Tottenham ne s'est pas raté, mardi, pour ce qui ressemblait déjà à un match de la dernière chance en Ligue des champions, avec une victoire nette et sans bavure (5-0) à domicile sur l’Étoile Rouge de Belgrade bien pâlichonne.

Ce premier succès européen de la saison, et seulement le 4e toutes compétitions confondues, permet aux finalistes de l'an dernier de se positionner à la 2e place du groupe B avec 4 points, derrière le Bayern qui a fait le plein en allant gagner chez l'Olympiakos (3-2).

Belgrade, avec 3 points en 3 matches, n'a pas encore abdiqué tout espoir, mais il faudra jouer bien mieux que mardi soir.

À l'heure de jeu, le public du Tottenham Hotspur Stadium pouvait chanter « Oh when the Spurs come marching in », tant leur équipe a littéralement marché sur son adversaire, qui ne lui a pas trop compliqué la tâche non plus.

Les largesses défensives et l'animation offensive laborieuse à ce niveau de compétition pardonnent rarement.

Des leaders offensifs présents

Mais malgré quelques passes faciles ratées et du gâchis devant le but adverse, on a revu une équipe concernée, bien organisée, au sein de laquelle tous les joueurs ont apporté leur pierre.

On pense évidemment en particulier aux leaders offensifs Son Heung-min, virevoltant, et surtout Harry Kane, dont le rendement en club était inversement proportionnel à ses performances remarquables en équipe nationale depuis le début de la saison.

Mais aussi à Erik Lamela, titularisé sur le flanc droit de l'attaque et qui a délivré deux caviars, un sur corner pour la tête de Kane (1-0, 9e), l'autre sur un centre pour Son, seul au deuxième poteau (2-0, 16e) qui ont idéalement lancé le club anglais.

Les hommes de Mauricio Pochettino ont eu le mérite de ne pas se contenter de ce début en fanfare, enfonçant le clou sur un ballon perdu bêtement par l'Allemand Marko Marin.

Tanguy Ndombélé, lui aussi à créditer d'une prestation encourageante dans sa volonté de toujours jouer vers l'avant et d'impulser des attaques, a servi Son qui a trompé de près Milan Borjan pour son doublé (3-0, 44e) juste avant la pause.

En seconde période, les Spurs ont enfoncé le clou par Lamela, qui a eu tout le temps de contrôler dos au but et de se retourner pour frapper, tant la défense de Belgrade était aux abonnées absentes (4-0, 57e) et Kane y est aussi allé de son doublé (5-0, 72e).

La rentrée de Giovanni Lo Celso à 12 minutes de la fin - à la place d'un Dele Alli ovationné à raison -, était symbolique.

Blessé lors de la trêve internationale de septembre, le joueur argentin arrivé cet été, mais forcément peu utilisé, pourrait changer radicalement le visage des Spurs et la trajectoire de leur saison.

Le Bayern, sans éclat, demeure au sommet

Le Bayern Munich, au ralenti en Bundesliga, a fait le service minimum mardi au Pirée contre l'Olympiakos, en s'imposant 3-2 grâce à un doublé de Lewandowski et un but de Tolisso.

Mais avec 9 points en trois matches, le club allemand est tranquillement en tête du groupe B, loin devant Tottenham (4 points).

Les champions d'Allemagne n'ont pourtant pas été sereins. Les Grecs ont ouvert le score par Youssef El-Arabi (23e), avant que Lewandowski ne frappe deux fois (34e, 62e) et Tolisso une fois (75e). Guilherme a réduit le score (79e), permettant à l'Olympiakos d'y croire jusqu'au bout.

Depuis leur tonitruant succès 7-2 à Tottenham, les Bavarois étaient retombés dans leurs errements en Bundesliga, avec une défaite à domicile contre Hoffenheim suivi d'un nul contre le modeste Augsbourg. Neuf points perdus en huit journées de championnat ne sont à la hauteur ni des ambitions ni (surtout) des investissements des dirigeants.

Au Pirée, ils disputaient leur premier match de la saison sans Niklas Süle, l'homme fort de la défense centrale grièvement blessé samedi en championnat (rupture des ligaments croisés du genou gauche). Le coach Niko Kovac avait composé sa charnière avec les champions du monde Benjamin Pavard/Lucas Hernandez. 

Sans inspiration, ni rythme

En première période, le Bayern a souffert des mêmes maux qu'en championnat. Malgré près de 70% de possession, le « Rekordmeister » a manqué cruellement d'inspiration, de rythme et surtout d'agressivité dans les duels. 

En face, les joueurs de l'Olympiakos, bien repliés devant leur but, se battaient sur chaque ballon. Et c'est presque logiquement que El-Arabi a ouvert le score pour les Grecs. Manuel Neuer a semblé repousser in extremis sa tête puissante, mais la technologie sur la ligne a confirmé que la balle avait bien franchi la ligne (1-0, 23e).

Les champions d'Allemagne, lorsqu'ils sont en panne de collectif, ont toutefois un plan B: Robert Lewandowski! Le talent du buteur en série a une nouvelle fois fait la différence. 

A la 34e minute, il s'est trouvé au bon endroit pour reprendre de près un ballon repoussé par le gardien José Sa sur un tir de Müller (1-1). Puis après la pause, il a poussé du bout du pied, entre un défenseur et le gardien, un ballon qui traînait après un corner (2-1, 61e).

Le Polonais compte désormais 18 buts en 13 matches cette saison, toute compétitions confondues, et pointe en tête du classement des buteurs de la Ligue des champions avec cinq réalisations.

Graves incidents avant le match

Corentin Tolisso, entré en jeu pour remplacer Martinez blessé, a alourdi l'addition d'un superbe tir enveloppé du droit de l'extérieur de la surface (3-1, 75e).

Le Bayern s'est cru à l'abri pendant quatre minutes, jusqu'à ce que Thiago trompe son propre gardien en détournant un tir de Guilherme (3-2, 79e). La fin de partie a été chaude, mais Munich a tenu bon et aurait même pu marquer un quatrième but en contre.

Dans l'après-midi, de graves incidents ont émaillé la rencontre de Youth League entre les U19 des deux formations. Six supporters du Bayern ont été blessés - dont deux hospitalisés - dans une attaque en règle de hooligans grecs casqués et armés de bâtons, qui ont envahi la pelouse à la 81e minute du match pour s'attaquer au carré des fans allemands.

Le club grec a fermement condamné cette agression, affirmant que les assaillants n'avaient « par leur place dans la famille de l'Olympiakos. »