Un but pour Neymar, un pour Kylian Mbappé, un doublé pour Edinson Cavani : la ligne d'attaque du Paris SG, la plus chère de l'histoire, n'a pas manqué ses grands débuts mardi en Ligue des champions, pour le plus grand malheur du Celtic Glasgow (5-0).

L'entraîneur du club écossais Brendan Rodgers avait prévenu que « les yeux du monde » allaient être tournés vers le Celtic Park, où s'est produit, pour la première fois sur la scène européenne, la triplette « MCN », Mbappé-Cavani-Neymar, pour laquelle Paris a déboursé 466 millions d'euros, dont plus de 400 cet été (222 pour Neymar, 180 pour Mbappé).

Cavani sait se servir de sa tête

Elle n'a vraiment pas déçu et même frappé quatre fois: d'abord Neymar lancé par Rabiot (19e), puis Mbappé sur une passe de Neymar (34e), et enfin Cavani sur penalty puis de la tête (40e s.p, 85e). Le malheureux Mikael Lustig a inscrit un but contre son camp (83e).

Le trio s'est congratulé à l'issue de la démonstration. « Jouer avec de grands joueurs, c'est toujours un plaisir. Mbappé en est un, il a une très grande marge de progression », a ainsi salué Neymar sur beIN Sports. « J'ai joué dans d'autres équipes, avec d'autres attaquants, mais c'était différent. Là, je suis conscient que j'évolue avec des joueurs fantastiques », s'est félicité l’Uruguayen sur la même chaîne.

Areola décisif

Si le PSG a ensuite surtout géré son avance et que Neymar a vendangé deux occasions nettes, dont une passe décisive toute prête de Mbappé, il s'est globalement mis au diapason : l'Italien Marco Verratti a retrouvé sa vista, portée disparue depuis le début du championnat, Adrien Rabiot a été intenable dans l'entrejeu, la défense étanche.

Et, surprise, le gardien Alphonse Areola, fébrile quatre jours plus tôt face à Metz, a multiplié les parades décisives, devant Leigh Griffiths (22e), Kieran Tierney (27e), et Scott Sinclair deux fois (45+1, 63e).

Trop facile, en alignant tous ces millions qui ont valu au PSG d'être visé par une enquête de l'UEFA? Peut-être, mais le match avait quand même des allures de petit traquenard.

D'abord parce que le PSG, à cause de ce recrutement historique, faisait face à beaucoup d'attentes et était obligé de réussir son match. Ensuite parce que le Celtic, même loin de ses années glorieuses (il fête cette année le cinquantenaire de son titre en Coupe des clubs champions, en 1967), reste une équipe habituée aux joutes continentales.

Mbappé éteint la fournaise

Enfin parce que le Celtic Park, que les fans du club ont renommé « Paradis », est une fournaise les soirs de joutes européennes. Les 1400 partisans parisiens présents pour le match ont tenu la comparaison jusqu'à une grosse demi-heure avant le coup d'envoi, quand les Écossais préféraient la tiédeur des buvettes au froid des tribunes. Mais jusqu'aux dernières minutes du match, rien à faire.

L'hymne du club, le fameux « You'll never walk alone » partagé avec Liverpool ou le Borussia Dortmund, était beau à pleurer et celui de la Ligue des champions a fait rugir le stade du début à la fin. Seul le deuxième but parisien, celui de Mbappé, a fait taire le public écossais.

Si le PSG a dégagé cette impression de facilité, c'est aussi parce que l'ouverture du score précoce de Neymar, auteur de son 5e but en cinq matchs avec le PSG (auxquels il faut ajouter cinq passes décisives), l'a placé dans la configuration qu'il préfère.

Quand il a fait retomber la pression en marquant vite et peut monopoliser le ballon, en attendant patiemment que les adversaires laissent des trous dans leur défense, il est difficile à bouger.

Sa prestation demande donc confirmation face à une opposition plus relevée, par exemple lors de la journée suivante, au Parc des Princes face au Bayern Munich. 

Le Bayern Munich peu inspiré mais vainqueur d'Anderlecht

Pas sûr que la victoire du Bayern Munich (3-0) mardi contre Anderlecht pour la première journée de Ligue des champions redonne du baume au coeur d'un club bavarois en pleine crise.

Face à des Belges beaucoup plus faibles et réduits à 10 dès la 11e minute, les champions d'Allemagne ont longtemps fait le service minimum et semblé manquer d'inspiration.

Lewandowski a marqué sur pénalty (1-0, 12e), et Thiago Alcantara a doublé la mise sur un centre de James (2-0, 65e), l'homme le plus en vue du onze bavarois. Kimmich a conclu en fin de match (3-0, 90e).

« Après le 1-0 pour nous, nous avons joué comme si nous menions 5-0. Mais il aurait fallu y mettre de la passion et nous jeter sur le but adverse. Notre public mérite plus que ça. Après le carton rouge, on doit expédier le match. Il va falloir que nous nous posions tous des questions. Nous ne devons pas tant parler, c'est sur le terrain qu'il faut parler », a affirmé le vétéran milieu néerlandais du Bayern, Arjen Robben.

Certes le Bayern compte trois points et prend la deuxième place du groupe derrière le Paris SG, qui a atomisé le Celtic à Glasgow 0-5.

Mais les Bavarois peuvent se faire du souci avant leur déplacement à Paris le 27 septembre, s'ils ne sont pas capables d'ici là de retrouver la combativité qui est censée être leur marque de fabrique.

Car cette prestation en demi-teinte, devant un public bien passif, arrive après une défaite 2-0 à Hoffenheim en championnat, qui laisse le Bayern à la 6e place du championnat après trois journées, un rang indigne de ses ambitions.

Débuts de James

Le club traverse en outre depuis quelques jours l'une de ses crises dont il a le secret.

Deux joueurs emblématiques, Robert Lewandowski et Thomas Müller, se sont permis d'égratigner respectivement les dirigeants et l'entraîneur Carlo Ancelotti.

Leur patron Karl-Heinz Rummenigge les a vertement recadrés lundi: « Dorénavant, ceux qui critiquent publiquement l'entraîneur, le club ou les autres joueurs vont avoir affaire à moi personnellement », a-t-il fulminé.

Sur la sellette après ce début de saison poussif, Carlo Ancelotti avait une nouvelle fois sacrifié Thomas Müller, qui décidément, ne trouve pas sa place dans le système de l'Italien.

Derrière le buteur Lewandowski, les trois milieux offensifs étaient donc Robben et Ribéry sur les ailes, et en 10 le Colombien James, qui disputait son premier match officiel avec le Bayern depuis son transfert du Real.

Beaucoup plus surprenant, Ancelotti avait aussi laissé sur la touche Mats Hummels, l'homme fort de la défense depuis le début de saison.

Tout avait pourtant bien commencé, avec cette faute dans la surface de Kums sur Lewandowski. Carton rouge pour le défenseur central belge, pénalty et but. Puis le Bayern a semblé s'endormir sur ce score, dominateur certes, mais sans parvenir à bousculer les Anderlechtois. Les visiteurs se sont même créés quelques occasions, dont un tir sur le poteau de Chipciu alors que le score n'était encore que 1-0. Mais malgré la très belle partie du gardien Matz Sels, Thiago et Kimmich ont corsé l'addition, sans convaincre.