Avec un trio Reus-Dembélé-Kagawa en état de grâce, Dortmund a fait étalage de sa richesse offensive face au Legia Varsovie, battu 8-4 mardi au terme d'un match totalement débridé, et reste en tête de son groupe de Ligue des champions devant le Real Madrid.

Avec 12 buts, il s'agit du match le plus prolifique de l'histoire de la Ligue des champions. L'ancien record était de 11 buts, un 8-3 pour Monaco contre La Corogne en 2003.

Six buts (Kagawa 2, Reus 3, Dembélé 1) et six passes décisives (Dembélé 3, Reus 2, Kagawa 1) à eux trois! Sans Götze, et avec Aubameyang et Schürrle entrés seulement à l'heure de jeu, le Borussia a démontré mardi qu'il avait de la ressource offensive.

Les Allemands iront à Madrid le 7 décembre en position de meneur, avec deux points d'avance sur le Real, vainqueur mardi du Sporting à Lisbonne (2-1). Il leur faudra ramener au moins un match nul pour finir premier du groupe F.

Pour affronter une équipe polonaise écrasée 6 à 0 au match aller, l'entraîneur allemand Thomas Tuchel avait pris un risque : changer 9 des 11 hommes qui avaient battu le Bayern Munich samedi en championnat (1-0).

Seuls les défenseurs Bartra et Ginter gardaient leur place. Le gardien Bürki, main fracturée, était remplacé par Weidenfeller, Aubameyang, le héros de samedi, n'était pas titulaire et Dembélé, resté sur le banc contre Munich, était présent au coup d'envoi.

Courants d'air en défense

Le Borussia enregistrait en outre le retour de l'attaquant international Marco Reus, blessé depuis plus de six mois, qui débutait avec le brassard de capitaine.

Après l'ouverture du score par Prijovic pour le Legia (1-0, 10e), Dortmund lançait son feu d'artifice : trois buts en quatre minutes, par Kagawa (17e, 18e), sur deux services de Dembélé, et Sahin (20e).

La défense ultra-prudente en 6-2-2 du Legia volait en éclats.

Le temps pour Prijovic de profiter des boulevards laissés par la défense de Dortmund en l'absence du patron habituel Sokratis (3-2, 24e), et Dembélé (4-2, 29e) et Reus (5-2, 32e) faisaient mouche de nouveau.

« C'était surréaliste. Je n'avais encore jamais vécu quelque chose comme ça », a lancé Thomas Tuchel au coup de sifflet final : « On a clairement une marge d'amélioration dans le secteur défensif, pour sécuriser derrière, pour relancer (...) Il faut qu'on travaille sur nos erreurs les plus flagrantes ».

La dernière heure a été, en comparaison, moins folle. Reus à deux reprises (6-2, 52e, 8-4, 90+2) et Passlack (7-3, 81e) ont tout de même ajouté trois buts. Et Tuchel a dû se dire que remanier totalement le secteur défensif était décidément un pari bien audacieux, même contre un adversaire aussi faible, lorsque Kucharczyk (6-3, 57e) et Nikolics (7-4, 83e) ont profité de nouveaux courants d'air dans la défense allemande pour limiter la punition.

Grand Bleu pour le Real Madrid

Le Real Madrid, tenant du titre, a validé son billet pour les huitièmes de finale en s'imposant (2-1) contre le Sporting Portugal grâce aux buts des Français Varane et Benzema face au club formateur d'un Cristiano Ronaldo resté muet à Lisbonne.

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Si le Real et le Sporting se sont séparés mardi soir sur le même score qu'à l'aller, le scénario a cette fois manqué de suspense: les Madrilènes ont mené dès la demi-heure de jeu grâce à Raphaël Varane et, en fin de rencontre, Karim Benzema a vite répondu à l'égalisation d'Adrien Silva.

Très attendu sur le terrain de son club de jeunesse, contre lequel il avait marqué à trois reprises lors des trois précédents affrontements, CR7 ne s'est finalement pas rapproché de la barre mythique des 100 buts en Ligue des champions, compétition dont il est déjà meilleur buteur absolu avec 96 réalisations.

L'astre portugais venait pourtant de faire taire les critiques en signant un triplé d'anthologie lors du derby madrilène face à l'Atlético (3-0) samedi en Liga.

Face à adversaire qui jouait sa survie en Ligue des champions et qui se déplacera maintenant à Varsovie pour conserver la 3e place afin d'être reversé en Europa League, le Real a mis du temps à asseoir sa domination et ne s'était même pas encore créé d'occasion franche quand le Français Raphaël Varane a ouvert le score, sur un coup franc excentré (29e).

Profitant d'une passe décisive involontaire du Ronaldo en forme de frappe ratée, le défenseur ne tremblait pas, seul face au but.

Les Lions de Lisbonne ont tenté de réagir par Bruno César, qui voyait son tir dévié par la tête de Sergio Ramos (32e) et manquait le cadre de justesse sur coup franc (41e).

Touché à une cheville, Gareth Bale, jusque-là l'élément le plus dynamique de l'attaque madrilène, était ensuite remplacé prématurément par Asensio (58e), mais le Sporting était davantage pénalisé par l'exclusion de Joao Pereira pour un mauvais geste sur Kovacic (64e).

Réduit à dix, le Sporting pensait avoir perdu toute chance de répéter la performance réalisée à Madrid en 1re journée, quand Ronaldo avait égalisé in extremis sur coup franc puis permis d'arracher la victoire dans les arrêts de jeu (2-1).

Pourtant, les Portugais ont brièvement repris espoir grâce à l'égalisation d'Adrien Silva, qui a transformé un penalty provoqué par une faute de main de Fabio Coentrao (80e).

Mais Benzema, entré à la place d'Isco à la 67e, a vite douché leurs espoirs en marquant de la tête (87e).

Invaincu depuis désormais 30 rencontres officielles consécutives, le Real, après avoir été tenu en échec à Dortmund (2-2) et Varsovie (3-3), revient donc enfin victorieux d'un déplacement en C1. Il était temps.