PARIS, France - Marseille a écrasé Caen 5 à 1, avec un triplé de Florian Thauvin, et prend provisoirement la 5e place, qualificative pour l'Europa League, en attendant le déplacement de Bordeaux à Dijon dimanche dans le cadre de la 35e journée de L1.

Il suffira d'un nul aux Girondins pour reprendre la 5e position. Mais le match que tout le monde attend, c'est Nice-PSG, pour savoir si Paris peut revenir à hauteur du leader Monaco et entretenir le suspense pour la course au titre.

L'OM, lui, peut être satisfait de son après-midi. Avec ce succès, l'équipe de Rudi Garcia met fin à une sale séquence: Marseille, avant ce déplacement en Normandie, restait sur trois 0-0 d'affilée à l'extérieur, et un total de quatre nuls sur ses cinq derniers matches. Caen, avec cette lourde défaite, est 17e à un point seulement du premier relégable... La fin de saison va être crispante.

Le Marseille de Frank McCourt peut dire merci à Thauvin, auteur d'un triplé, et à Maxime Lopez, auteur du premier doublé de sa carrière, à 19 ans: c'est même le plus jeune joueur de l'OM à inscrire un doublé en élite sur les 30 dernières années, selon le statisticien Opta.

Mais l'OM est à égalité de points avec Bordeaux (55) et ne doit sa 5e place qu'à une différence de buts supérieure (+14 contre +10). Il suffira donc d'un nul à Dijon aux Girondins pour remonter seuls sur la 5e marche.

Ensuite, viendra l'heure du choc à Nice, l'heure de vérité pour le PSG, à trois points derrière Monaco, solide en tête. Cette affiche, Hatem Ben Arfa, qui avait crevé l'écran avec les Aiglons la saison passée, ne la vivra pas, écarté une nouvelle fois du groupe parisien par son coach Unai Emery.

Peut-il revenir à Nice la saison prochaine? Pas à entendre le président niçois Jean-Pierre Rivère, qui a déclaré dimanche sur Téléfoot: « Je ne crois pas à la possibilité d'un retour, on a vécu une histoire d'amour magnifique avec Hatem (la saison passée à Nice), il a pris une autre direction ».

Paris SG perd très gros à Nice

Le Paris SG a beaucoup perdu à Nice: le match (3-1), ses nerfs et sûrement le titre de champion de France, dimanche dans une rencontre très intense de la 35e journée de Ligue 1.

Monaco compte maintenant trois points d'avance sur le PSG, et un match de plus à jouer, contre Saint-Étienne le 17 mai. Et la nervosité des Parisiens, frustrés, n'a pas donné l'image d'une équipe capable de remonter ce retard.

Thiago Motta (90) et Angel Di Maria (90+3) ont été exclus, l'Italien pour un "coup de boule" à Paul Baysse, l'Argentin pour un tacle à la faux sur Arnaud Souquet (90+3). Edinson Cavani avait déjà frôlé le rouge pour avoir bousculé l'entraîneur adverse, Lucien Favre (59), et fut averti.

Nice, réaliste, a mérité sa victoire, avec deux buts divins, de Mario Balotelli (26) et Ricardo Pereira (48), également en verve sur le but de l'Italien, et le K-O signé Anastasios Donis (90+2).

Paris a tout de même réagi en produisant une grosse dernière demi-heure, mais n'a réussi qu'à réduire le score, par Marquinhos (64), effleurant une tête de son capitaine Thiago Silva, sur une des fameuses combinaisons sur corner concoctées par Unai Emery.

 Balotelli sous les yeux de Ventura

Mais après huit victoires de rang en L1, le PSG est stoppé net dans sa "remontada" sur Monaco, bien aidé par son voisin azuréen.

Du coup Nice revient à trois longueurs de la deuxième place et peut encore décrocher le billet direct pour la Ligue des champions. Il faudra déjà battre Marseille lors de la 36e journée, pendant laquelle le PSG reçoit Bastia, dernier.

Mais si l'OGCN joue comme dimanche, le rêve est permis. Après avoir subi pendant 25 minutes la possession de balle nettement parisienne, dans une proportion de deux tiers un-tiers environ, le GYM a ouvert le score sur une action d'anthologie, sa première.

Elle est partie d'un travail d'Hercule de Ricardo Pereira, qui a remonté tout son côté droit, éliminé Maxwell d'un grand pont, et servi Balotelli. Le buteur italien a facilement évité Marco Verratti d'un tour de semelle magique pour loger du gauche le ballon dans le petit filet de Kevin Trapp.

Outre son joli but, son 14e en L1, "Super Mario" a joué un match très complet, sous les yeux du sélectionneur italien Giampiero Ventura, venu également voir Verratti et Thiago Motta.

Le PSG des milieux italiens a eu ses occasions, mais les frappes d'Edinson Cavani (17) ou Verratti (45) ont été contrées.

 Paris perd son sang-froid

Juste après la pause, Nice a enfoncé les Parisiens grâce à une merveille d'action collective, un contre orchestré par Younès Belhanda, joué "moderato", pour attendre que Ricardo Pereira soit bien placé, avant une délicieuse lucarne gauche du Portugais.

Mené 2-0, le PSG sentait ce titre, sien depuis quatre ans, lui échapper et a commencé à perdre son sang-froid.

Une faute de Ricardo Pereira sur Julian Draxler, qui valait peut-être penalty (57), a semblé allumer la mèche. Deux minutes plus tard, l'ailier allemand découpait Belhanda et dans la confusion qui suivait, Cavani bousculait le technicien adverse.

Un peu plus tard Blaise Matuidi poussait grossièrement Super Mario, "coupable" d'avoir chambré avec un enchaînement de gri-gris.

Le PSG retrouvait ensuite son calme de champion pour tenter de revenir. Après la réduction du score de "Marqui" (64), les Parisiens ont eu plusieurs balles de 2-2, le score de l'aller.

Mais Yoan Cardinale, qui avait commis une grosse boulette au Parc des Princes, a stoppé sur sa ligne un tir puissant de Thomas Meunier (71) puis est allé cherché dans sa lucarne une tête avec rebond de Thiago Silva (76).

Finalement c'est le Grec Donis qui a crucifié en contre un PSG qui finissait même à neuf. Grâce à Nice, qui a fait dégoupiller le PSG, Hatem Ben Arfa, idole de l'Allianz Riviera l'an dernier, aura peut-être une occasion de remplacer un des suspendus.