MADRID - Intraitable, l'Atletico Madrid a muselé le Bayern Munich (1-0) après un exploit personnel du Belge Yannick Carrasco mercredi dans le choc de la 2e journée de Ligue des champions, prenant la tête du groupe D et l'ascendant sur son rival bavarois.

Pas de revanche pour le géant allemand! Déjà battu par les « Colchoneros » en demi-finales la saison dernière (1-0, 1-2), le onze désormais entraîné par Carlo Ancelotti a sombré au stade Vicente-Calderon, soit sa première défaite de la saison.

Dans un match intense et relevé, il a suffi d'une subtile passe décisive du Français Antoine Griezmann dans la course de Carrasco, buteur d'une frappe croisée rasante avec l'aide du poteau (35e). Ensuite, le bloc défensif édifié par l'entraîneur Diego Simeone a fait le reste. Et Griezmann s'est même permis le luxe d'expédier un penalty sur la transversale en fin de match (84e).

Au classement, voilà l'« Atleti » seul en tête de la poule (6 pts), devant le Bayern (2e, 3 pts). Le club madrilène peut déjà rêver de la première place, synonyme de tirage a priori plus favorable pour les huitièmes.

Quand il entraînait le Real Madrid (2013-2015), Ancelotti avait déjà eu toutes les peines du monde à contrecarrer le jeu de Simeone. Une fois de plus, l'expérimenté entraîneur italien est resté sans solution au stade Vicente-Calderon.

Jusque-là impeccable cette saison (huit matches, huit victoires), son Bayern a manqué de précision face au pressing et au bloc défensif de l'"Atleti", qui referme les espaces en un clin d'oeil.

Griezmann paye ses efforts

Les Bavarois ont certes eu le ballon pour eux, mais sans y ajouter la finition. L'excellent gardien de l'Atletico, le Slovène Jan Oblak s'est interposé sur une volée en pivot de Thomas Müller (12e), ou sur des tentatives de Robert Lewandowski (28e) et David Alaba (56e).

Et quand le Français Franck Ribéry a réussi un une-deux dans la surface, sa frappe a frôlé le cadre (39e), à l'image de la tête de Müller (50e) et surtout de celle de Lewandowski (78e).

Le mauvais pied, vraiment?

En terme de réalisme, à l'inverse, l'Atletico a bonifié chaque récupération de balle. Préféré au Français Kevin Gameiro en pointe, Fernando Torres a pesé à plusieurs reprises sur la défense munichoise (23e, 34e) et sa tête au second poteau sur corner s'est écrasée sur le montant (22e).

Heureusement, Carrasco a trouvé la faille peu après (35e) sur une passe délicieuse de Griezmann. Le Belge a été très bon dans son style caractéristique, riche en dribbles et en percussion (19e, 67e), avant de sortir sous l'ovation du public pour céder sa place à Gameiro (72e).

Quant à Griezmann, il a été très généreux dans ses efforts. En particulier en défense, où on l'a vu revenir gratter des ballons quasiment en position d'arrière droit.

Mais c'est peut-être cette débauche d'énergie qui l'a fait manquer de lucidité au moment de frapper le penalty, sans autre conséquence que lui rappeler son échec dans cet exercice lors de la finale de la C1 perdue par l'Atletico contre le Real en mai. Le stade Calderon ne lui en a pas tenu rigueur en scandant son nom à sa sortie du terrain (90e+2).

Bref, à tout moment l'Atletico a été en contrôle. Et sa victoire, méritée, confirme que cette saison aussi, les « Colchoneros » seront les épouvantails de l'Europe.

Dans l'autre rencontre du groupe, le PSV Eindhoven et le FC Rostov se sont livré un verdict nul de 2-2.