Une qualification sans forcer. Le Bayern Munich a rejoint mercredi pour la septième fois d'affilée les quarts de finale de la Ligue des champions, après sa victoire sereine au Besiktas Istanbul 3 à 1 (5-0 à l'aller).

Pour l'entraîneur des Bavarois Jupp Heynckes, ce déplacement en Turquie gardera une valeur historique. Il est devenu, à l'âge de 72 ans, le premier technicien à remporter 11 victoires de rang en C1, délaissant la médaille d'argent au Néerlandais Louis Van Gaal. 

Ses joueurs, bien que sans Robben et des Français Coman et Tolisso, blessés, ont en effet assuré l'essentiel, forts de leur large succès à l'aller (5-0) grâce notamment à des doublés de Lewandowski et Müller.

« Ça n'a pas été une victoire facile. Globalement, nous avons livré une bonne performance », a reconnu Heynckes, désormais concentré sur le tirage au sort prévu vendredi. « Dans le soccer, on ne peut pas se permettre le luxe de dire "Je veux tomber contre telle ou telle équipe". Quel que soit l'adversaire, il sera fort et nous devrons être prêts. »

Cette défaite met fin au parcours honorable de Besiktas, premier club turc à s'être qualifié pour les phases finales de la C1 en terminant premier de son groupe. Les Aigles noirs ont notamment remporté tous leurs matchs à l'extérieur (à Porto, Monaco et Leipzig).

Alcantara blessé

« Chacun de mes joueurs a fait ce qu'il a pu, a expliqué l'entraîneur de Besiktas Senol Günes. L'expérience et l'application (du Bayern Munich) ont conduit à ce résultat. Nous avons payé cher les ballons perdus et les erreurs. »

Dès le départ, sa tâche semblait compliquée, d'autant que le technicien devait composer avec l'indisponibilité de trois défenseurs centraux : Pepe et Tosic blessés, et Vida, suspendu.

Aborder le match « comme si le score était de 0 à 0 » et ne pas « laisser croire à nos adversaires qu'un miracle est possible », avait déclaré Thomas Müller à la veille du match. Ces principes ont été appliqués à la lettre.

Les assauts bavarois ont commencé dès les premières minutes, emmenés par Müller et Alaba, intenables.

Les Bavarois ouvraient le score à la 18e minute par Thiago Alcantara, reprenant sans contrôle, du pied gauche, un service impeccable de Müller.

Le milieu espagnol est sorti un quart d'heure plus tard sur blessure, mais son entraîneur s'est montré plutôt rassurant après la rencontre.

« On ne peut pas dire tout de suite après le match de quoi il s'agit, mais je crois que ce n'est pas grave. Il a ressenti une douleur sous la semelle », a déclaré Heynckes au micro de Sky Allemagne. 

Poussés par les chants du public, les Stambouliotes tentaient de réagir, mais échouaient à trouver la faille dans la défense de granit du Bayern Munich, qui a repoussé les tentatives turques avec rugosité, ce qui a valu aux golems Hummels et Boateng d'être avertis.

Public jusqu'au-boutiste

La deuxième période commençait de façon désastreuse pour le club turc, avec un but contre son camp du défenseur Gönül (46e), sur un centre de Rafinha adroitement décalé par un Ribéry qui a rendu une bonne copie, sans briller.

Le même Gönül se rachetait 10 minutes plus tard en interceptant une mauvaise relance de la défense allemande avant de servir Vagner Love qui sauvait l'honneur en glissant le ballon au ras du poteau d'Ulreich (59e).

Commençait alors une réaction d'orgueil des Turcs qui mettaient le siège devant le but bavarois: à la 61e, Pektemek manquait d'égaliser en coupant un ballon au premier poteau, et Caner Erkin était contré dans la surface cinq minutes plus tard.

Mais le Bayern Munich ne tremblait pas et aggravait le score par Sandro Wagner qui, de la poitrine, poussait dans les filets un centre contré d'Alaba.

Poussés par un bruyant public jusqu'au-boutiste, les Turcs multipliaient tentatives et courses en avant, sans succès. Ils ont été longuement applaudis par leurs supporters après le coup de sifflet final.

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