TURIN, Italie - La Juventus a besoin d'un exploit pour renverser le score de l'aller (2-0) contre le Bayern Munich, face à un adversaire obsédé par la Ligue des champions, mercredi à Turin en quart de finale retour.

"L'espoir meurt le dernier", a dit Mirko Vucinic, promettant de "tout donner". Le buteur monténégrin est remonté, comme toute l'équipe. "On y croit", a ainsi assuré Giorgio Chiellini.

Mais la "Vieille Dame" ne l'a jamais fait. Remonter un 2-0 en coupes d'Europe ne figure pas au palmarès d'un club qui a pourtant tout gagné. Il faudra donc une première pour réussir l'exploit, face à un Bayern nettement meilleur à l'aller, sûr de sa force et avide de revanche après deux finales de C1 perdues en 2010 et 2012.

Antonio Conte compte d'abord sur le sursaut de ses deux meilleurs joueurs, les champions du monde 2006 Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo. Coupable sur les deux buts encaissés à Munich, le gardien "retraité" doit rendre un sans-faute. Muselé par la défense et éclipsé par un Bastian Schweinsteiger actuellement au sommet de son art, "l'Architecte" doit reprendre équerre et compas pour dessiner des passes décisives.

Pogba, perceur de coffre-fort

En attaque, l'entraîneur turinois compte sur le génie occasionnel de Vucinic, qui a préparé le match en réussissant un doublé contre Pescara (2-1) en championnat. Au milieu, Arturo Vidal suspendu laisse sa place au perceur de coffre-fort et voleur de ballons Paul Pogba, l'étoile montante de la Juve, qui a une occasion de révéler en Mondovision son talent.

La Juve n'est pas encore champion d'Italie, mais presque, avec neuf points d'avance sur le deuxième, Naples, et l'avantage dans la double confrontation, soit 10 points virtuellement. Elle peut donc tout mettre dans la balance dans le premier grand choc européen de l'histoire de son Juventus Stadium, inauguré il y a un an et demi.

Même avec réserve, le Bayern a lui déjà fêté samedi la conquête dans un temps record d'un 23e titre national. Un objectif atteint mais il y en a encore deux dans le viseur, avec surtout la Ligue des champions où le géant bavarois a échoué en finale en 2010 et 2012!

"La Coupe d'Allemagne c'est bien mais une chose est claire: on veut la victoire dans la classe royale!" répète le président Uli Hoeness en pensant à la gloire sportive mais aussi aux millions qui l'accompagne.

Pas "obsédé"

Mais Arjen Robben dément que son club soit "obsédé". "Nous sommes champions et désormais entièrement concentrés sur ce match, a dit l'attaquant néerlandais. C'est vrai que nous avons perdu deux finales, mais nous sommes sur la route d'une nouvelle finale, et nous ne pensons qu'au match contre la Juventus."

Le Bayern compte notamment sur Schweinsteiger. 'Basti' l'infatigable a fait pâlir le stratège turinois Pirlo avant de s'offrir d'une talonnade le but du sacre à Francfort (1-0), son septième de la saison en Bundesliga. Le vice-capitaine retrouvera à ses côtés Javi Martinez, de retour de suspension.

Thomas Müller, buteur à l'aller, devrait à nouveau guider l'offensive en l'absence de Toni Kroos, avec à ses côtés Franck Ribéry et Robben qui se sont tout de même entraînés un lundi de repos. Ce trio peut faire très mal derrière Mandzukic avec plus de réalisme qu'à l'aller.

"Nous sommes dans une bonne position, mais le foot n'est jamais facile, tout peut arriver", tempère Robben.

Car si le Bayern a remporté 15 de ses 16 derniers matches, toutes compétitions confondues, la seule défaite (2-0) à domicile contre Arsenal au tour précédent (en 8e retour, sans conséquence, mais les Bavarois auraient été éliminés à 3-0, ndlr) reste dans les mémoires comme un remède contre l'excès de confiance.