Ligue des champions : Dortmund mis K.-O.
Ligue des champions mardi, 21 nov. 2017. 17:37 samedi, 14 déc. 2024. 06:38À l'image de son gardien Bürki sorti sur une civière, Dortmund est sonné. Battu mardi à domicile 2-1 par Tottenham, assuré de finir meneur du groupe H, le Borussia est éliminé de la Ligue des champions, et plus que jamais englué dans une incroyable série noire.
Les Spurs, déjà qualifiés avant ce match, et le Real Madrid vainqueur 6-0 de l'Apoel à Nicosie, continueront l'aventure en C1. Avec trois minuscules points, Dortmund n'est même plus certain de jouer en Ligue Europa, et va de toute façon avoir bien d'autres priorités, compte tenu de sa dégringolade en Bundesliga.
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Le buteur vedette Pierre-Emerick Aubameyang, qui n'avait plus marqué depuis le 14 octobre (cinq matchs), avait pourtant réveillé l'espoir en ouvrant le score à la 31e minute.
Mais le grand buteur des Spurs Harry Kane lui a répondu à la 49e minute. Puis Heung-min Son, auteur d'un match remarquable, a porté le coup de grâce à la 76e minute.
« Après l'égalisation, les joueurs ont perdu confiance. Ils ont eu peur. Quand on joue contre une grosse équipe comme Tottenham et qu'on n'a plus gagné depuis longtemps, c'est logique », a déclaré l'entraîneur Peter Bosz après la défaite, qui a admis que son poste serait menacé en cas de nouvelle défaite samedi en championnat.
« Je sais qu'il est important qu'on gagne le derby contre Schalke, y compris pour ma position », a-t-il ajouté.
En Ligue des champions, la défaite inaugurale à Tottenham (3-1), alors que le Borussia caracolait encore en tête de la Bundesliga, avait été interprétée comme un accident.
Les doutes ont commencé à surgir lors de la réception du Real Madrid, fin septembre. Certes, recevoir le tenant du titre est toujours un énorme défi, mais Dortmund avait accueilli six fois le Real en C1 et n'avait jamais perdu (trois nuls, trois victoires). Cette fois, les Espagnols étaient trop forts, et Dortmund n'a pas fait le poids (3-1) devant son public.
La fissure a été provoquée par la très modeste équipe d'Apoel Nicosie, qui a contraint les Allemands à deux matchs nuls consécutifs (1-1 à chaque fois) et privé Dortmund de toute chance sérieuse d'accession aux 8es de finale.
Parallèlement, les Noir et Jaune se sont littéralement liquéfiés en championnat. Meneurs avec cinq points d'avance le 1er octobre, ils sont aujourd'hui cinquièmes à neuf points du meneur Munich.
Seule (petite) lueur dans la nuit, Aubameyang a retrouvé le chemin du but. On a pu croire pourtant que le Gabonais resterait maudit lorsque, servi par une louche superbe de Yarmolenko, il s'est présenté seul devant Lloris, et n'a pas cadré son tir (19).
Mais l'Ukrainien, pas rancunier, lui a repassé le plat, d'une talonnade inspirée cette fois. Et « Aubam » a battu le gardien français d'un tir croisé de près.
Harry Kane, lui, n'a pas eu autant d'états d'âme. Servi sur un contre rapidement joué, il a trouvé un trou de souris entre les centraux Bartra et Zagadou pour placer un tir imparable.
L'Anglais a désormais inscrit six buts en cinq matchs de C1.
Pour couronner le tout, le gardien Roman Bürki, auteur de parades de grande classe en première période, est sorti sur une civière en fin de match, à demi-inconscient, après avoir été heurté à la tête par le pied d'un attaquant de Tottenham.
Le Real s'offre un festival à Nicosie
Le Real Madrid, en panne d'efficacité en Championnat, a retrouvé des couleurs mardi en balayant l'Apoel Nicosie (6-0) et validé son billet pour les 8es de finale grâce à des doublés de Ronaldo et Benzema.
Malgré ce festival, le double champion d'Europe en titre ne rattrapera pas Tottenham en tête du groupe H. Les Spurs se sont imposés à Dortmund (2-1) et bénéficient de leurs résultats favorables face au Real (1 victoire à Londres et 1 nul à Madrid).
L'Apoel et le Borussia joueront eux pour décrocher le billet disponible pour les 16es de finale de la Ligue Europa lors de la dernière journée, respectivement à Wembley et au Santiago-Bernabeu.
« C'était une très belle soirée pour nous », s'est félicité Zinédine Zidane, l'entraîneur du Real qui, la veille, espérait voir son équipe « se débloquer » au plan offensif.
« Ces buts sont importants pour nous et aussi très importants pour Cristiano (Ronaldo) et Karim (Benzema) car eux, ils vivent pour le but », a-t-il ajouté.
Le Real a effectivement rempli son contrat à Nicosie, face à une équipe chypriote volontaire mais trop fébrile en défense, surtout face à une attaque d'un tel calibre, et a rassuré sur ses capacités offensives, au moins temporairement.
« On fait bien les choses, on monte en puissance. Dans le jeu, ça m'a plu », a ajouté Zidane. « On a fait une partie sérieuse et on a su marquer vite. »
Au GSP Stadium (qui avait déjà reçu le club espagnol lors des quarts de finale de C1 en 2012), l'Apoel a bien tenté d'imprimer du rythme. Mais toute la bonne volonté du monde n'a pas suffi face à la maîtrise technique des Madrilènes.
Dès la 23e minute, les Espagnols trouvaient le chemin des filets sur une reprise de volée limpide de Luka Modric. Un quart d'heure plus tard, Karim Benzema doublait la mise, parachevant une très belle action en une touche de balle menée par Kroos avec l'appui de Ronaldo (39e, 2-0).
Peu après, Nacho alourdissait le score (41e) et Benzema s'offrait un doublé, bien servi par Cristiano Ronaldo dans la surface de réparation (45+1e) à la suite d'une nouvelle contre attaque rapide impulsée par Kroos.
Les Madrilènes avaient beau avoir déjà plié le match, ils assommaient encore plus les Chypriotes au retour des vestiaires avec un doublé de Cristiano Ronaldo qui ajustait une tête en pleine lucarne (49e) puis reprenait une frappe contrée de Benzema (54e, 6-0).
K.-.O debout, l'Apoel venait d'encaisser cinq buts en moins de 20 minutes de jeu effectif... « Le premier but nous a déconcentrés et ensuite on a perdu le fil », a résumé Giorgos Donis, l'entraîneur grec de Nicosie.
Grâce à son doublé, Ronaldo, quadruple ballon d'or mais méconnaissable en Liga (1 seul but pour 55 tirs), a conforté sa double position de meilleur buteur de la saison (8 buts) et de l'histoire (113) en Ligue des champions.
Malgré quelques tentatives de contre-attaque, les Chypriotes, peu tranchants dans l'ensemble, n'ont jamais réellement su inquiéter les Espagnols. Ces derniers ont sereinement maîtrisé la fin de la rencontre, faisant entrer quelques jeunes (Mayoral, Ceballos et le défenseur français Théo Hernandez) et manquant même d'alourdir la marque à au moins deux reprises.