, représentée par l'emblème Casillas.

"Évidemment que j'aime être là où les gens m'aiment, a-t-il admis. En Angleterre, c'est le cas. Ici en Espagne, c'est un peu différent". Depuis cette saillie, son nom est scandé à Stamford Bridge...

Depuis plusieurs mois, "Mou" semble en effet se diriger vers Chelsea, son ancien club (2004-septembre 2007). C'est ce qu'a aussi laissé entendre l'entraîneur actuel des Blues, Rafael Benitez, qui assure un intérim depuis novembre: "Tout le monde sait qui sera ici la saison prochaine".

Quid d'Ancelotti ?

Et au Real ? Carlo Ancelotti semble le mieux placé. Lui-même entretient le suspense: après avoir assuré qu'il allait rester au Paris SG, l'Italien a fait machine arrière et dit qu'il ne prendrait sa décision qu'après la fin de la saison, qui en l'occurrence s'avère tumultueuse, entre le report du titre, les nombreux cartons rouges et l'affaire Leonardo (le fameux coup d'épaule du directeur sportif à l'encontre d'un arbitre).

A Paris, on aimerait conserver Ancelotti et son flegme. Le nom d'Arsène Wenger, apprécié par la direction qatarie du club, circule aussi. "J'ai toujours respecté mes contrats et je ne vois pas pourquoi cela changerait à mon âge", a cependant affirmé le 28 avril le Français (63 ans), auquel il reste un an de contrat.

Le FC Barcelone affirme que Tito Vilanova restera en fonctions. C'est un sujet délicat, avec un entraîneur absent pendant trois mois en raison d'une rechute cancéreuse. Le titre de champion d'Espagne se dessine, mais l'énorme et double claque reçue en demi-finale de Ligue des champions (4-0, 3-0 pour le Bayern) pourrait laisser des traces.

Le Bayern, justement, inaugurera l'ère Pep Guardiola cet été. Le Catalan viendra remplacer Jupp Heynckes qui vise encore le triplé Championnat-Coupe-C1. A 68 ans, l'Allemand a décliné une proposition de rester au sein du club avec une autre fonction. Rebondira-t-il ailleurs ?

C'est la question qui se pose aussi pour Jürgen Klopp, l'entraîneur qui monte. Il a redoré le blason de Dortmund (deux titres de champion, une finale de C1 à venir). Saisira-t-il l'occasion d'aller plus haut, ou voudra-t-il continuer à bâtir le Borussia ?

En Italie, c'est la Roma qui agite la rubrique mercato. L'éternel adjoint Aurelio Andreazzoli avait été promu entraîneur en février à la place de Zdenek Zeman, limogé. Son maintien ou non pourrait dépendre de la finale de la Coupe d'Italie face à la Lazio rivale.

Ailleurs, la stabilité semble de mise, avec Antonio Conte à la Juventus et Walter Mazzarri à Naples. L'AC Milan de Massimiliano Allegri est proche d'une qualification pour la C1 malgré l'amputation de son effectif de Thiago Silva et Ibrahimovic. Andrea Stramaccioni (37 ans) pourrait également rester en place à l'Inter en dépit d'une saison médiocre.