MADRID (AFP) - L'Argentin Javier Saviola, chouchou des supporteurs du FC Barcelone mais dont les dirigeants ne voulaient plus cet été, est devenu indispensable à l'entraîneur Frank Rijkaard, en marquant huit buts lors des six derniers matches du double champion d'Espagne de soccer.

Le "Conejo" (le lapin) est actuellement un redoutable chasseur de buts. Il a ouvert le score dimanche d'une magnifique reprise de la tête (34), mettant le Barça sur la voie d'un succès finalement compliqué devant le Celta Vigo (3-1) pour le compte de la 20e journée de Liga.

Saviola, qui avait déjà frappé le premier lors de la victoire plus évidente contre Tarragone (3-0) le week-end précédent (19e journée), n'est pas pour rien dans la place de leader du Barça, qui connaît d'évidentes difficultés dans le jeu depuis son retour du Mondial des clubs au Japon.
Sans oublier qu'il a qualifié à lui tout seul

l'équipe "blaugrana" pour les quarts de finale de la Coupe d'Espagne, en marquant les cinq buts du 8e de finale contre Alavés (2-0 à l'aller, 3-2 au retour).

L'entraîneur néerlandais du Barça, Frank Rijkaard, qui doit toujours faire sans le buteur camerounais Samuel Eto'o -dont le retour sur les terrains est toutefois attendu très prochainement- se réjouit de pouvoir compter sur un joueur aussi efficace que Saviola.


"Je me battrai"

D'autant que l'Argentin possède en plus un état d'esprit irréprochable. Après avoir envisagé un retour cet été au FC Séville, club où il avait été prêté la saison dernière, Saviola annonce lui-même le 31 août, dernier jour du marché des transferts, qu'il reste.

"La décision m'appartient et elle est purement sportive, explique-t-il alors. J'ai eu des offres plus importantes, on me promettait plus d'argent qu'au Barça et ce qui me fait rester ici, c'est l'aspect sportif."

"Je sais que je prends une décision risquée et que je ne suis pas le premier sur la liste. Mais j'aime ce genre de défis. Je me battrai pour être utile à l'équipe. Et si on ne me donne pas ma chance, j'aurai le temps en décembre pour chercher autre chose."

Mais avec la blessure de longue durée de Samuel Eto'o, puis celle de l'Argentin Lionel Messi, Rijkaard n'a d'autre choix que de lui donner sa chance.

Saviola va alors se blesser à son tour en novembre et se dire qu'il est maudit. Mais il revient plus vite et profite pleinement en janvier de la panne de l'Islandais Eidur Gudjohnsen. Sur les six derniers matches du Barça, qu'il a tous joués, il est seulement resté muet lors du match en retard de la 15e journée face au Betis Séville (1-1).

"Jusqu'ici, Saviola a eu un très bon comportement, reconnaît Frank Rijkaard. Il est très aimé du public et sa qualité est indiscutable."

Du coup, le technicien néerlandais, qui a toujours été 'réglo' avec l'Argentin, envisage même la prolongation de son contrat. "Je ne suis pas contre du tout, s'il le mérite, il le mérite".

Mais Saviola, 25 ans, n'a de toutes façons plus de soucis à se faire pour son avenir. Aucun club n'a dû manquer son retour au premier plan.