L'effet Anfield au bout du suspense : Liverpool a battu Naples 1-0 pour filer en huitièmes de finale de la Ligue des champions mardi.

Un but de Mohamed Salah en première moitié a fait chavirer un match que les Reds n'ont jamais semblé pouvoir perdre, même s'ils sont restés comptablement au bord du gouffre pendant plus de 90 minutes. 

Et quand la chute a semblé proche, Becker a sorti un arrêt réflexe grandiose sur Milik dans le temps additionnel pour sauver le match et la qualification.

Dans le passé, Anfield a été le lieu de plusieurs exploits retentissants, alors que le club était dos au mur : Saint-Etienne, l'Olympiakos, le Borussia Dortmund... Il a à nouveau été le théâtre d'une performance mémorable, tout en domination, occasions manquées et suspense. 

Liverpool avait besoin de gagner 1-0 ou de s'imposer avec deux buts d'écart. L'envie, la vitesse et les débordements incessants de Robertson et Alexander-Arnold ont fait tourner la tête aux hommes de Carlo Ancelotti, mais ces Reds ont trop gâché pour se mettre à l'abri.

C'est bien sûr Salah qui a libéré les leaders de Premier League, marquant d'un but importantissime son retour à son meilleur niveau.

Lancé sur la droite, il a résisté à la défense et pris Ospina à contre-pied en glissant le ballon dans un trou de souris au premier poteau (35). A la peine depuis le début de saison, le buteur bouclé a enfin mis derrière lui sa Coupe du monde ratée et son automne maussade. Un triplé contre Bournemouth (4-0) durant la fin de semaine et l'Egyptien a retrouvé la tête du classement des buteurs de la Premier League (10), un petit but mardi et le revoilà dans le panthéon de Liverpool.

Après le but, il a bien sûr exulté, Anfield s'est pâmé, Becker est tombé à genoux pointant les doigts au ciel : le plus dur était fait, restait maintenant à tenir. Et ça, les Reds de Virgil van Dijk savent le faire. Si Liverpool n'a pas joué son meilleur football, loin de là, le club finaliste de la dernière C1 a ajouté une solide défense à son arsenal cette saison. 

Avec Van Dijk en patron, et Becker en géant dans sa cage, les Reds disposent désormais de la meilleure défense de la Premier League, avec seulement six petits buts encaissés en seize journées.

Mardi, cette arrière-garde a encore été décisive, avec un Van Dijk toujours impérial pour couper les passes à destination de Maertens ou Insigne. Dans sa tâche, le Néerlandais a été bien aidé par un milieu travailleur avec Milner, Henderson et Wijnaldum. Trois grognards qui ont faire taire Hamsik et consorts.

Les Reds ont bien poussé en seconde période, mais Salah a échoué deux fois à donner un peu plus d'air aux siens (50, 75), tout comme Mané, auteurs de deux incroyables ratés (77, 87). Milner, Firmino, Alexander-Arnold et Van Dijk ont eux tenté leur chance de loin sans succès.

Les Napolitains ont failli réussir le hold-up, mais Callejon, surpris par le raté de Robertson devant lui, a manqué son plat du pied (79). 

Au bout du bout, Becker a pris le relais de sa défense, réussissant une parade dont Anfield parlera sans doute encore longtemps.

Le PSG s'impose à Belgrade

L'enfer du « Marakana » de l'Étoile rouge Belgrade n'a (presque) pas fait trembler le Paris SG : il s'est qualifié pour les huitièmes de finale en s'y imposant 4-1, terminant au passage en tête de son groupe, très relevé, au détriment de Naples.

Belgrade 1 - Paris Saint-Germain 4

Il n'y avait que deux billets à partager entre le Napoli de Carlo Ancelotti, le PSG de Thomas Tuchel et le Liverpool de Jurgen Klopp : ce sont finalement les Italiens qui devront se contenter de la Ligue Europa, pendant que les Parisiens, qualifiés par des buts d'Edinson Cavani (10e), Neymar (40e), Marquinhos (74e) et Kylian Mbappé (90+2) scruteront attentivement le tirage au sort des huitièmes de finale, le 17 décembre prochain.

Leur première place pourrait leur éviter de tomber sur un gros morceau dès le mois de février. Les deux dernières saisons, ils avaient hérité d'un adversaire relevé, Barcelone puis le Real Madrid, contre lesquels il avait perdu les deux fois... Des sorties de route précoces plutôt logiques sportivement, mais indignes des ambitions parisiennes et des moyens financiers consacrés.

Rien n'est donc encore fait pour Paris, régulièrement placé parmi les favoris pour un sacre continental mais qui n'a jamais dépassé les quarts de finale depuis son passage sous pavillon qatarien, au début des années 2010. Mais alors que les phases de groupes étaient le plus souvent une promenade de santé pour le PSG, ses vedettes internationales et ses centaines de millions d'euros, il peut cette fois se féliciter d'être en huitièmes, vu le niveau de l'adversité dans son groupe C.

La preuve : les hommes de Thomas Tuchel n'étaient pas assurés de se qualifier avant le déplacement en Serbie. Il fallait, pour ne pas dépendre des performances de Liverpool et Naples dans le même temps, s'imposer au stade de l'Étoile rouge, devant 55 000 partisans véhéments. Certains en ont d'ailleurs profité pour faire part de leur dépit vis à vis de la France, après que leur président a été placé dans une tribune annexe lors des cérémonies du centenaire de la guerre 1914-1918.

Grâce à Edinson Cavani (10e) et Neymar (40e), servis chaque fois par Kylian Mbappé buteur en fin de match (90+2), l'équipe de Thomas Tuchel s'est évité toute suée dans un match piégeux, dans le froid humide du décembre serbe. Même quand Marko Gobeljic a réduit la marque, au terme d'un gros temps fort serbe (56e), les Parisiens n'ont pas (trop) paniqué. Sur un coup-franc parfait de Neymar, Marquinhos a fini par éteindre l'incendie (74e).

N'en déplaise à Novak Djokovic, présent au stade Rajko Mitic pour soutenir le club belgradois, l'Étoile rouge n'avait pas non plus le même potentiel offensif que Liverpool, que Paris avait battu lors de la précédente journée (2-1) et qui termine deuxième du groupe.

Est-ce pour cela que Neymar et Kylian Mbappé ont moins participé à l'effort défensif? Le second avait pourtant estimé « qu'il ne faut pas identifier Liverpool comme le plafond de cette équipe », car Paris « n'est pas capable que de mettre de l'intensité, on est capable aussi de jouer au ballon, et de le montrer sur 90 minutes ».

Cela n'a pas tout à fait été le cas en Serbie, mais l'essentiel est là pour Paris et pour son trio offensif, qui a mieux combiné que lors des matchs précédents : Cavani a touché des ballons, Neymar était en verve et Mbappé a fait souffrir la défense de l'Étoile rouge.

De quoi faire perdurer l'état de grace de l'entraîneur Thomas Tuchel, qui n'a commis aucun gros impair depuis son arrivée à l'été à Paris. Ce, malgré quelques dossiers brûlants, depuis la gestion des gardiens (Buffon a joué mardi, mais Areola est en embuscade) au cas d'Adrien Rabiot, en passant par l'épanouissement de Neymar. Reste à savoir s'il passera aussi avec brio le test des huitièmes en février.