Pep Guardiola s'arrête là: Manchester City, battu une deuxième fois par Liverpool (2-1), n'a pas réussi l'exploit nécessaire en quart de finale retour de la Ligue des champions et est sorti de la compétition prématurément, à l'image de son entraîneur catalan, exclu du match à la pause.

A l'inverse, les Reds de Jürgen Klopp se retrouvent en demi-finale de la compétition pour la première fois depuis dix ans.

En encaissant une troisième défaite de suite après l'aller (3-0), puis celle dans le derby contre United (3-2), le futur champion d'Angleterre connait une fin de saison en eau de boudin.

Guardiola aussi: en plus de finir dans les tribunes, ses joueurs ont perdu pour la troisième fois de suite, ce qui n'était encore jamais arrivé sous son règne. Une première au pire moment.

Il a fallu près de deux ans et près de 600 millions d'euros au Catalan pour construire un City à son image, mais il a suffi de 19 minutes de flottement à Anfield pour faire caler la machine à gagner.

Face à la montagne, l'Espagnol avait réclamé un match parfait de la part de ses joueurs. Cela l'a été... pendant deux minutes.

Il a fallu 126 secondes à Jesus pour ouvrir la marque et redonner espoir.

Mais, jusqu'à mardi, seulement deux équipes avaient réussi à se qualifier avec un déficit de trois buts au match aller. En 2004, La Corogne avait renversé 4-0 l'AC Milan après avoir perdu 4-1 à l'aller. Plus récemment, le Barça avait détruit le PSG 6-1, effaçant le 4-0 à Paris. Les Remontadas sont donc loin d'être un classique de la compétition reine. L'exploit, mardi, était plutôt du côté de l'Italie, où l'AS Rome a sorti le Barça avec une victoire 3-0, effaçant le succès des Blaugrana, vainqueur 4-1 à l'aller

Guardiola le savait en tentant le tout pour le tout avec une équipe ultra-offensive. Une défense à trois avec Walker-Otamendi-Laporte, trois milieux offensifs De Bruyne-David Silva-Bernardo Silva et le trio d'attaque Sterling-Jesus-Sané.

Ça a presque payé tant les Citizens ont dominé.

Inévitable Salah

Dès l'entame, City a montré ses intentions: dès que le ballon passait le rond central, les dix joueurs de champs mancuniens étaient en attaque.

Au bout de deux minutes, Van Dijk a mal relancé, Fernandinho a trouvé Sterling dans le dos du Néerlandais et l'Anglais a offert à Jesus l'ouverture du score au point de penalty.

Poussé par stade à nouveau confiant, City s'est montré étouffant. Mais la défense des Reds a tenu le choc, tout comme Karius vigilant sur ce centre-tir de Sané repoussé par le gardien.

Salah, le fin renard!

Ça chauffait alors sérieusement sur la pelouse. Alexander-Arnold, visé comme au match aller, était averti pour une manchette sur Sané (29). Puis, Bernardo Silva prenait lui aussi un jaune pour avoir réclamé un peu trop vertement une main (involontaire) de Milner dans la surface (30).

En deux minutes, Liverpool est ensuite passé deux fois à côté du K.-O., mais c'est City qui a mordu la poussière. Bernardo Silva, énorme, a d'abord trouvé le poteau d'une superbe frappe du gauche (41), puis les Citizens se sont vu refuser un but pour un hors jeu contesté de Sané, suite à une mauvaise sortie de Karius (42).

Et c'est peut-être à ce moment-là que le match a basculé. Quelques minutes plus tard, alors que l'arbitre de la rencontre Antonio Mateu Lahoz regagnait les vestiaires, Guardiola, hors de lui, est allé reprocher un peu vivement la décision... et a terminé la rencontre dans les tribuness!

Le coup de grâce? Les Citizens ont en tout cas craqué à leur retour sur le terrain (56). Sané est passé au travers de Laporte, a butté sur Ederson. Mais l'inévitable Salah rodait... pour marquer son 39e but de la saison et donner une avance insurmontable aux Reds.

Firmino a ensuite éteint le stade en trompant Ederson d'un tir à ras de terre (77). Et les You'll Never Walk Alone ont résonné dans l'Etihad Stadium.

Attention, Manchester City est en vie!