MADRID, Espagne - Le Real Madrid s'est enfoncé dans le doute en s'inclinant sur les terres de l'Athletic Bilbao (1-0) samedi lors de la 26e journée du Championnat d'Espagne, une défaite inquiétante qui met le FC Barcelone en position idéale pour s'emparer de la tête dimanche.

Dominé dans l'engagement, sans inspiration, le leader merengue s'est incliné sur une magnifique tête d'Aritz Aduriz (26) et n'a jamais réussi à se révolter, à seulement deux semaines du clasico face au Barça.

Au classement, le Real (1er, 61 pts) a toujours deux longueurs d'avance sur son dauphin catalan (2e, 59 pts). Mais les Barcelonais ont une opportunité en or de reprendre la tête de la Liga, quatre mois après l'avoir abandonnée, en cas de succès dimanche à domicile contre le Rayo Vallecano (11h00 GMT).

Et dire que le Real avait encore quatre points d'avance il y a deux semaines! Mais deux contre-performances successives, contre Villarreal le week-end dernier (1-1), puis dans la "cathédrale" de San Mames samedi, ont rebattu les cartes.

La thèse de l'accident semble ne plus tenir: sur ses cinq derniers matches de Liga, le Real n'a marqué que sept points sur quinze possibles, très loin de son rendement de la fin 2014 (22 succès d'affilée).

À Bilbao, les joueurs du Real ont manqué à la fois d'intensité et d'inspiration, comme contre Villarreal. Et l'entraîneur Carlo Ancelotti va devoir se défendre face à ceux qui l'accusent de manquer de fermeté avec son vestiaire.

Mangés dans les duels, multipliant les centres stériles, ses joueurs ont semblé à court d'idées, à l'image de Cristiano Ronaldo, qui s'est souvent agacé contre ses partenaires.

Impuissance

L'Athletic Bilbao est pour sa part apparu euphorique, dans la foulée de sa qualification mercredi pour la finale de la Coupe du Roi.

Les "Lions", solides défensivement et appliqués au pressing, ont globalement contrôlé le match et marqué grâce à l'excellent Aritz Aduriz. L'attaquant basque a inscrit une splendide tête en extension qui a fini sa course dans la lucarne du gardien madrilène Iker Casillas (26), soit son 10e en Liga cette saison.

Dans son sillage, c'est tout l'Athletic qui a pris l'ascendant. On a beaucoup vu l'excellent ailier Inaki Williams, précieux en défense et très vif en contre-attaque.

Symbole de l'impuissance du Real, Toni Kroos a par exemple récolté un carton jaune évitable pour une intervention brutale sur Andoni Iraola.

Le seul sursaut du Real est intervenu juste après la pause, par le biais du trio d'attaque "BBC": Karim Benzema n'a pu reprendre un centre rasant (48), le centre au cordeau de Gareth Bale a été dégagé (49) et la frappe de Cristiano Ronaldo n'était pas cadrée (50).

Le portier basque Gorka Iraizoz, devant Isco (58), Benzema (61) et Ronaldo (72), s'est ensuite chargé d'écoeurer les Madrilènes par ses sorties et ses interventions. Et même quand Gareth Bale a tenté un improbable lob, c'est le poteau qui a renvoyé le ballon (83).

Bref, le Real n'y est plus depuis le début de l'année. Peut-il se réveiller d'ici au clasico face au Barça le 22 mars? Mardi, il devra déjà se racheter en huitième de finale retour de Ligue des champions contre Schalke 04 au stade Bernabeu (succès 2-0 à l'aller).