MADRID - Grâce à Karim Benzema et à un doublé de Cristiano Ronaldo, le Real Madrid s'est défait du Celta Vigo (3-0) lundi lors de la 18e journée du Championnat d'Espagne pour se maintenir à cinq points du FC Barcelone et de l'Atletico, qui s'affronteront samedi.

Carlo Ancelotti peut respirer: le club merengue n'avait pas le droit à l'erreur après les succès du Barça contre Elche (4-0) et de l'« Atleti » à Malaga (0-1) qui le laissaient provisoirement à huit longueurs de ce duo de tête.

Le voici replacé en embuscade au classement, à la faveur d'un but providentiel de l'attaquant français (67), son neuvième en Liga cette saison, sur un service du jeune Jesé, homme en forme des Madrilènes.

Cristiano Ronaldo a scellé le score en fin de match (82 et 90+3) avec ses 19e et 20e buts en championnat, qui lui permettent de reprendre les rênes du classement des buteurs.

Avec ce résultat, la « Maison blanche », troisième (44 points), peut envisager un rapproché le week-end prochain sur la pelouse de l'Espanyol Barcelone pendant que les deux coleaders (49 points) en découdront pour le titre symbolique de « champion d'hiver ».

Mais la victoire a été lente à venir pour le Real, face au Celta de l'entraîneur Luis Enrique, ancien joueur merengue passé jadis à l'ennemi Barcelone.

Particulièrement conspué par le Bernabeu lundi soir, le technicien asturien l'avait prévenu: jouer le 0-0 lui semblait « ridicule » et son équipe, même mal classée (17e au coup d'envoi), viendrait pour bousculer les Madrilènes.

Ronaldo en pensant à Eusebio

De fait, avec un peu plus d'adresse, les Galiciens auraient pu faire la différence dans un match très ouvert.

Dès la 6e minute, le Brésilien Charles s'est présenté tout seul devant le gardien Diego Lopez, qui a remporté le face-à-face. A l'heure de jeu, le même Charles a eu l'occasion de se rattraper mais il a de nouveau perdu son duel en tirant à côté (65).

Prompt à jouer dans le dos de l'arrière-garde merengue, le Celta a eu d'autres situations chaudes au fil du match, comme un coup franc de Rafinha non cadré (16) ou un ballon cafouillé par la défense du Real sur corner (32).

En face, avec un Gareth Bale de retour de blessure mais remplaçant au coup d'envoi, le Real a semblé manquer de rythme.

Deux frappes d'Angel Di Maria (9, 40), une tentative contrée de Karim Benzema (24) et un tir de 25 mètres expédié au-dessus de la cage par Luka Modric (28) ont éclairé la grisaille madrilène, mais sans réussite.

Le milieu de terrain du Celta, bien organisé autour du capitaine Borja Oubina et du remuant brésilien Rafinha (prêté par le Barça), semblait plus inspiré et plus accrocheur.

En deuxième période, l'entraîneur Carlo Ancelotti a été contraint de rebattre les cartes en faisant entrer Jesé puis Bale, qui n'avait plus joué depuis mi-décembre.

Et c'est Jesé qui a débloqué la situation en centrant fort dans la surface pour Benzema: le Français, enfin récompensé de ses efforts à la pointe de l'attaque, s'est jeté pour libérer le Bernabeu (67).

Quant à Cristiano Ronaldo, il a inscrit en fin de match deux buts lourds de sens pour le Portugal, qui a perdu ce week-end une icône du football, Eusebio, décédé ce week-end à l'âge de 71 ans.

« CR7 », de nouveau ovationné par le Bernabeu à une semaine de l'annonce du lauréat Ballon d'Or - qu'Eusebio, en son temps, avait lui aussi remporté -, a repris victorieusement un centre de Dani Carvajal (82) puis une passe en retrait de Bale (90+3). Et il n'a pas semblé fêter ses buts, l'esprit peut-être tourné vers la « panthère noire ».

Ronaldo a dédié ces buts à la légende du football portugais Eusebio.

« C'est un jour comme vous pouvez l'imaginer, je veux remercier tout le monde, en particulier toute l'Espagne, pour l'hommage rendu à Eusebio », a dit l'attaquant portugais à la presse après ce match de la 18e journée de Liga, marqué par une minute de silence et le port de brassards noirs.

« Comme c'était une personne très proche de moi et de tous les Portugais, je veux dire merci et bien évidemment les buts lui sont dédiés. Il m'a beaucoup aidé en sélection, c'est un exemple pour nous. Avec beaucoup de tristesse, nous perdons un des meilleurs du monde. »