CAEN, France - Monaco, sur son nuage depuis sa qualification en quarts de finale de Ligue des champions, a assuré un succès sans forcer sur la pelouse de Caen (3-0) pour conforter sa place de leader du Championnat de France, grâce à un doublé de son phénomène Kylian Mbappé, dimanche lors de 30e journée.

Le club monégasque (1er, 71 points) profite du faux-pas de Nice contre Nantes (1-1) samedi pour prendre sept points d'avance sur les Aiglons (3e, 64 pts). Dans le même temps, ils mettent la pression sur le Paris SG, 2e à six points, qui accueille Lyon en soirée .

Après avoir beaucoup donné mercredi contre l'équipe de Pep Guardiola pour assurer sa place dans les huit derniers de C1 (3-1), on aurait pu craindre de voir une décompression et une certain usure physique se manifester chez l'ASM.

C'était sans compter sur son petit prodige Kylian Mbappé. Le jeune attaquant, 18 ans et déjà convoqué chez les Bleus, a ouvert le score dès la 13e minute, avant de provoquer, sur un exploit individuel, le penalty transformé par Fabinho (49e), et de clore la marque de la tête (81e).

Monaco fait ainsi le plein de points avant la trêve internationale, et peut préparer sereinement la finale de la Coupe de la Ligue, le 1er avril contre le PSG, où il aura l'occasion de remporter un premier trophée cette saison.

Caen, de son côté, reste à la 16e place avec quatre points d'avance sur le barragiste Nancy, alors que s'avance un déplacement à enjeu chez la lanterne rouge Lorient dans deux semaines.

Lorient s'est justement relancé samedi dans la course au maintien en renversant dans le temps additionnel Nancy (3-2). Dans le haut du tableau, Bordeaux a signé un carton contre Montpellier (5-1) pour recoller à Marseille à la 5e place, qualificative pour la Ligue Europa.

PSG-Lyon : le tour de passe-passe de Pastore

Paris SG-Lyon 2-1 dimanche, deux passes décisives de Javier Pastore : le milieu offensif à éclipses revient bien depuis son retour de blessure en février, et représente un atout intéressant pour la fin de saison post-Barça de son équipe.

L'Argentin est un homme neuf. Non pas en terme d'expérience: il a déjà 27 ans et fut la première recrue phare du projet qatari, dès l'été 2011, recruté à Palerme contre 42 millions d'euros.

Il est neuf d'abord parce que l'improbable séquence barcelonaise à double détente s'est faite sans lui. Il n'avait disputé que les dernières minutes de l'ahurissant 4-0 face au Barça en 8e de finale aller, puis avait assisté depuis le banc, impavide, au renversant 6-1 encaissé au Camp Nou.

Neuf aussi car Pastore a passé une longue partie de la saison à l'infirmerie, de la fin septembre à début février, hormis une apparition éphémère en novembre. Plusieurs fois blessé aux mollets ou au genou, il ne disputait ce dimanche que son quinzième match de la saison (2 buts), sur les 45 de son équipe. Tiers-temps.

Mais ce dimanche, l'homme neuf a fait honneur à son numéro 10, qu'il a récupéré après le départ de Zlatan Ibrahimovic l'été dernier.

Le PSG était mené 1-0 quand Pastore lui a permis de renverser le score en six minutes, avec deux centres limpides entraînant des buts de Rabiot (34e) et Draxler (40e).

Sur le premier, il avait commencé statique devant son vis-à-vis sur l'aile droite, sans solution, à la Waddle. Il a ensuite trouvé le une-deux avec Di Maria puis servi Rabiot.

Sur le second, côté gauche cette fois, il s'est engouffré dans la surface et a décalé Draxler dans l'axe, qui mettait l'offrande à profit.

El Flaco (le maigre) n'avait jusqu'alors délivré qu'une passe décisive cette saison en championnat, mais laquelle! C'était une déviation de classe pour Cavani à Marseille, rossé 5-1 fin février. Son coup du foulard avait aussi été à l'origine du troisième but parisien dans le clasico.

V'est au Vélodrome, pour sa première titularisation depuis septembre, que l'Argentin a repris le fil de sa saison.

Il l'avait commencée comme meneur de jeu axial dans le 4-2-3-1 initial d'Unai Emery. Et dimanche, dans le 4-3-3 parisien traditionnel, il était titularisé en milieu gauche, sans s'y fixer vraiment, puis a évolué ailier gauche à la sortie de Draxler (54e), tout en permutant avec Di Maria.

Il a effectué plusieurs longues remontées de balle, souvent axiales, et El Flaco avait les crocs. Cela s'est senti dès la 2e minute, lorsqu'il trouvait Draxler aux abords de la surface, pour le premier tir de la partie, sans problème pour Lopes.

Son doublé de passes décisives aurait même pu lui-même se doubler, mais son ouverture pour Di Maria dans l'espace se heurtait à une belle sortie de Lopes (55e), et sa louche pour Cavani était suivie d'un lob trop enlevé de la part de l'Uruguayen devant la cage (61e).

Pastore n'a pas tout réussi non plus : il a notamment raté sa talonnade en pleine surface pour Cavani (45e+1), et s'est montré un peu trop court sur une ouverture de Di Maria plein axe (53e). Mais il a aussi fait frémir de plaisir le Parc des Princes en venant se frotter à Valbuena, qu'il a fait tourner façon tourniquet en venant défendre, sans faute, et en obtenant la sortie de but (55e).

Son impact sur le match s'est effiloché à partir de l'heure de jeu, et il a été remplacé par Lucas à la 79e sous une belle ovation.